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L’AIEA lance une initiative pour aider à prévenir de futures pandémies

21/2020
Vienne (Autriche)

Fondé sur les capacités scientifiques et techniques et les laboratoires de l’AIEA, le projet ZODIAC se concrétisera par l'établissement d’un réseau mondial qui aidera les laboratoires nationaux à détecter très tôt, à suivre et à surveiller les maladies animales et les zoonoses, comme la COVID-19 et la maladie à virus Ebola, et à lutter contre celles-ci. (Photo : D. Calma/AIEA) 

Le Directeur général de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a lancé aujourd’hui une initiative visant à mieux préparer les pays du monde entier à faire face aux pandémies comme celle de COVID-19. Baptisé ZODIAC (Zoonotic Disease Integrated Action, action intégrée contre les zoonoses), ce projet s’appuie sur l’expérience de l’AIEA s’agissant d’aider les pays à utiliser les techniques nucléaires et dérivées du nucléaire pour détecter rapidement les pathogènes qui provoquent des maladies animales transfrontières, y compris celles qui se transmettent à l'humain, les zoonoses. Celles-ci tuent chaque année environ 2,7 millions de personnes.

Le projet se concrétisera par l'établissement d’un réseau mondial qui aidera les laboratoires nationaux à détecter très tôt, à suivre et à surveiller les maladies animales et les zoonoses, comme la COVID-19, la grippe aviaire et les maladies à virus Ebola et Zika, et à lutter contre celles-ci. Les capacités techniques et scientifiques et les laboratoires de l’AIEA et de ses partenaires, de même que les mécanismes de l’Agence, seront mis à profit pour fournir rapidement du matériel aux pays et développer leur savoir-faire.

L'objectif est de mieux préparer les pays du monde à faire face aux futures épidémies. « Les États Membres auront accès à du matériel, à des solutions technologiques intégrées, à des avis d’experts, à des orientations et à des formations, a déclaré M. Grossi lors d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. Les décideurs recevront des informations claires et actualisées leur permettant d’agir rapidement ».

L’épidémie de COVID-19 a montré que de nombreux pays avaient des capacités de détection des virus insuffisantes et que la communication devait être améliorée entre les institutions de santé à l’échelle mondiale, a souligné M. Grossi. L’AIEA déploie des efforts considérables pour aider les pays à cet égard, notamment en fournissant des tests de dépistage de la COVID-19, mais il est « essentiel de rassembler les différentes initiatives dans un mécanisme d’assistance complet et cohérent ».  

Les techniques dérivées du nucléaire, comme la réaction en chaîne par polymérase après transcription inverse en temps réel (RT-PCR), sont très utiles pour détecter et caractériser les virus. L’AIEA fournit une assistance d’urgence à quelque 120 pays pour faciliter l’utilisation de ces tests aux fins de la détection rapide de la COVID-19.

Les zoonoses sont des maladies provoquées par des bactéries, des parasites, des champignons ou des virus chez les animaux, et qui peuvent se transmettre à l’homme. Un grand nombre de ces maladies peuvent être traitées par médicaments (comme E. coli et les infections dues à des bactéries du genre Brucella), mais certaines peuvent affecter gravement la santé humaine (comme la fièvre Ebola, le SRAS et la COVID-19).

Le projet ZODIAC s’inspire du VETLAB, un réseau de laboratoires vétérinaires d’Afrique et d’Asie qui a été créé par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l’AIEA pour lutter contre la peste bovine et qui aide maintenant les pays à détecter rapidement plusieurs zoonoses et maladies animales, comme la peste porcine africaine et la peste des petits ruminants (PPR).

« Environ 70 % des maladies humaines nous ont été transmises par les animaux », indique Gerrit Viljoen, Chef de la Section de la production et de la santé animales du Programme mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture.

Le projet ZODIAC vise à aider les services vétérinaires et les responsables de la santé publique à repérer ces maladies avant qu’elles ne se propagent. « Le nombre d’épidémies de zoonoses a augmenté au cours des dernières décennies : il y a d’abord eu la fièvre Ebola, puis la maladie à virus Zika, et maintenant la COVID-19. Il est important de surveiller ce qui se passe chez les animaux, tant sauvages que d'élevage, et d’agir rapidement, avant que les pathogènes ne se transmettent à l’homme », déclare M. Viljoen.

Dans le cadre de l’approche collaborative multidisciplinaire « Une seule santé » entre responsables et spécialistes de la santé humaine et de la santé animale, le projet ZODIAC bénéficiera des avantages uniques des laboratoires mixtes FAO/AIEA et de l’appui de partenaires tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

« Nous sommes les mieux placés pour fournir une assistance en matière de laboratoire et guider les pays », affirme M. Viljoen, ajoutant que le projet ZODIAC consistera notamment à mettre à la disposition des laboratoires des savoir-faire techniques et des avis en matière de tests et à aider les autorités à interpréter les résultats et à concevoir des mesures visant à juguler ces maladies.

Le projet ZODIAC facilitera également les activités de recherche et développement consacrées aux nouvelles technologies et méthodes de détection rapide et de surveillance. Dans le cadre de ce projet, l’AIEA renforcera ses capacités d’accueil de chercheurs et de boursiers d’États Membres dans ses laboratoires de Seibersdorf, en périphérie de Vienne, afin qu'ils effectuent des recherches sur les tests immunologiques, moléculaires, nucléaires et isotopiques et sur l’utilisation des rayonnements dans la mise au point de vaccins contre des maladies comme la grippe aviaire.  

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