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L’AIEA en 2023 – temps forts et réalisations marquantes

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L’année 2023 a été riche en temps forts pour l’AIEA : l’énergie nucléaire a gagné une reconnaissance historique à la COP28, de nouveaux programmes en matière de sécurité alimentaire et de gestion des ressources en eau ont été établis, des garanties ont été appliquées dans des zones de guerre, les principes relatifs à la sûreté et à la sécurité ont été promus dans le monde entier – y compris aux fins de la prévention d’un accident nucléaire en Ukraine – et l’accès à la technologie nucléaire a été amélioré.

Soixante-dix ans après le discours « L’atome pour la paix » qui a inspiré la création de l’Agence, l’AIEA a continué en 2023 à répondre aux besoins des pays en s’attaquant aux problèmes mondiaux en tirant parti des techniques nucléaires, notamment en lançant un certain nombre de grandes initiatives, tout en assurant une supervision vigilante des installations nucléaires.

Sur le plan interne, l’Agence a continué à prendre des engagements fermes en faveur du bien-être de ses employés, en lançant de nouvelles initiatives visant à promouvoir le respect et l’inclusion, comme l’allongement du congé parental et l’ouverture d’une salle d’allaitement rénovée. Cet engagement en faveur de l’égalité des sexes a aidé l’AIEA à progresser de façon inédite sur la voie de l’équilibre entre les sexes : 44 % des postes d’administrateurs sont désormais occupés par des femmes.

En 2023, le Directeur général a également lancé le programme Lise Meitner de l’AIEA. S’appuyant sur le succès du programme de bourses Marie Skłodowska-Curie de l’AIEA, qui octroie des bourses à des étudiantes en master dans le domaine nucléaire, le programme Lise Meitner se concentre sur l’évolution professionnelle des femmes dans le milieu du nucléaire.

L’AIEA a continué à mener activement des campagnes de communication sur la science et la technologie nucléaires en 2023. Des centaines d’articles ont notamment été publiés sur www.iaea.org, de nombreuses vidéos couvrant des sujets nucléaires essentiels ont été produites, et l’Agence a dialogué avec une communauté numérique en pleine croissance via de multiples comptes de médias sociaux [rejoignez cette communauté en nous suivant sur Facebook, X (Twitter), Instagram ou LinkedIn].

Outre sa présence en ligne, l’Agence a un impact physique qui s’est fait sentir bien au-delà de son Siège à Vienne, grâce à ses activités de garanties à l’échelle mondiale, à ses programmes de formation, à ses conférences internationales, à ses nouveaux partenariats stratégiques et à ses publications phares, comme les Perspectives de l’AIEA sur la fusion dans le monde.

En 2023, les principales réalisations de l’AIEA ont été les suivantes :

Combler les lacunes dans la prise en charge du cancer

En 2023, l’AIEA a continué à faire progresser les soins contre le cancer dans le monde, en proposant de multiples services et activités fournis par l’ensemble de ses départements dans le cadre de l’initiative « Rayons d’espoir : soins contre le cancer pour tous ».

Cette initiative est restée une grande priorité tout au long de l’année : les cinq premiers centres d’excellence Rayons d’espoir ont été officiellement établis lors d’une manifestation parallèle tenue en marge de la 67e Conférence générale de l’AIEA.  Cette manifestation parallèle a également permis de jeter les bases d’un appui dans des pays tels que le Qatar et la Mongolie, et a marqué les premières réalisations concrètes dans certains pays, comme la République démocratique du Congo. Les centres d’excellence Rayons d’espoir ont été établis en Afrique, en Asie et en Europe, et permettront de renforcer les capacités de prise en charge du cancer dans ces régions.

Un nouveau partenariat stratégique a été conclu avec le St. Jude Children’s Research Hospital afin de renforcer les capacités en matière de soins contre le cancer chez les enfants à l’échelle mondiale. Parallèlement à cet effort, l’AIEA a mené dix missions d’examen imPACT et a facilité l’élaboration de plans nationaux de lutte contre le cancer dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine et dans des États arabes.

Les travaux de recherche menés par l’AIEA ont démontré l’efficacité d’une technique innovante de traitement par radiothérapie des patients atteints de cancer de la tête et du cou, qui rend les soins plus accessibles et plus abordables dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Mettre la science au service du développement : la science nucléaire et ses applications

Outre les soins contre le cancer, les initiatives clés de l’Agence lui ont également permis de s’attaquer à d’autres défis majeurs.

