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Évaluation en ligne de la lutte contre le cancer au Sénégal par l’AIEA et ses partenaires

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Equipment at the Idrissa Pouye de Grand Yoff Hospital in Dakar - one of the cancer centres reviewed by the IAEA and its partners as part of an imPACT review in Senegal in December

Matériel de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff (Dakar), l’un des centres de lutte contre le cancer examinés par l’AIEA et ses partenaires dans le cadre de l’examen imPACT effectué au Sénégal en décembre.

Saliou Tall, Directeur de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, à Dakar, pointe son appareil photo vers un scanner IRM, prend une photo et l’envoie. À des milliers de kilomètres de là, une experte internationale de la lutte contre le cancer entend le tintement de son téléphone. Cette spécialiste et d’autres experts ont utilisé cette photo et des centaines d’autres, ainsi que des vidéos et des entretiens avec plus de 50 parties prenantes sénégalaises, pour évaluer les capacités et les besoins du pays en matière de lutte contre le cancer, lors d’une récente mission d’examen imPACT.

« En ces temps incertains et difficiles, il faut de la détermination et de la souplesse pour donner à toute la population sénégalaise l’accès au services de base, notamment aux soins de santé. Le Sénégal est déterminé à combattre le cancer et nous avons maintenant de précieuses indications pour mieux œuvrer en faveur de l’accès de tous aux soins », dit Siga Diop, représentant du Directeur général de la santé publique.

L’AIEA et ses partenaires, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ont effectué l’examen de juillet à décembre 2020 sous forme virtuelle en raison des restrictions de voyage dues au coronavirus. Il ressort de l’examen que le Sénégal pourrait avoir l’un des systèmes de lutte contre le cancer les plus avancés d’Afrique de l’Ouest, dit Geraldine Arias de Goebl, chef de la Section de l’examen et de la planification de la lutte contre le cancer à l’AIEA.  

Les recommandations des experts ont porté sur des interventions touchant tous les domaines de la lutte contre le cancer, telles que renforcer la formation et le recrutement du personnel médical et paramédical, notamment de spécialistes en oncologie pédiatrique et en soins palliatifs. Pour réduire le nombre élevé de cancers avancés et diagnostiquer ou traiter plus de cas plus tôt, quand les chances de guérison sont plus élevées, les experts ont recommandé d’étendre le programme de vaccination contre le VPH et d’améliorer la maintenance du matériel de diagnostic. Ils ont ajouté que les services de cancérologie des hôpitaux régionaux auraient besoin d’un appui accru.

L’examen a été effectué sous la direction du Ministère de la santé avec le concours d’organisations de la société civile et de dix centres de soins publics et privés de tout le pays. Toutes les étapes de la lutte contre le cancer ont été examinées : planification, surveillance, prévention, détection rapide, diagnostic, traitement et soins palliatifs. Les discussions ont également porté sur des considérations de sûreté et de sécurité radiologiques. L’examen a abouti à des recommandations spécifiques concernant certains cancers, tels que le cancer pédiatrique et le cancer du col de l’utérus.

8 000 décès par an

Le CIRC a estimé en 2020 que chaque année plus de 11 000 personnes étaient atteintes d’un cancer au Sénégal et que près de 8 000 en mouraient. Le cancer du col de l’utérus est la première cause de mortalité par cancer dans le pays et l’une des cinq causes principales de mortalité en général. On prévoit que ces chiffres augmenteront substantiellement et atteindront en 2030 plus de 16 000 nouveaux cas et plus de 11 000 morts.

Le CIRC fonde ses estimations sur diverses données, notamment les registres du cancer, conçus pour recueillir, conserver et gérer les données des patients atteints de cancer. « Il importe au plus haut point que notre Ministère réactive le registre sénégalais du cancer afin de recueillir et de traiter des données fiables des principaux centres du pays pour comprendre et combler les lacunes de la lutte contre le cancer », dit Babacar Gueye, Directeur de la lutte contre les maladies au Ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal.

L’examen fournit aux partenaires stratégiques un cadre de référence pour améliorer la compréhension, la planification, la coordination et la mobilisation des ressources en collaboration avec le Gouvernement sénégalais, dit Siaka Coulibaly, Coordonnateur résident des Nations Unies au Sénégal. Le Gouvernement procèdera ensuite à la mise à jour et au calcul des coûts d’un plan national de lutte contre le cancer. « L’examen imPACT apporte au pays d’importantes données de référence et de précieux axes de travail mais ce n’est que le point de départ », dit Jean-Marie Dangou, Coordinateur du Programme de gestion des maladies non transmissibles au sein du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « Le plus dur reste à faire. Le rôle directeur du Ministère de la santé est crucial, tout comme l’appui et les orientations que l’AIEA, l’OMS et le CIRC fournissent pour aider le gouvernement à lutter contre le cancer ».

Les recommandations issues de l’examen imPACT peuvent aussi contribuer à orienter la planification programmatique du pays avec l’AIEA, l’OMS, le CIRC et d’autres organisations. Par son programme de coopération technique, l’AIEA aide le Sénégal à renforcer la médecine nucléaire et à améliorer la radiothérapie aux fins du traitement du cancer.

Cette mission d’examen imPACT a été la première effectuée partiellement en ligne en raison des restrictions de voyage à l’échelle mondiale.  Une mission sur place aura lieu lorsque les voyages seront autorisés, pour tenir un dialogue de haut niveau et vérifier certaines des constatations formulées à distance.

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