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L’équipe spéciale de l’AIEA s’apprête à examiner les aspects réglementaires du plan de rejet des eaux traitées provenant de Fukushima Daiichi

38/2022
Vienne (Autriche)

Dans le cadre de l’assistance et du soutien que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) offre en permanence au Japon, une équipe spéciale chargée par ses soins de s’assurer de la sûreté des rejets en mer des eaux traitées provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi se rendra au Japon la semaine prochaine afin d’examiner les aspects réglementaires des opérations envisagées. Elle rencontrera l’Autorité japonaise de réglementation nucléaire (ARN), organisme indépendant qui a pour mission de se prononcer sur la conformité du projet au regard des obligations réglementaires auxquelles ce pays est tenu.

L’initiative fait suite à une demande d’assistance formulée par le Gouvernement japonais l’an dernier. Le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, avait répondu à cette requête en indiquant que l’Agence procèderait à un examen des aspects relatifs à la sûreté qui figurent dans les Principes de base retenus par le Gouvernement pour la gestion des eaux entreposées sur le site après l’accident survenu en 2011. Les opérations d’évacuation progressive des eaux seront assurées par l’exploitant de la centrale, la Compagnie d’électricité de Tokyo (TEPCO), et nécessiteront l’approbation réglementaire de l’ARN. L’équipe spéciale de l’AIEA aura pour tâche de vérifier que le processus d’examen et d’approbation est conforme aux normes internationales de sûreté.   

L’équipe spéciale a été constituée en 2021 par le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, peu après l’annonce des Principes de base retenus par le Japon, en avril de la même année. Elle est composée de membres du personnel de divers départements et laboratoires de l’AIEA ainsi que de 11 experts indépendants internationalement reconnus possédant différentes compétences techniques et originaires de l’Argentine, de l’Australie, du Canada, de la Chine, des États-Unis d’Amérique, de la Fédération de Russie, de la France, des Îles Marshall, de la République de Corée, du Royaume-Uni et du Viet Nam. Les membres de l’équipe seront à Tokyo du 19 au 26 mars et s’y entretiendront avec des représentants de l’ARN. Leur visite intervient après une mission effectuée en février dernier dans le but de passer en revue les aspects relatifs à la sûreté des opérations de rejet des eaux traitées, qui devraient s’étaler sur des décennies.

Le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, a déclaré que l’AIEA prêterait assistance au Japon avant, pendant et après les opérations de rejet, opérations dont le démarrage est prévu deux ans environ après l’annonce des Principes de base définis en 2021. L’assistance comporte trois grands volets : un examen des questions techniques relatives aux rôles et responsabilités de la TEPCO et du Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie, un examen des aspects réglementaires, et des activités d’échantillonnage et d’analyse indépendants des eaux traitées, destinées à corroborer les données japonaises.

Le Directeur général a souligné « le rôle de premier plan qu’assume l’AIEA en tant que garant de la sûreté nucléaire » dans le monde. L’équipe spéciale comprend des membres qui sont extérieurs à l’Agence, a-t-il précisé ; certains d’entre eux comptent parmi les experts mondiaux les plus éminents sur les questions touchant à la sûreté nucléaire et à la protection radiologique et apportent leur concours dans leur propre domaine de compétence professionnel sous l’égide de l’Agence, ce qui permet de disposer d’une « somme cumulée d’expérience internationale en la matière ».

« Les membres de l’équipe spéciale sont des spécialistes de la mise en œuvre des normes de sûreté de l’AIEA. Leur évaluation du processus d’approbation de l’ARN a pour but de veiller à ce qu’il soit mené dans le respect de ces normes. Sachant qu’elle émanera d’une équipe technique indépendante, impartiale et multinationale, elle offrira à la population du Japon et d’autres pays dans le monde l’assurance que la TEPCO s’acquittera des opérations d’évacuation des eaux traités en toute sûreté, tant pour les hommes que pour l’environnement », a-t-il ajouté.  

Les conclusions et observations de chaque mission effectuée au Japon seront publiées, puis compilées dans un rapport complet sur la sûreté globale des rejets avant la date prévue pour le début des opérations.

Depuis l’accident survenu en mars 2011, de l’eau doit être utilisée pour refroidir en permanence le combustible et les débris de combustible fondus dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’eau est traitée selon le procédé ALPS (« Système avancé de traitement des liquides ») afin d’en éliminer les radionucléides, et est ensuite entreposée dans des cuves sur le site de la centrale nucléaire. L’espace d’entreposage venant à manquer, la gestion de ces eaux est devenue d’une importance cruciale pour la poursuite du déclassement de la centrale.

Aux termes des conditions convenues, l’AIEA examinera les aspects du plan de rejets qui sont essentiels pour la sûreté, à savoir notamment :

  • la caractérisation radiologique des eaux à rejeter ;
  • les aspects liés à la sûreté du processus d’évacuation de l’eau ;
  • le contrôle radiologique de l’environnement dans le cadre des opérations de rejet ;
  • l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement en vue d’assurer la protection des personnes et de l’environnement ;
  • le contrôle réglementaire, y compris l’autorisation, l’inspection, l’examen et l’évaluation.

Au cours de la mission qu’ils effectueront la semaine prochaine, deux agents de l’AIEA membres de l’équipe spéciale observeront des échantillons supplémentaires provenant des eaux traitées par ALPS qui sont entreposées sur le site. Des échantillons d’eau ont également été recueillis lors de la précédente visite de l’équipe, au mois de février. Des analyses indépendantes réalisées par l’Agence sont nécessaires pour corroborer les résultats des mesures japonaises.

« L’équipe rencontrera des représentants de l’ARN ; elle pourra consulter ses documents relatifs au processus d’examen et s’assurer que celui-ci est conforme aux normes de sureté de l’Agence. Elle pourra ainsi appréhender pleinement les aspects réglementaires des opérations de rejet des eaux traitées, y compris les plans concernant leur autorisation et leur contrôle, ainsi que l’évaluation réglementaire continue du plan de rejet », a indiqué la Directrice générale adjointe, Lydie Evrard, Chef du Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA.

Le dernier jour de la visite, Mme Evrard, la Directrice générale adjointe, et M. Gustavo Caruso, l’un des directeurs du Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA et Président de l’équipe spéciale, s’adresseront aux médias au cours d’une conférence de presse en ligne.

La conférence de presse devrait être retransmise en direct à 16 heures (heure locale) le vendredi 25 mars.

L’AIEA et le Japon collaborent intensivement depuis dix ans pour faire face aux conséquences de l’accident de Fukushima Daiichi, dans des domaines tels que le contrôle radiologique, la remédiation, la gestion des déchets et le déclassement. Les examens de la sûreté de l’AIEA se fondent sur ses normes de sûreté, qui constituent la référence mondiale en matière de protection du public et de l’environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants.

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