Les activités menées dans le cadre de l’initiative Action intégrée contre les zoonoses ou ZODIAC ont été intensifiées et ont permis d’équiper 39 laboratoires vétérinaires ZODIAC dans le monde. Forte d’un réseau couvrant désormais 128 pays, l’initiative a permis de créer un répertoire centralisant les phénotypes des maladies respiratoires qui exploitera l’intelligence artificielle pour aider à identifier les zoonoses émergentes et à prévenir les pandémies potentielles. 

En 2023, dans le cadre de l’initiative NUTEC Plastics, l’Agence a continué à moderniser le recyclage des plastiques grâce aux techniques nucléaires ; des projets pilotes menés dans les régions Amérique latine et Asie-Pacifique ont fait leurs preuves et suscité l’intérêt de grandes entreprises du secteur privé. Dans le cadre de cette initiative, l’Agence a continué à surveiller la pollution marine par les microplastiques dans le monde entier grâce à son réseau de laboratoires dans 63 pays et a établi un nouveau laboratoire de référence à Monaco.

Cet automne, l’AIEA a lancé l’initiative L’atome pour l’alimentation (Atoms4Food), une collaboration avec la FAO visant à lutter contre l’insécurité alimentaire dans le monde, et a mis en place le Réseau mondial des laboratoires d’analyse de l’eau (GloWAL) afin d’encourager la gestion durable des ressources en eau. S’appuyant sur des techniques nucléaires, ces initiatives renforcent l’agriculture et facilitent la gestion efficace des ressources en eau douce dans un contexte de changements climatiques, en proposant des solutions sur mesure aux pays du monde entier.

À venir en 2024 : Les laboratoires de recherche appliquée de l’Agence en Autriche et à Monaco mènent des activités de R-D et forment de jeunes scientifiques du monde entier depuis plus de 60 ans. Avec le programme de modernisation ReNuAL2 à Seibersdorf, qui devrait s’achever en 2024, les laboratoires disposeront de capacités accrues pour aider les pays à relever les défis modernes dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, de la santé et de la gestion de l’environnement.

Atteindre les objectifs de développement durable grâce à la coopération technique

En 2023, l’AIEA a continué d’apporter un soutien considérable aux pays dans le cadre du programme de coopération technique. En réponse à la demande des États Membres, l’AIEA a aidé les pays à renforcer leurs cadres juridiques nationaux, leur permettant ainsi de bénéficier de l’introduction de la science et de la technologie nucléaires.

Le renforcement des partenariats et des réseaux, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, s’est révélé essentiel pour aider les pays à progresser sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable définis par l’Organisation des Nations Unies. Les États Membres de l’AIEA ont réaffirmé leurs engagements dans des programmes-cadres nationaux, et l’AIEA a entamé des missions de recherche d’informations dans les nouveaux États Membres afin de définir l’avenir de la coopération technique dans ces pays.

À venir en 2024 : L’AIEA prépare sa Conférence ministérielle sur la science et la technologie nucléaires. Des participants de haut niveau discuteront du rôle de la science nucléaire dans le développement, et notamment des progrès réalisés dans le cadre des initiatives phares de l’AIEA – Rayons d’espoir, Atoms4Food, NUTEC Plastics et ZODIAC.

Mettre l’énergie nucléaire sous les feux des projecteurs

En 2023, l’AIEA a organisé une série de conférences, de colloques et d’ateliers couvrant des domaines tels que les changements climatiques et les innovations nucléaires pour atteindre le « zéro émission nette », la participation des parties prenantes, l’approvisionnement en uranium, matière première, la gestion des déchets radioactifs, le déclassement  et les centrales nucléaires flottantes. Parmi les autres temps forts, de nombreuses manifestations parallèles ont été organisées en marge de la 67e Conférence générale, l’une d’entre elles ayant notamment été consacrée à l’une des initiatives phares de l’Agence, Atoms4NetZero. À la COP28 à Dubaï, l’énergie nucléaire est entrée dans l’histoire en étant citée dans l’accord final de la Conférence comme l’une des technologies à faible émission permettant d’accélérer la décarbonation. Le pavillon Atoms4Climate a accueilli une trentaine d’événements organisés par les différentes composantes de l’Agence et consacrés à l’énergie, à l’alimentation, aux océans et à l’eau.

