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Le Directeur général souligne le rôle de la technologie nucléaire dans lutte contre la COVID-19

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IAEA Board of Governors, 18 November 2020

Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA s’est réuni aujourd’hui. (Photo : D. Calma/AIEA) 

Face aux défis que pose la pandémie de COVID-19, le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a mis en avant, dans la déclaration qu’il a faite aujourd’hui devant le Conseil des gouverneurs, les recherches menées par l’Agence concernant les zoonoses et les efforts déployés pour contribuer à prévenir de futures pandémies, soulignant également le rôle croissant de l’énergie nucléaire à l’échelle mondiale. M. Grossi a en outre appelé les pays à renforcer le régime mondial des garanties nucléaires, les invitant pour ce faire à donner effet à leurs accords de garanties et à les actualiser.

Coopération technique

La coopération technique s’intéressera en priorité à l’utilisation des techniques nucléaires et connexes dans l’alimentation et l’agriculture, à la santé et à la nutrition, ainsi qu’à la sûreté nucléaire – étant entendu que le programme de coopération technique de l’AIEA continuera de venir en aide aux pays qui, partout dans le monde, luttent contre la COVID-19. M. Grossi a attiré l’attention sur le soutien qu’apporte ici l’AIEA sous la forme de webinaires et de publications ; il a aussi rappelé à ce titre la fourniture de matériel de dépistage de la COVID-19, relevant notamment qu’à ce jour, l’Agence avait fait parvenir à 126 pays 1 873 colis contenant ce type de matériel.

Dans le cadre de la nouvelle « Action intégrée contre les zoonoses » (ZODIAC) qu’il a demandé au Conseil d’approuver cette semaine lors de sa session, l’AIEA envisage d’étendre le Réseau de laboratoires diagnostiques vétérinaires (VETLAB), qui permet aux laboratoires nationaux du monde entier d’unir leurs efforts en matière de détection précoce et de contrôle des zoonoses et de lutter ainsi contre ces maladies.

« L’initiative ZODIAC est l’illustration de la valeur ajoutée qu’apportent la science, les technologies et les applications nucléaires à l’action que mène sans relâche la communauté internationale pour neutraliser la COVID-19 et empêcher la réapparition d’une pandémie d’origine zoonotique », a déclaré M. Grossi. « Elle sera déployée de manière rationnelle, en toute transparence et dans un esprit de collaboration, comme l’exige ce défi planétaire sans précédent auquel nous sommes tous confrontés », a-t-il poursuivi. Voir aussi l’article sur la contribution des technologies liées au nucléaire à l’identification des souches virales mutantes et, partant, à la mise au point de vaccins.

Le Directeur général a évoqué l’appui que l’AIEA a récemment fourni au Liban à la suite de l’explosion qui s’est produite au port de Beyrouth, ainsi que l’assistance prodiguée aux pays d’Amérique centrale frappés par le cyclone Eta au début du mois. « Notre assistance ... s’est traduite dans un premier temps par l’envoi d’une mission d’experts et la livraison de matériel au Honduras et au Guatemala, mais nous pourrions être amenés à aider d’autres pays de la région également car de nouvelles tempêtes menacent de s’abattre sur la région. »

Garanties nucléaires

M. Grossi a présenté son rapport relatif à la vérification et au contrôle de la mise en œuvre par l’Iran des engagements pris au titre du Plan d’action global commun. Il a aussi mis en avant les travaux menés conformément à l’accord passé avec l’Iran au mois d’août. « Cet important accord portait, rappelons-le, sur des difficultés d’ordre procédural, et non sur des questions de fond. Nous devons à présent aller de l’avant dans notre travail de vérification dans le cadre d’un engagement et d’une coopération durables », a indiqué M. Grossi.

S’agissant de la République populaire démocratique de Corée (communément appelée la Corée du Nord), M. Grossi est revenu sur la surveillance dont le programme nucléaire de ce pays fait actuellement l’objet de la part de l’AIEA. « Je demande à la République populaire démocratique de Corée de s’acquitter pleinement des obligations que lui imposent les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de coopérer sans tarder avec l’Agence à l’application intégrale et efficace de son accord de garanties conclu dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de résoudre toutes les questions en suspens, en particulier celles qui ont surgi en l’absence des inspecteurs de l'Agence sur son territoire », a-t-il déclaré.

