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Le Tchad et le Sénégal franchissent des étapes clés dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir et de la planification de la lutte contre le cancer

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Le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a officiellement lancé l’initiative Rayons d’espoir lors d’une manifestation organisée en marge du Sommet des chefs d’État de l’Union africaine en février 2022. (Photo : AIEA) 

Le Tchad et le Sénégal sont deux des huit pays pionniers qui participent à l’initiative Rayons d’espoir de l’AIEA, qui vise à accroître l’accès à la radiothérapie pour les patients atteints de cancer dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Neuf mois après le lancement de l’initiative, le Tchad prépare l’établissement de son premier centre de cancérothérapie à N’Djamena et prévoit de lancer son Plan national de lutte contre le cancer (PNLC) au début de l’année 2023, tandis que le Sénégal a récemment achevé son PNLC, dans lequel est détaillé un objectif national ambitieux visant à accroître les soins contre le cancer en dehors de Dakar, en particulier en augmentant l’accès aux soins à Diamniadio.

Améliorer l’accès aux soins contre le cancer au Sénégal

Le Sénégal dispose aujourd’hui de quatre accélérateurs linéaires opérationnels – la machine la plus couramment utilisée pour administrer les traitements de radiothérapie aux patients atteints de cancer –, chacun d’entre eux ayant une capacité de traitement d’environ 30 patients par jour, dans des conditions normales. Le pays développe également ses services de médecine nucléaire, qu’il envisage de proposer à d’autres pays de la région de l’Afrique de l’Ouest. L’AIEA a aidé le Sénégal à faire évoluer son programme de soins contre le cancer, notamment en lui permettant de passer en 2019 de la radiothérapie et de la curiethérapie 2D à la radiothérapie et à la curiethérapie 3D, ce qui a pour avantage de permettre un traitement plus individualisé des patients, de meilleurs résultats cliniques et une réduction des effets secondaires.

En mai 2022, lors d’un événement marquant un tournant pour le Sénégal, plus de 50 professionnels nationaux représentant des hôpitaux, l’administration publique et la société civile ont participé à la validation officielle du PNLC pour 2022-2025, aux côtés de responsables de l’AIEA et d’experts internationaux de la lutte contre le cancer.

« L’élaboration et l’adoption de ce nouveau PNLC permettent au Gouvernement sénégalais de recenser les priorités en matière de prévention du cancer et de lutte contre cette maladie », a déclaré le Dr Babacar Gueye, qui dirige la Direction de la lutte contre la maladie du Ministère sénégalais de la santé. « Ce plan nous guidera notamment dans l’allocation des ressources nécessaires à la réactivation du registre du cancer et à l’avancement de la décentralisation des services de radiothérapie.  

En outre, en définissant la base de référence et les objectifs pour les cinq prochaines années, nous pourrons suivre et évaluer les progrès de notre capacité à élargir l’accès au diagnostic et au traitement du cancer à l’ensemble du pays. »

Macky Sall, Président du Sénégal et Président de l’Union africaine pour 2022, a mis en avant le potentiel de l’initiative Rayons d’espoir pour ce qui est d’améliorer l’accès aux soins contre le cancer dans la région. (Photo : Service de distribution vidéo de l’ONU)

Lors de la Journée mondiale du cancer 2022, l’initiative Rayons d’espoir a été lancée par le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, qui a été rejoint notamment par le Président du Sénégal et Président de l’Union africaine, Macky Sall, qui a depuis fait des déclarations pour défendre l’initiative dans son pays, dans toute la région africaine et tout récemment lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir, l’AIEA a fourni des conseils techniques pour renforcer les programmes de lutte contre le cancer dans les pays participants, où les deux cancers les plus fréquents sont le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Décentraliser la prise en charge du cancer au Tchad

En 2020, après l’élaboration d’un dossier de financement avec l’aide de l’AIEA pour décrire les activités prévues aux donateurs potentiels, le Tchad a pu lever plus de 20 millions d’euros collectés par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe pour appuyer les activités de lutte contre le cancer du pays. Les fonds serviront notamment à construire le premier centre public de traitement du cancer et de lutte contre cette maladie à N’Djamena, la capitale.

« L’initiative Rayons d’espoir constitue pour notre pays une étape concrète vers une stratégie d’investissement à long terme », a déclaré le Dr Fatima Haggar, coordinatrice nationale du programme de lutte contre le cancer du Ministère tchadien de la santé publique. « Cette perspective permettra au Gouvernement de définir une série d’étapes à franchir au cours des dix à quinze prochaines années afin de garantir à l’ensemble de la population tchadienne un accès égal aux services de diagnostic et de traitement. »

Le PNLC du Tchad pour la période 2022-2026 prévoit l’élaboration de programmes de renforcement des capacités en oncologie médicale, en radio-oncologie et en oncologie chirurgicale pour toutes les catégories de personnel – notamment les médecins, les manipulateurs, les physiciens médicaux et les infirmiers – et la construction du premier centre de prise en charge du cancer dans la région de N’Djamena. L’achèvement du PNLC et celui, prévu pour 2025, du centre de prise en charge du cancer constituent des progrès importants et donnent de l’espoir aux patients atteints de cancer au Tchad.

« Comme nous le savons tous, une initiative isolée ne fait pas le poids face à la charge du cancer », a déclaré le Dr Haggar. « Nous devons veiller à adopter une stratégie globale pour aborder toutes les étapes de la prise en charge du cancer, de la prévention aux soins palliatifs. En créant le premier centre de cancérologie à N’Djamena et en renforçant notre système d’information, nous voulons promouvoir la prise en charge globale des patients atteints de cancer, garantir un système d’orientation vers le centre efficace ainsi que le diagnostic rapide et le traitement approprié des patients. »

Suite aux recommandations issues d’une évaluation de la lutte contre le cancer (examen imPACT) au Tchad en 2012, le pays a concentré ses efforts sur la formation des médecins en oncologie et la mise en place d’une unité de soins pédiatriques, tout en étoffant les unités anatomiques et en améliorant le matériel d’imagerie. Comme il n’existe pas encore de programme de radiothérapie au Tchad, un système d’orientation en radiothérapie facilite les déplacements et le traitement des patients afin que ceux-ci puissent bénéficier d’une radiothérapie à l’étranger, principalement au Cameroun, en Égypte, en France, en Jordanie, au Soudan, en Turquie et en Tunisie. Aider le pays à se doter d’une capacité nationale de radiothérapie est précisément l’objectif auquel l’initiative Rayons d’espoir entend contribuer.

Pour le Tchad et le Sénégal, ainsi que pour d’autres pays qui ont besoin d’un meilleur accès à la radiothérapie pour les patients atteints de cancer, l’initiative Rayons d’espoir commence déjà à s’inscrire dans la solide tradition selon laquelle l’AIEA apporte un soutien ciblé en matière de soins de santé, là où il est le plus nécessaire.

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