Cette année, nous avons continué à apporter notre soutien aux pays qui étudient la possibilité de recourir aux petits réacteurs modulaires (PRM) par l’intermédiaire de la plateforme de l’AIEA sur les petits réacteurs modulaires et leurs applications (plateforme sur les PRM) et de l’Initiative d’harmonisation et de normalisation nucléaires, qui a été spécialement conçue pour aider les pays à faire passer leurs projets de PRM des phases de conception et de développement à l’arrivée sur le marché de manière sûre et efficace. Cette année a marqué une nouvelle étape importante, puisque l’Agence a accueilli sa plus grande promotion de boursières du programme de bourses Marie Skłodowska-Curie (MSCFP), composée de 200 étudiantes originaires de 97 pays, ce qui porte à 560 le nombre total de boursières du programme. En outre, les participantes au nouveau programme Lise Meitner se sont rendues aux États-Unis pour participer à diverses activités liées au nucléaire ; elles ont notamment visité différentes installations nucléaires telles que des centrales électriques, des laboratoires de recherche et des installations de calcul.

Parmi les autres événements notables qui ont eu lieu en 2023, on peut citer :


À venir en 2024 : En mars, l’AIEA réunira à Vienne des bénéficiaires du MSCFP, des participantes au programme Lise Meitner et des experts de l’industrie afin de favoriser l’établissement de réseaux, l’acquisition de compétences de direction et la collaboration. Parallèlement, le Département de l’énergie nucléaire organisera des conférences sur les réacteurs de faible ou moyenne puissance ou petits réacteurs modulaires, les réacteurs de recherche, la gestion des connaissances nucléaires et la mise en valeur des ressources humaines et le combustible usé issu des réacteurs nucléaires de puissance, et organisera également la réunion inaugurale du Groupe mondial de l’énergie de fusion.

L’un des temps forts prioritaires sera le tout premier Sommet de l’énergie nucléaire qui se tiendra à Bruxelles en mars et au cours duquel les dirigeants du monde entier se réuniront pour souligner le rôle de l’énergie nucléaire dans la résolution des problèmes mondiaux.

Renforcer la sûreté et la sécurité nucléaires : étapes clés et initiatives

Au cours de l’année écoulée, plusieurs événements importants ont souligné l’engagement de l’AIEA en faveur de la sûreté et de la sécurité nucléaires.

La communauté internationale a reçu des assurances scientifiques garantissant le caractère négligeable de l’impact environnemental des rejets d’eau traitée depuis la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Au cours des premiers prélèvements d’échantillons indépendants effectués depuis le début des rejets d’eau traitée à la centrale, l’AIEA a trouvé des niveaux de tritium bien inférieurs aux limites fixées par le Japon. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’engagement pris par l’AIEA depuis une dizaine d’années et visant à aider le Japon à assurer une surveillance crédible et transparente du milieu marin à la suite de l’accident nucléaire de 2011.

L’AIEA a poursuivi son important travail en Ukraine, en menant de multiples missions au cours desquelles des experts se sont rendus en personne dans les centrales nucléaires de production d’électricité du pays, y compris à la centrale de Zaporizhzhia, dans le but de réduire le risque d’accident nucléaire malgré la situation de conflit actif.

Le Directeur général a lui-même conduit un certain nombre de missions en personne et a défendu les principes clés de la sûreté aux plus hauts niveaux internationaux.

Renforcer la sécurité nucléaire à l’échelle mondiale moyennant des formations spécialisées

L’inauguration du Centre de formation et de démonstration en matière de sécurité nucléaire de l’AIEA, le 3 octobre, a constitué un événement majeur. Depuis son ouverture, le Centre a organisé neuf sessions de formation auxquelles ont participé environ 260 personnes.

Cette installation unique en son genre est conçue pour répondre aux besoins des pays en matière de renforcement des capacités. Le Centre propose 23 cours spécialisés en s’appuyant sur une infrastructure technique de pointe. Couvrant des aspects tels que la protection physique et la détection et l’intervention en cas d’actes criminels ou intentionnels non autorisés mettant en jeu des matières nucléaires ou d’autres matières radioactives, les formations proposées par le Centre encouragent l’acquisition de compétences spécialisées et soutiennent les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme nucléaire. En outre, le Centre propose, à l’intention des pays qui participent à l’initiative Rayons d’espoir ou prévoient de le faire, une formation spécialisée axée sur la sécurisation des matières et des installations radioactives dans le cadre des soins contre le cancer.

