À Fort Myers, en Floride (États-Unis d’Amérique), des moustiques stériles sont utilisés pour éliminer leurs congénères qui ont développé une résistance aux insecticides. Un projet pilote, mené avec le concours d’experts de l’AIEA et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a été lancé pour éradiquer les populations d’Aedes aegypti, une espèce vectrice de maladies très présente en Floride.
Se débarrasser des moustiques Aedes aegypti par les méthodes classiques est une entreprise particulièrement ardue. Il s’agit en effet d’insectes diurnes qui se reproduisent en milieu cryptique, de sorte qu’il est difficile de trouver leurs larves et de les éliminer. Par ailleurs, ils résistent de mieux en mieux aux insecticides. Un organisme public local situé dans le sud-ouest de la Floride, le Lee County Mosquito Control District (LCMCD), s’efforce depuis sa création en 1958 d’atténuer le risque que représentent ces moustiques en termes de santé publique. Profitant de l’urbanisation croissante et d’une meilleure résistance aux insecticides, l’Aedes aegypti s’est répandu dans tout le comté, obligeant le LCMCD à trouver d’autres solutions pour éradiquer cette espèce problématique.
À Fort Myers, un nouveau projet pilote faisant appel à la technique de l’insecte stérile (TIS) a été mis en place dans l’espoir d’éliminer les populations de moustiques vecteurs de maladies. La TIS est une méthode de lutte contre les ravageurs respectueuse de l’environnement, qui consiste à stériliser les insectes mâles par irradiation avant de les relâcher pour qu’ils s’accouplent avec des femelles sauvages, de façon à limiter, voire à empêcher totalement, leur reproduction. Le projet est financé par des fonds extrabudgétaires provenant de l’Initiative sur les utilisations pacifiques de l’AIEA.
Comme l’explique Rui Cardoso Pereira, chef de la Section de la lutte contre les insectes ravageurs du Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture, « [l]es fonds extrabudgétaires versés par les États-Unis à l’Initiative sur les utilisations pacifiques ont grandement contribué aux travaux de recherche-développement réalisés en vue d’améliorer le kit de TIS visant les moustiques Aedes, kit dont ont ensuite pu être dotés différents projets pilotes dans nos États membres. »
Sachant que les moustiques Aedes aegypti constituent une menace importante pour la santé publique en ce qu’ils peuvent transmettre des maladies comme le chikungunya, la dengue, la fièvre jaune ou encore la maladie à virus Zika, le projet axé sur l’éradication de ces insectes sert aussi l’objectif de développement durable 3 (« bonne santé et bien-être »).