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L’ouverture du Forum scientifique apporte des « Rayons d’espoir »

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Le Forum scientifique 2022 de l’AIEA, sur le thème « Rayons d’espoir : soins contre le cancer pour tous » a commencé aujourd’hui. (Photo : D. Calma/AIEA)

Le cancer, l’une des principales causes de mortalité dans le monde, est un fléau non seulement pour les patients et leurs familles, mais aussi pour les systèmes de santé et les économies du monde entier. Chaque année, il cause près de dix millions de décès et un coût de 1,16 milliard d’euros en prévention, traitement et prestations d’invalidité. À mesure que la charge du cancer s’alourdit, l’inégalité s’accentue : 70 % des décès surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Pour examiner les possibilités de création et de renforcement des capacités des pays face à ces défis, des représentants de haut niveau et d’éminents experts du monde entier se réunissent à Vienne dans le cadre du Forum scientifique organisé cette année sur le thème « Rayons d’espoir : Soins contre le cancer pour tous »

« Un diagnostic de cancer, maladie curable dans certaines parties du monde, est une condamnation à mort dans d’autres régions - ce qui est inadmissible car nous avons la technologie et nous savons comment résoudre ce problème », a déclaré aujourd’hui le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors de son allocution d’ouverture du Forum scientifique.

Pour mieux cerner la question, Shekinah Elmore, radio-oncologue qui se bat pour l’accès des patients aux soins, a déclaré dans son allocution liminaire : « Il y a des millions de personnes au monde qui tout comme moi ont pu survivre à leur cancer, construire leur carrière et élever leurs enfants, qui méritent cet accès aux soins, à la médecine radiologique ».

Pendant les deux prochains jours, en marge de la 66e session ordinaire de la Conférence générale de l’AIEA, des experts examineront les moyens de renforcer la qualité, la sécurité et la durabilité des soins contre le cancer, d’améliorer l’innovation et la recherche, et de stimuler les partenariats et les réseaux, autant d’éléments clés de l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA, lancée en février dernier à la veille du sommet de l'Union africaine à l'occasion de la Journée mondiale du cancer.

« Ce que la nouvelle initiative Rayons d’espoir apporte, ce sont des options viables, concrètes et pratiques. Les pays n’ont pas besoin d’autres plans ni d’autres discours, mais d’appareils de radiothérapie, de personnel formé, de solutions concrètes », a déclaré M. Grossi. L’initiative fait fond sur les six décennies d’expérience et d’expertise de l’Agence dans le diagnostic et le traitement de différents types de tumeurs à l’aide de la science nucléaire. Elle appuie également la mise en place et le développement de services de diagnostic et de traitement du cancer, en particulier dans les États Membres de l’AIEA – plus de vingt – qui ne disposent d’aucune installation de radiothérapie.

« Si l’initiative Rayons d’espoir ne se poursuivait pas avec diligence, je ne sais pas vers où nous nous tournerions. Rayons d’espoir donne de l’espoir à nos citoyens », a déclaré le président du Malawi, Lazarus McCarthy Chakwera. « Mon pays a besoin de cette initiative, qui a déjà fait progresser la création de centres de traitement du cancer au Malawi et la mise en place du premier centre de radiothérapie du pays », a-t-il ajouté, exhortant tous les dirigeants à unir leurs forces et à mettre des ressources en commun pour cette cause.

Le Forum scientifique se déroule en cinq séances, à la fois présentielles et virtuelles. Vous trouverez le programme complet ici. Vous pouvez regarder les séances diffusées en direct ici.

Pendant la séance d’ouverture, aujourd’hui, le Directeur général de l’AIEA a été rejoint par des représentants de pays et de partenaires qui se sont déjà engagés à soutenir les travaux que mène l’Agence pour lutter contre le cancer.

Parmi eux, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui collabore depuis longtemps avec l’AIEA. « L’OMS et l’AIEA ont intensifié considérablement les activités en collaboration pour appuyer et renforcer les programmes de lutte contre le cancer », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, tout en appelant d’autres partenaires à se joindre à l’action des deux organisations. « L’OMS soutient l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA dans le cadre de nos efforts conjoints guidés par le vécu des personnes atteintes de cancer », a-t-il ajouté.

Ces efforts conjoints des différents acteurs de la lutte contre le cancer pourraient éviter un tiers des cas de cancer, notamment certains des cancers les plus fréquents, comme ceux du col de l’utérus, du sein, de la tête et du cou, et le cancer colorectal. Des investissements dans le diagnostic et le traitement permettent de guérir les patients si le cancer est détecté rapidement et le bon traitement administré.

Le Bénin, le Kenya, le Malawi, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sénégal et le Tchad sont parmi les premiers pays partenaires à collaborer avec l’AIEA dans le cadre de Rayons d’espoir. Ils sont en train de mobiliser des ressources financières pour construire, équiper et maintenir l’infrastructure nécessaire au traitement du cancer et pour former des spécialistes, des professionnels de santé et des techniciens.

