Des pratiques agricoles améliorées, des animaux en meilleure santé et - à terme - une plus grande sécurité alimentaire, tels seront les effets des projets appuyés par une subvention de 600 000 dollars des États-Unis versée par le Fonds OPEP pour le développement international (OFID) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans le cadre d'un partenariat signé avec l'AIEA la semaine dernière.
Les activités favoriseront l'utilisation des techniques nucléaires pour l'amélioration des pratiques agricoles et bénéficieront à de nombreuses personnes, y compris des paysans pauvres, dans des pays en développement d'Asie.
Les projets sont liés à l'objectif de développement durable 2, « Faim zéro », a souligné le Directeur général de l'OFID, Suleiman J Al-Herbish, lors de la signature de l'accord au siège du Fonds, à Vienne, le 20 décembre.
« Les deux projets amélioreront la sécurité alimentaire et, à terme, la croissance économique et sociale - deux éléments essentiels du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l'ONU, que l'OFID soutient sans réserve », a dit M. Al-Herbish. « Nous sommes heureux de travailler avec l'AIEA pour soutenir l'agriculture en Asie. »
Produire plus de riz
Un montant de 400 000 dollars servira à aider les agriculteurs à cultiver du riz résistant aux effets des changements climatiques au Bangladesh, au Cambodge, au Népal et en République démocratique populaire lao. Les pays asiatiques, qui produisent 90 % du riz mondial, ont été confrontés à des rendements fluctuants ces dernières années du fait de la hausse des températures, qui s'est accompagnée de l'apparition de maladies des plantes et d'insectes ravageurs, d'inondations et de sécheresses extrêmes, ainsi que d'une élévation du niveau des mers entraînant une augmentation de la salinité des sols et une diminution de leur fertilité dans les zones côtières. Grâce aux techniques nucléaires et isotopiques, les scientifiques peuvent aider les agriculteurs à améliorer les pratiques de gestion de l'eau et à optimiser l'utilisation des engrais pour accroître les rendements à moindre coût.
L'augmentation de la productivité résultant de ces pratiques améliorées devrait avoir pour conséquence des volumes plus importants de riz de haute qualité à des prix abordables, et ainsi une sécurité alimentaire accrue pour les populations rurales des pays cibles. Les techniques améliorées contribueront aussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de la production de riz.
Lutte contre les maladies animales
Les autres 200 000 dollars seront consacrés à l'application de techniques apparentées aux techniques nucléaires pour le diagnostic de la fièvre aphteuse et d'autres maladies du bétail au Cambodge, au Myanmar, en République démocratique populaire lao et au Viet Nam. De nombreuses maladies animales sont hautement contagieuses et peuvent se propager extrêmement rapidement à l'intérieur d'un pays et au-delà de ses frontières, nuisant ainsi aux échanges commerciaux et, dans certains cas, à la santé publique. Le dépistage précoce et rapide de l'agent pathogène est essentiel pour arrêter la propagation de ces maladies. Des techniques apparentées aux techniques nucléaires servent à mettre au point des trousses de test pour le diagnostic de ces maladies. Les méthodes classiques permettent de détecter les virus, mais elles prennent beaucoup de temps et ne peuvent pas déterminer le comportement ou la caractérisation génétique des virus - ce qui est nécessaire pour une intervention rapide.
Grâce à la subvention, l'AIEA, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), formera des vétérinaires des quatre pays au diagnostic et au traitement des maladies. Le projet bénéficiera en dernier ressort aux éleveurs et contribuera à accroître la production de bétail.
Depuis 1989, l'OFID a accordé 12 subventions d'un montant total de 2,4 millions de dollars à l'AIEA pour soutenir des projets dans les domaines de la santé et de l'agriculture en Afrique, en Amérique latine et en Asie.