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Iran, COVID-19 et changement climatique : le Directeur général de l'AIEA informe le Conseil des gouverneurs

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Le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, prononçant son discours d'ouverture lors du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. (Photo : D. Calma/AIEA)

Le 1er mars, lors du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, a fait une déclaration qui a porté essentiellement sur une récente entente technique convenue avec l'Iran et sur les mesures prises par l'AIEA pour faire face à la COVID-19.

Prenant la parole devant le Conseil le jour de l'ouverture de sa première session ordinaire de l'année, M. Grossi a évoqué son déplacement à Téhéran le mois dernier. « Nous sommes parvenus à conclure une entente technique bilatérale temporaire », a-t-il déclaré à propos de sa rencontre avec le Vice-Président, Ali Akbar Salehi, et le Ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. « Cela permettra à l’Agence de reprendre toutes ses activités visant à vérifier et à contrôler que l’Iran respecte les engagements pris dans le domaine nucléaire au titre du Plan d’action global commun (PAGC), lorsqu’il recommencera, le cas échéant, à honorer ces engagements.»

Principaux projets

M. Grossi a donné un aperçu de la mise en œuvre du projet ZODIAC (Action intégrée contre les zoonoses) qui vise à mieux préparer les pays du monde entier face aux futures pandémies. Il a déclaré aux membres du Conseil qu’à ce jour, l'Agence avait apporté à 128 pays et territoires la technologie et les connaissances nécessaires pour lutter efficacement contre la COVID-19 à l'aide de tests RT-PCR. L'Agence a fourni des services de dépistage « dont plus de 28 millions de personnes ont déjà pu bénéficier », a-t-il précisé.

Le projet ZODIAC permet d'étendre ce soutien.

« Avec le projet ZODIAC, vous contribuerez à réduire les risques que la prochaine épidémie détruise autant de vies que celle qui nous affecte aujourd'hui », a affirmé M. Grossi devant le Conseil. Signe de la célérité avec laquelle la communauté internationale s’associe au projet ZODIAC, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'AIEA ont signé la semaine dernière des arrangements révisés afin de faciliter ces travaux dans le cadre de l'entité récemment rebaptisée « Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture ».

« Nous aiderons les États Membres à relever les nouveaux défis, qui vont du changement climatique aux épidémies de zoonoses », a déclaré le Directeur général.

M. Grossi a également donné un aperçu de la modernisation en cours des laboratoires des applications nucléaires de l'AIEA, situés à proximité de Vienne, dans le cadre d'un projet appelé ReNuAL. Cinq des huit laboratoires de Seibersdorf disposent maintenant d'installations modernes et d'équipements de pointe. 

« Ces nouvelles installations ont considérablement renforcé les capacités de l'Agence à aider les États Membres à atteindre leurs objectifs de développement durable », a ajouté M. Grossi. Afin d'achever les travaux et d'améliorer les laboratoires qui aident les États Membres à relever les défis environnementaux et climatiques qui vont croissant, il faudra verser d'urgence un montant supplémentaire de 11,8 millions d'euros. « Je serais reconnaissant aux États Membres qui sont en mesure de le faire d'envisager d'apporter prochainement une contribution à cette fin. » 

Changement climatique

Alors que l'Agence se prépare à participer à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021, connue sous le nom de COP26 et prévue en novembre à Glasgow (Écosse), M. Grossi a déclaré au Conseil qu'il y porterait lui-même un message important :

« L'énergie nucléaire a sa place dans les débats sur les futures politiques énergétiques et climatiques mondiales », a-t-il déclaré, en précisant qu'il avait entrepris une démarche à l'échelle de l'Agence pour rassembler les compétences de tous les services afin de l’aider à préparer la conférence.

Près de cinq ans après la signature de l'Accord de Paris, les gouvernements sont de plus en plus conscients qu'ils doivent passer des combustibles fossiles au nucléaire et à d'autres technologies à faible émission de carbone, s'ils veulent atteindre leurs objectifs de neutralité carbone.

S'agissant de la sûreté nucléaire, M. Grossi a attiré l'attention sur le Rapport d'ensemble sur la sûreté nucléaire 2021, récemment publié, qui donne un aperçu des activités de l'AIEA et des tendances mondiales en ce qui concerne la sûreté nucléaire et radiologique et la sûreté du transport et des déchets, ainsi que la préparation et la conduite des interventions d’urgence. On y trouve également les priorités fixées dans ces domaines ainsi qu'une brève analyse des tendances générales.

Vérification nucléaire

M. Grossi a annoncé que le Soudan avait modifié son protocole relatif aux petites quantités de matières (PPQM) et l'avait mis en conformité avec le nouveau modèle. Conclu concurremment avec un accord de garanties généralisées, le PPQM est accessible aux pays ayant peu ou pas de matières nucléaires et aucune dans une « installation ». Le Directeur général a demandé aux pays ayant des PPQM fondés sur l'ancien modèle de les modifier ou de les annuler. « Cette démarche est essentielle pour combler une défaillance du système des garanties de l'AIEA constatée par le Conseil il y a plus de 15 ans. »

Les activités nucléaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), également appelée Corée du Nord, restent une source de préoccupation majeure pour l'AIEA. La poursuite du programme nucléaire de la RPDC, qui constitue une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, est « profondément regrettable », a déclaré M. Grossi, ajoutant que l'Agence se préparait activement à jouer son rôle essentiel au titre de la vérification de ce programme.

Égalité des sexes

M. Grossi a assuré le Conseil que l'AIEA poursuivait ses travaux sur la promotion de l'égalité des sexes. Il a invité les États Membres à participer à une table ronde avec quelques-unes des premières femmes pionnières de l'Agence organisée le 8 mars, Journée internationale de la femme. 

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