Grâce à l’action rapide des chercheurs du Centre national de diagnostic vétérinaire (NCVD), le Viet Nam a été épargné par l’épidémie de peste porcine africaine (PPA) et par d’autres maladies animales qui ont frappé récemment l’Asie du Sud-Est. La formation et le matériel fournis par l’AIEA, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ont permis aux chercheurs de diagnostiquer rapidement des maladies comme la PPA au moyen de techniques dérivées du nucléaire, entre autres méthodes. L’épidémie a ainsi pu être jugulée et le bétail et la sécurité alimentaire du pays ont été préservés.
C’est en Chine que le premier cas de peste porcine africaine s’est déclaré, en août 2018. La maladie s’est rapidement propagée dans le sud du pays avant d’atteindre le Viet Nam, pays limitrophe. Étant donné qu’il n’existe encore aucun vaccin contre la PPA, il est primordial de détecter rapidement et précisément la maladie de façon que des mesures sanitaires et des mesures de sûreté biologique rigoureuses puissent être appliquées pour la contenir et l’éradiquer.
L’AIEA, en coopération avec la FAO, a réagi immédiatement à l’annonce de l’épidémie en Chine en formant des vétérinaires en Asie du Sud-Est, notamment au Viet Nam, au diagnostic de la PPA et d’autres maladies infectieuses. Forts de cette connaissance, les experts vietnamiens ont pu détecter la PPA suffisamment tôt et prendre les mesures nécessaires pour protéger les porcheries du pays.
« C’est une grande réussite pour notre institution et pour le pays tout entier d’avoir pu effectuer des analyses efficacement », a déclaré le Directeur du NCVD, Thanh Long To. « Avec l’intensification du commerce et du tourisme dans la région, nous craignons que le Viet Nam ne doive faire face à de plus en plus de zoonoses et de maladies animales transfrontières ».
Le Viet Nam compte 30 millions de porcs, élevés pour la plupart dans des exploitations familiales. Environ trois quarts de la viande produite et consommée dans le pays est d'origine porcine, et la demande augmente de 6 à 8% par an.
Avant que son personnel ne soit formé, l’année passée, le NCVD devait envoyer les échantillons présumés infectés par la PPA à des laboratoires de référence situés à l’étranger. Il fallait parfois trois à quatre semaines pour obtenir les résultats – impossible, donc, d’appliquer des mesures de contrôle suffisamment tôt. Maintenant que nous disposons des connaissances requises en interne, nous pouvons analyser les échantillons en un jour seulement, précise M. To.
Le NCVD peut maintenant analyser près de 500 000 échantillons par an et contribuer ainsi à contenir la PPA, mais aussi la fièvre aphteuse, la leptospirose, la rage, la variole caprine et d’autres maladies (voir Utilisation de techniques dérivées du nucléaire pour détecter les maladies animales).
L’appui fourni s'inscrivait dans le contexte d’un projet de coopération technique de l’AIEA et visait à renforcer les capacité du NCVD d'utiliser des techniques sérologiques, moléculaires et nucléaires pour diagnostiquer et contrôler rapidement et suffisamment tôt les maladies transfrontières et les zoonoses. Le NCVD reçoit également un appui en sa qualité de membre du réseau de laboratoires diagnostiques vétérinaires (VETLAB) de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture, qui compte 19 membres en Asie.