Collaboration mondiale en matière de sûreté et de sécurité nucléaires

Une conférence de l’AIEA tenue à Abou Dhabi s’est penchée sur l’évolution des défis dans le domaine de la réglementation nucléaire, l’accent étant mis sur la sûreté dans un contexte de progrès technologiques rapides, de modification des cadres réglementaires et d’émergence de nouvelles menaces, comme les risques climatiques.

Un autre événement important, la Conférence internationale sur la sûreté de la gestion des déchets radioactifs, le déclassement, la protection de l’environnement et la remédiation, a attiré plus de 600 parties prenantes. La collaboration avec de nombreux organismes internationaux et nationaux ainsi qu’avec des représentants de différentes institutions et organisations a permis un échange instructif sur la sûreté et la durabilité s’agissant des divers domaines abordés lors de cette manifestation.

En outre, le 20e anniversaire du Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives de l’AIEA a été l’occasion de célébrer les efforts continus de collaboration que font 149 pays pour assurer la sûreté et la sécurité des sources radioactives tout au long de leur cycle de vie.

À venir en 2024 :  L’AIEA prépare la Conférence internationale sur la sécurité nucléaire (ICONS 2024), qui se tiendra à Vienne. Cet événement rassemblera des décideurs et des experts du monde entier pour discuter des politiques, des aspects technologiques, du renforcement des capacités et de questions transversales relevant du domaine de la sécurité nucléaire. La Conférence vise à encourager la collaboration, à permettre la mise en commun des meilleures pratiques et à renforcer le rôle central de l’AIEA dans les efforts déployés au niveau mondial en matière de sécurité nucléaire.

Appliquer les garanties

Publiées en juin, la déclaration d’ensemble et les considérations générales sur la déclaration d’ensemble pour 2022 ont montré que l’AIEA a mené près de 3 000 activités de vérification sur le terrain dans plus de 1 300 installations nucléaires et « emplacements hors installation » dans le monde. Grâce à cet effort de vérification, l’AIEA a pu tirer des conclusions relatives aux garanties pour 188 États ayant des accords de garanties en vigueur. Parmi ces États figure notamment l’Ukraine où, malgré le conflit armé en cours, l’AIEA a pu mener les activités de vérification sur le terrain nécessaires pour tirer une conclusion relative aux garanties concernant l’utilisation pacifique des matières nucléaires.

Tout au long de l’année 2023, l’AIEA a poursuivi ses activités de vérification et de surveillance en Iran dans le cadre du Plan d’action global commun (PAGC). Les questions liées à la présence de particules d’uranium d’origine anthropique à des emplacements non déclarés en Iran étaient toujours en suspens à la fin de l’année, malgré les efforts de l’AIEA pour inciter l’Iran à les régler.

L’AIEA a également continué à s’efforcer d’aider les États à modifier ou à annuler leurs protocoles relatifs aux petites quantités de matières (PPQM) fondés sur le modèle initial et à conclure des protocoles additionnels (PA). Au cours de l’année écoulée, Nauru et Sao Tomé-et-Principe ont modifié leurs PPQM respectifs, et l’État plurinational de Bolivie et Sao Tomé-et-Principe ont mis en vigueur des PA conclus avec l’AIEA.

En mars, l’AIEA a conclu avec succès la phase pilote du projet COMPASS : Initiative globale de création de capacités de l’AIEA pour les SNCC et les ANR. Dans le cadre de cette initiative, l’AIEA s’associe aux États pour les aider à améliorer l’efficacité de leurs systèmes nationaux de comptabilité et de contrôle des matières nucléaires (SNCC) et les performances de leurs autorités nationales ou régionales chargées de l’application des garanties (ANR). Le prochain cycle de mise en œuvre de l’initiative COMPASS débutera en janvier 2024, date à laquelle un nouveau groupe d’États bénéficiera du soutien de l’initiative.

En mars également, les Émirats arabes unis (EAU) et l’AIEA ont mis en place un nouveau programme d’appui d’États Membres (PAEM) afin de faciliter la mission de vérification nucléaire de l’AIEA. Cette décision a été suivie, en septembre, par la mise en place du PAEM norvégien. Les PAEM permettent d’appuyer les garanties de l’AIEA sous diverses formes, notamment par l’échange de connaissances, l’exploration collaborative de nouvelles technologies de garanties, la coopération d’experts et le soutien financier. Ces efforts collectifs aident l’AIEA dans sa mission de vérification de l’utilisation pacifique des matières nucléaires.

 

Dernière mise à jour : 05/01/2024

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