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Rationalisation de l’entreposage : l’AIEA organise des formations sur la gestion des déchets radioactifs en Afrique

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L’approche de gestion des déchets consiste à utiliser deux conteneurs d’expédition standard, l’un servant à la de transformation et au conditionnement, l’autre à la réception et à l’entreposage provisoire des sources radioactives scellées de faible activité retirées du service. (Photo : O. Yusuf/AIEA)

La transformation, le conditionnement et l’entreposage appropriés des sources radioactives scellées retirées du service sont essentiels pour garantir la sûreté et la sécurité des personnes et de l’environnement. Ces activités peuvent cependant poser problème, en particulier pour les pays qui ne disposent pas encore d’un savoir-faire national en la matière. Aussi l’AIEA a-t-elle apporté son concours à l’élaboration d’une approche plus simple et plus rentable de la gestion des sources radioactives scellées retirées du service, à l’intention des pays dans lesquels ces sources sont relativement peu nombreuses. Ce nouveau concept a été présenté pour la première fois lors d’un cours organisé par l’AIEA à Kampala (Ouganda). 

L’idée est de se doter d’une installation comprenant tous les éléments nécessaires à la transformation, au conditionnement et à l’entreposage de sources de neutrons et de rayonnement gamma de faible activité, du type de celles que l’on trouve communément dans l’industrie et en médecine. Appelée « concept à double conteneur ISO », l’installation se compose de deux conteneurs d’expédition standard, situés à proximité l’un de l’autre et équipés de manière à offrir une bonne ventilation, autoriser un contrôle de la contamination, et garantir une sûreté et une sécurité appropriés. L’un des conteneurs sert de structure de transformation et de conditionnement, l’autre étant affecté à la réception et à l’entreposage provisoire des sources radioactives scellées de faible activité retirées du service, puis des sources conditionnées.

L’installation et les procédures y associées ont fait l’objet d’un examen international par des pairs. Un groupe d’experts internationaux en matière de gestion des déchets radioactifs, venus d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, du Ghana et du Maroc, a été chargé d’observer le mode de fonctionnement de l’installation à double conteneur ISO, et d’assister au cours proprement dit. Le groupe a également examiné l’installation et les procédures techniques suivies pour la gestion des déchets, depuis leur réception jusqu’à leur entreposage définitif, afin d’évaluer l’approche au regard de l’ensemble des normes et meilleures pratiques internationales pertinentes. Ces activités, qui bénéficient d’une soutien financier de l’Union européenne, font partie d’une initiative plus vaste menée par l’AIEA dans le cadre de l’Accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires (AFRA), qui vise à aider les pays africains à renforcer leur infrastructure juridique et règlementaire en matière de sûreté et de sécurité nucléaires. Dans chaque pays, l’utilisation de l’installation, avec ses sources radioactives, sera soumise à l’autorisation de l’organisme de réglementation national. En Ouganda, l’autorisation avait été délivrée avant la tenue du cours. « L’approche qui a été suivie en l’espèce est conforme aux normes de sûreté de l’AIEA », indique Deogratias Sekyanzi, Directeur général du Conseil de l’énergie atomique de l’Ouganda, l’organisme national de réglementation.

Certains pays, comme le Cameroun, ont des projets déjà bien avancés concernant l’utilisation de conteneurs d’expédition pour l’entreposage de sources radioactives scellées retirées du service, alors que, dans d’autres pays, la sûreté de cette méthode n’a pas encore été démontrée. David Benett, un spécialiste de la sûreté des déchets de l’AIEA, explique que, dans le cadre d’un nouveau projet de coopération technique lancé cette année, l’AIEA s’efforce de donner aux organismes nationaux de meilleurs moyens de faire la démonstration de la sûreté de l’entreposage.

Exercice pratique : les participants au cours observent un expert de l’AIEA récupérer une source retirée du service, qui avait auparavant servi dans un contexte industriel. (Photo : O. Yusuf/AIEA)

L’approche « capsule et conteneur »

Une fois l’installation construite, l’étape suivante consiste à retirer les sources radioactives de leurs dispositifs conformément aux prescriptions et recommandations figurant dans le Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives et dans les normes de sûreté de l’AIEA. Les procédures techniques que le personnel local est tenu de respecter afin de récupérer les sources retirées du service et de les conditionner sous une forme adaptée à l’entreposage sont au cœur de l’approche proposée. Elles prévoient de sceller les sources retirées du service dans une capsule spéciale en acier inoxydable conçue de manière à pouvoir être correctement scellée sans matériel spécialisé, ce qui permet d’effectuer la manipulation en question sans difficulté, dans n’importe quel pays. Une fois scellée, la capsule contenant les sources radioactives est placée dans un récipient en plomb, lui-même inséré dans un fût avec un blindage en béton, qui sert d’emballage à des fins d’entreposage ou de transport des sources radioactives scellées retirées du service.

« Une nouvelle installation du type de celle présentée en Ouganda peut être construite sur un terrain de moins de 1 000 mètres carrés et à un coût abordable », souligne Mohamed Al-Mughrabi, un expert de haut niveau de l’AIEA.

Former les responsables de la gestion des déchets radioactifs en Afrique

Dans le cadre des efforts qu’elle ne cesse de déployer pour faciliter le contrôle des sources radioactives scellées retirées du service dans le monde entier, l’AIEA organise une série de cours pratiques qui portent notamment sur la construction, l’homologation et l’utilisation d’installations à double conteneur ISO. Dispensés dans le cadre de son programme de coopération technique, ces cours pourraient être organisés dans toute l’Afrique, en particulier là où il n’existe pas encore d’installations de transformation, de conditionnement et d’entreposage des déchets.

Tout au long de ce cours d’une semaine, les participants ont dû observer les normes de protection et de sûreté radiologiques les plus élevées. (Photo : O. Yusuf/AIEA)

À la suite de la présentation concrète de l’approche à double conteneur ISO effectuée en Ouganda, au Cameroun, au Sénégal et au Zimbabwe, et dans le sillage des conclusions auxquelles a abouti un examen technique international par des pairs, des projets visant à appliquer ce concept dans d’autres pays, notamment au Cameroun, en Éthiopie, à Madagascar et au Nigeria, ont été élaborés.

Le projet RAF9062 est mené par l’AIEA et cofinancé par la Commission européenne, l’Espagne et les États-Unis d’Amérique.

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