L’AIEA présente les profils de ses employés pour donner une idée de la variété des parcours professionnels servant sa mission de l’atome pour la paix et le développement et pour encourager les lecteurs et lectrices, en particulier les femmes, à suivre une carrière dans les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) ou dans des domaines apparentés. Découvrez d’autres profils de femmes à l’AIEA.
Originaire de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, Carmen Kibonge s’est laissée guider par sa passion pour les chiffres et a toujours pu compter sur le soutien de sa famille dans son parcours. Sa volonté de se sentir utile l’a finalement amenée à rejoindre l’AIEA.
Carmen Kibonge a grandi dans une famille qui encourageait autant les filles que les garçons à avoir des ambitions scolaires, ce qui n’est pas toujours le cas dans son pays natal, en Afrique centrale, où les contraintes économiques poussent souvent les familles à donner la priorité à l’éducation des garçons. « Dans ma famille, une fille devait aller à l’école. Je sais que j’ai été privilégiée et j’ai vraiment apprécié d’avoir accès à l’éducation », confie-t-elle. Sa mère, directrice des ressources humaines qui comptait parmi les rares femmes de sa communauté à avoir suivi des études supérieures, a également été une source d’inspiration pour elle.
Très jeune déjà, Carmen Kibonge était fascinée par les mathématiques et aimait résoudre des problèmes. À l’école, ses camarades d’école la surnommaient « Ordi », pour « ordinateur », du fait de ses compétences en calcul mental. Mais les mathématiques n’étaient pas son premier choix de carrière. Dans un premier temps, sa volonté d’aider les autres et de concourir à l’action des organisations internationales dans les pays à revenu faible et intermédiaire comme le sien l’ont amenée à envisager une carrière dans le domaine de la médecine. La vue du sang en cours de biologie l’a toutefois contrainte à abandonner son rêve de devenir pédiatre. Pour autant, l’idée d’une carrière internationale était née. « Je voulais aider les gens. Pas seulement dans mon pays, mais dans le monde entier », explique-t-elle.
Carmen Kibonge décide alors de suivre des études supérieures en Autriche, motivée par les récits d’amis ayant vécu dans le pays, ainsi que par son amour pour la musique classique. Portée par sa passion des chiffres, elle s’inscrit à l’Université de Vienne pour y étudier l’administration des affaires et choisit de se spécialiser dans la finance et la comptabilité. En parallèle, elle donne des cours de mathématiques pour subvenir à ses besoins.
Le déménagement à Vienne n’est pas sans difficultés, car Carmen Kibonge doit apprendre l’allemand avant de commencer ses études. Elle consacre les deux premiers semestres à l’étude intensive de la langue. « Ces premiers jours à Vienne ont été très difficiles, mais je me suis vraiment concentrée sur mon objectif, se souvient-elle. Si vous voulez réellement quelque chose, vous pouvez y arriver. » Vivre dans la capitale de la musique classique a néanmoins ses avantages et Carmen Kibonge en profite souvent pour assister à des représentations à l’opéra et à des concerts de l’orchestre philharmonique, s’émerveillant de leur accessibilité, même pour les étudiants aux moyens modestes.