Chaque année, des populations sont privées d’un approvisionnement régulier en eau potable en raison de catastrophes naturelles ou d’origine humaine et d’une mauvaise gestion des ressources en eau.
Les inondations, les éruptions volcaniques, les périodes de sécheresse, les tremblements de terre, les conflits, les pandémies, les incendies et les accidents, comme les marées noires et les accidents liés à la gestion des déchets, figurent parmi les catastrophes les plus courantes touchant les personnes et l’environnement naturel. Le changement climatique entraîne également une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles, ce qui nécessite des mesures de secours urgentes.
À la suite de tels événements extrêmes, on observe généralement une réduction de la quantité et une dégradation de la qualité des eaux de surface. De ce fait, les eaux souterraines sont devenues la principale ressource en eau. Elles servent également de barrière de protection contre la variabilité du climat lorsque les niveaux des eaux de surface sont bas.
Mais contrairement aux eaux de surface, les eaux souterraines sont invisibles à l’œil nu ; c’est la raison pour laquelle elles sont difficiles à comprendre. Quelle est la proportion d’eau souterraine disponible ? Quelle est l’origine et quelle est la destination de ces eaux souterraines ? Dans quelle mesure cette ressource en eau est-elle durable ? À quel point est-elle exposée à la pollution ? Il est essentiel d’obtenir rapidement des informations sur les nouvelles ressources en eau, en particulier les ressources en eaux souterraines, pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en eau potable.
Les isotopes rendent les eaux souterraines visibles
Les techniques nucléaires jouent un rôle essentiel : elles rendent visibles les eaux souterraines. Les traceurs isotopiques de l’environnement apportent des réponses rapides et fiables aux questions mentionnées plus haut. Les outils isotopiques, tels que les isotopes des nitrates, sont parfaitement adaptés pour l’évaluation de la qualité de l’eau et le suivi des sources de pollution. Des isotopes de la molécule d’eau permettent d’obtenir rapidement des informations sur l’origine et la destination de l’eau. Ces informations de base sont essentielles pour formuler des recommandations à l’intention des gouvernements et des communautés concernant la sécurisation des sources d’eau en temps de crise, ainsi que la protection et la conservation des zones critiques de réalimentation des eaux souterraines.
L’hydrologie isotopique est utilisée dans plusieurs projets de coopération technique de l’AIEA pour aider les populations en difficulté à identifier d’autres sources d’eau durables. À Madagascar, les personnes vivant à proximité des décharges ont un accès limité à l’eau potable. Des techniques isotopiques ont permis d’identifier des sources d’eau potable.