« Le cancer est devenu l’un des plus grands défis que nos systèmes de santé doivent relever en ce qui concerne l’accessibilité aux moyens diagnostiques, thérapeutiques et de suivi », a déclaré Benjamin Hounkpatin, Ministre de la santé du Bénin. « Plusieurs pays d’Afrique mettent en œuvre divers programmes pour faire face à ces défis cruciaux mais les capacités d’équipement de nos systèmes sont parfois trop limitées pour répondre à tous les besoins de la lutte contre le cancer ».

Pour optimiser la portée, l’efficacité et la durabilité de Rayons d’espoir, l’AIEA étend ses réseaux à des partenaires très divers, notamment ses États Membres, les agences de développement, les associations professionnelles, les institutions financières et le secteur privé. Plus tôt cette année, six pays – États-Unis d’Amérique, France, Japon, Monaco, République de Corée et Suède – ont promis de verser plus de neuf millions d’euros à l’initiative, ce qui porte actuellement le montant total des contributions à quelque 12 millions d’euros.

« C’est là que Rayons d’espoir suscite des espoirs et peut faire la différence. Si nous parvenons à réunir des ressources mais aussi des experts du monde entier en soins de santé, en politique, en sécurité et en développement, nous pourrons mobiliser les ressources nécessaires pour améliorer et élargir l’accès mondial à la technologie cruciale de la radiothérapie », a déclaré Jennifer Granholm, Secrétaire à l’énergie des États-Unis d’Amérique, qui a déjà alloué des ressources à Rayons d’espoir à deux reprises.

« Il existe un fossé entre les pays et parmi eux mais le progrès scientifique peut nous donner espoir. Rayons d’espoir montre que ce progrès est nécessaire pour relever ce défi. Je crois qu’en travaillant ensemble nous allons progresser », a déclaré François Jacq, administrateur général du Commissariat français à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), qui a également versé un don à l’initiative en juin de cette année.

Aperçu des séances

Séance 1 : Le rôle des technologies radiologiques dans la gestion médicale des patients atteints de cancer

La première séance portera sur les utilisations médicales des rayonnements pour le diagnostic du cancer et le traitement des patients. Le rôle fondamental de la radiothérapie face à la charge mondiale de la maladie sera examiné, en tenant compte du fait que de nombreux pays n’ont pas un seul appareil de radiothérapie. Il sera également question du rôle de la radiologie et de la médecine nucléaire dans la fourniture d’informations diagnostiques aux fins du traitement des patients, ainsi que des modèles de calcul des coûts.

Séance 2 : Améliorer la qualité, la sûreté et la durabilité

Le renforcement des établissements régionaux de cancérologie et l’établissement de réseaux de collaboration concernant tous les aspects de la médecine radiologique contribueront à assurer la qualité, la sûreté et la durabilité des soins contre le cancer pour tous. Cette séance sera consacrée à la question de la mise en place de centres d’excellence régionaux, établissements qui collaborent depuis longtemps avec l’AIEA et dont les services précieux sont essentiels pour fournir des soins et une formation de qualité au niveau régional. L’appui fourni aux pays par l’AIEA sous la forme de formations, de mise à disposition d’experts et d’amélioration de la qualité sera examiné.

Séance 3 : Développer l’innovation

La troisième séance soulignera le rôle crucial de l’innovation face aux besoins mondiaux croissants en matière de soins contre le cancer, compte tenu du rôle qu’elle joue dans l’éducation et la recherche. Les intervenants traiteront de l’importance de l’accès aux technologies modernes pour permettre l’expansion des services de soins contre le cancer, ainsi que de la coopération du Secrétariat avec les États Membres pour favoriser ce développement.

Séance 4 : Les rayonnements en médecine dans tous les aspects de la lutte contre le cancer – Améliorer l’accès aux utilisations médicales des rayonnements dans le monde en toute sûreté et sécurité

Pour réduire la charge du cancer, il faut une approche multisectorielle, multidisciplinaire et fondée sur des données factuelles et sur une couverture sanitaire universelle aux fins d’une prévention efficace du cancer. Cette séance portera sur l’intégration des applications des rayonnements en médecine à toutes les étapes de la lutte contre le cancer, avec des exemples de pays, sur le rôle de la sûreté et de la sécurité en médecine radiologique et sur le rôle des initiatives mondiales de lutte contre le cancer.

Séance 5 : Séance de clôture - La voie à suivre

La séance de clôture, une table ronde de haut niveau à laquelle participera M. Grossi, soulignera l’importance des partenariats et de la collaboration pour promouvoir l’accès aux soins contre le cancer grâce à l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA. Qu’il s’agisse des pays qui veulent se doter de leur premier centre de radiothérapie ou de ceux qui veulent renforcer leurs programmes nationaux de lutte contre le cancer, cette session portera sur la mobilisation des ressources et la sensibilisation de nombreux partenaires afin d’atteindre cet objectif.

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