La technologie nucléaire est l’un des principaux moyens novateurs auxquels la Jordanie a recours pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, a déclaré la Princesse Sumaya bint El Hassan, Présidente de la Société scientifique royale de Jordanie. « La Jordanie s’est engagée sur la voie des énergies renouvelables et de la technologie nucléaire. »
Les décideurs et la communauté internationale doivent se fier aux scientifiques et reconnaître le rôle de la technologie nucléaire, a-t-elle affirmé. Elle a ensuite fait remarquer que « l’Accord de Paris ne [faisait] pas mention de la technologie nucléaire. C’est à nous que revient la tâche de la défendre et de la promouvoir à grande échelle. Nous devons œuvrer pour que l’idée de technologie nucléaire au service du climat soit accessible à tous et acceptée par tous. Il est de notre devoir de veiller à ce que le monde entier soit conscient de cela et de l’importance de la technologie nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques ».
L’adaptation et l’atténuation sont deux approches distinctes face aux changements climatiques, et elles doivent être suivies parallèlement, a souligné Yeafesh Osman, Ministre de la science et de la technologie du Bangladesh. En raison de sa faible altitude et de sa densité de population élevée, le Bangladesh est l’un des pays qui subit le plus les effets des changements climatiques ; à cet égard, le pays a intégré la technologie nucléaire à sa stratégie et à son plan d’action sur le changement climatique, en vue d’atténuer les changements climatiques et de s’adapter à leurs effets. « Il est urgent de mettre au point des variétés végétales résistantes pour améliorer la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’irradiation, à l’aide des technologies nucléaires, jouait un rôle important à cet égard.
Francis Mokoto Hloale, Ministre de l’énergie et de la météorologie du Lesotho, a souligné l’importance de l’agriculture intelligente face au climat, qui permet de s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Il a mis en évidence le soutien apporté par l’AIEA en matière de gestion des sols et de l’eau, d’élevage et de cartographie des eaux souterraines, en vue d’aider le pays à atteindre les objectifs qu'il s'est fixés dans le cadre de sa stratégie face aux changements climatiques adoptée l’année dernière.
« L’énergie nucléaire est une énergie verte qui n’engendre presque aucune émission », a déclaré Jianfeng Yu, Président de la Compagnie nucléaire nationale chinoise. « Par rapport aux énergies renouvelables, c’est une source d’énergie plus stable et moins dépendante des conditions météorologiques. »
L’énergie d’origine nucléaire joue un rôle important dans les plans de la Chine visant à atténuer les changements climatiques, a-t-il ajouté, soulignant que les 13 réacteurs nucléaires de puissance en cours de construction en Chine représentent un quart de toutes les tranches en construction dans le monde. « Notre capacité [nucléaire] a doublé en cinq ans, et cela a eu un impact majeur sur l’environnement. »
Jianfeng Yu a appelé les experts de la communauté internationale à œuvrer ensemble pour l’innovation, en vue de répondre aux préoccupations liées à la sûreté, à l’économie et à l’acceptation de l’électronucléaire par le public. « Seule l’innovation peut rendre l’énergie nucléaire plus forte », a-t-il déclaré.
L'innovation, sous la forme de la plus grande expérience scientifique au monde, est au cœur de la mission d’ITER, l’organisation internationale qui œuvre pour rendre possible la production d’électricité à partir de la fusion nucléaire. « La fusion est la source d’énergie la plus abondante dans l’univers », a déclaré Bernard Bigot, Directeur général de l’Organisation internationale ITER. « Aujourd’hui, alors que la communauté mondiale s’efforce de lutter contre les changements climatiques, l’énergie de fusion est plus nécessaire que jamais. »
La fusion est intrinsèquement sûre, ne produit pas de déchets radioactifs ni de gaz à effet de serre, et la source du combustible est abondante. Néanmoins, il a ajouté qu’il reste encore beaucoup d’obstacles à l’exploitation de cette technologie, notamment la construction d’une cuve capable de supporter la température de 150 millions de degrés Celsius nécessaire pour que la réaction de fusion ait lieu.
Ce n’est pas la science mais la perception du nucléaire par le public qui empêche la technologie nucléaire de jouer un rôle plus important dans la lutte contre les changements climatiques, a déclaré Hillary Diane Andales, étudiante philippine lauréate du Breakthrough Junior Challenge 2017. L’industrie et toutes les parties prenantes doivent s’efforcer de diffuser ce message sous une forme accessible, afin qu’il arrive au public. « C’est à la lumière des faits qu’il faut évaluer les choses, et les faits montrent que le changement climatique est un problème réel et que la technologie nucléaire peut contribuer à le résoudre. »