M. Grossi a aussi appelé la Syrie à coopérer avec l’AIEA à l’application des garanties.

Constatant que le nombre de pays dotés d’accords de garanties n’avait pas changé par rapport à l’an dernier, M. Grossi a réaffirmé la nécessité d’amener un plus grand nombre de pays à mettre en vigueur les accords et les protocoles additionnels. Il a en outre invité les États ayant peu ou pas de matières nucléaires et qui n'en ont pas dans une installation à amender ou à annuler, si ce n’est déjà fait, les protocoles relatifs aux petites quantités de matières qui reposent sur l’ancien modèle.

Énergie nucléaire

Deux pays supplémentaires ont commencé cette année à produire de l’énergie d'origine nucléaire : les Émirats arabes unis, qui, l'été dernier, ont connecté au réseau électrique le premier des quatre réacteurs prévus à cet effet, et le Bélarus, a connecté son premier réacteur nucléaire de puissance au réseau électrique ce mois-ci. « Ces deux exemples constituent une étape majeure qui témoigne de l’intérêt constant que portent nos États Membres à l’énergie nucléaire », a dit M. Grossi.

Actuellement, les 442 réacteurs nucléaires de puissance en service dans 32 pays de la planète fournissent le tiers de l’électricité à faible émission de carbone produite dans le monde, et 53 réacteurs de ce type sont par ailleurs en construction.

Sécurité nucléaire

M. Grossi a encouragé les pays à participer à la Conférence internationale sur la décennie après Fukushima Daiichi : exploiter les enseignements tirés pour renforcer encore la sûreté nucléaire, qui devrait se tenir en février prochain. La conférence se penchera sur les leçons à retenir de ces dix dernières années et sur les mesures à prendre à l’avenir en matière de sûreté nucléaire.

Droit nucléaire

À l’occasion de l’annonce de la première Conférence internationale sur le droit nucléaire qui sera organisée par l’AIEA début 2022, M. Grossi a souligné qu'il était important de passer en revue et d’étoffer les différents domaines du droit nucléaire. Ce sera la première fois que l’AIEA tiendra une conférence sur ce thème. « Le droit nucléaire est un prérequis indispensable si nous voulons nous assurer que les technologies nucléaires et leurs applications soient utilisées de manière pacifique, sûre et sécurisée . Cette conférence ... sera une excellente occasion de dresser un bilan et de voir quelles sont les perspectives futures que le droit nucléaire pourrait nous ouvrir », a-t-il indiqué.

De par sa vaste portée, le droit nucléaire couvre aussi bien la question des traités internationaux relatifs à la sûreté et à la sécurité des centrales nucléaires que les problèmes d’indemnisation et de responsabilité civile en matière de dommages nucléaires. Cette conférence offrira aux spécialistes mondiaux une tribune qui leur permettra, au gré des exposés et des tables rondes, de débattre des législations nationales et du droit international en la matière.

Dixième anniversaire de la PUI

L’Initiative sur les utilisations pacifiques, qui fête en 2020 son dixième anniversaire, a permis à plus de 300 projets dans pas moins de 150 pays de bénéficier des applications pacifiques des technologies nucléaires. Au nombre de ces applications figure la rénovation des laboratoires des applications nucléaires (ReNuAL), qui consiste à moderniser le site de Seibersdorf (Autriche) pour mieux répondre aux besoins des États Membres.

Un centre de formation et de démonstration consacré à la sécurité nucléaire est par ailleurs en cours d’édification à Seibersdorf. « Nous sommes certains que ce centre viendra renforcer les capacités de formation et de développement de l’AIEA afin d’appuyer les initiatives durables en matière de sécurité nucléaire et de contribuer à leur mise en œuvre efficace », a déclaré M. Grossi.

À lire : le dernier numéro du Bulletin de l’AIEA consacré aux résultats obtenus grâce à la PUI et aux projets tendant à amplifier cette Initiative dans les années à venir.

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