Les femmes représentent moins d’un quart des travailleurs du secteur nucléaire dans le monde, ce qui, d’après les experts, nuit non seulement à la diversité dans l’industrie, mais aussi à la compétitivité. De nombreux organismes, notamment l’AIEA, s’emploient activement à augmenter la part de femmes dans toutes les catégories de postes.
« Bien qu’il y ait de nombreuses femmes talentueuses et très qualifiées dans l’industrie nucléaire, nous sommes encore largement sous-représentées. Il faut encore faire des efforts », a déclaré Gwen Perry-Jones, directrice exécutive du développement opérationnel à la centrale nucléaire de Wylfa Newydd au Royaume-Uni. « La diversité sur le lieu de travail est bénéfique à tous, et je soutiens pleinement les initiatives qui encouragent les femmes à intégrer l’industrie et les aident à s’orienter vers des postes élevés. »
Les femmes qui réussissent à jouer un rôle de chef de file apportent des contributions décisives. Muhayatun Santoso, chercheuse principale de l’Agence nationale de l’énergie nucléaire en Indonésie (BATAN), a mené des recherches inédites sur l’application de techniques nucléaires aux mesures de la pollution atmosphérique dans de nombreuses villes indonésiennes. En partie grâce à ses travaux, la ville de Bandung, troisième ville d’Indonésie, a reçu en 2017 le prix Environmentally Sustainable Cities (villes écologiquement durables) de l’ASEAN.
« En Indonésie, la pollution atmosphérique est un problème majeur dans les zones urbaines en raison de l’accroissement de l’activité industrielle et de la circulation, qui fait augmenter la quantité de substances toxiques dans l’air », a déclaré Muhayatun Santoso. « Je suis fière de pouvoir aider mon pays à traiter ce problème important. »
Agneta Rising, directrice générale de l’Association nucléaire mondiale, est une éminente spécialiste de l’énergie nucléaire et de l’environnement. Lorsqu’elle était vice-présidente chargée de l’environnement chez Vattenfall AB, exploitant public de centrales nucléaires et hydroélectriques en Suède, elle était à la tête d’un département pan-européen se consacrant aux questions d’énergie, d’environnement et de durabilité. Elle est également co-fondatrice et ancienne présidente de Women in Nuclear (WiN). Au cours de sa présidence, le nombre de femmes dans cette association a quadruplé.
« La présence des femmes est primordiale pour un développement solide du secteur nucléaire mondial. Pour être plus compétitive, une entreprise doit compter les meilleurs éléments parmi son personnel. L’industrie nucléaire devrait avoir des programmes visant à attirer et à recruter des femmes, sans quoi elle se privera de l’avantage concurrentiel dont elle pourrait bénéficier grâce à leurs talents », a-t-elle déclaré. « Lorsque les ressources humaines reflètent mieux la diversité de la société, notamment en matière de représentation des femmes, cela contribue à renforcer la confiance que la société place dans les technologies nucléaires. »
À l’heure actuelle, d’après des données fournies par l’AIEA, les femmes ne représentent que 22,4 % des travailleurs du secteur nucléaire.
L’industrie nucléaire devrait avoir des programmes visant à attirer et à recruter des femmes, sans quoi elle se privera de l’avantage concurrentiel dont elle pourrait bénéficier grâce à leurs talents.