Le Gouvernement béninois met en place pour la première fois l’insémination artificielle des bovins. Sur le nouveau site d’élevage de taureaux et dans le nouveau laboratoire de semences inaugurés en août à Parakou, région du centre du Bénin abritant la plus grande population d’animaux d’élevage, des scientifiques ont produit jusqu’à présent plus de 2 000 doses de semence congelée et effectué plus de 200 inséminations artificielles.
Le Bénin fait partie du nombre croissant de pays en développement qui ont recours à diverses technologies nucléaires et isotopiques ayant pour but d’appuyer les procédures de sélection génétique et d’améliorer la diversité génétique chez les animaux d’élevage. En collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’AIEA apporte un appui au Bénin en lui fournissant des compétences, des formations et du matériel.
L’économie béninoise est extrêmement dépendante de l’agriculture, et principalement de l’agriculture de subsistance, qui crée de nombreux emplois et génère d’importants revenus en milieu rural. La production mixte agriculture-élevage constitue la principale activité agricole après la culture du coton, le sous-secteur de l’élevage représentant près de 13 % du PIB.
Les bovins autochtones sont naturellement de petite taille et ne produisent en général que la quantité de lait suffisante pour nourrir un veau. Traditionnellement, l’élevage bovin était destiné à la production de viande, mais la croissance économique et l’augmentation de la population ont entraîné une hausse de la demande de lait, ce qui a amené le gouvernement à prioriser la production laitière.
En 2014, dans le cadre de son Projet d’appui aux filières lait et viande (PAFILAV), le Bénin a importé 200 génisses gestantes de la race Girolando pour les intégrer au cheptel national. La race bovine Girolondo est une race laitière créée au Brésil par croisement de bovins de la race Gyr, qui supportent les fortes chaleurs et résistent aux maladies tropicales, avec des bovins de la race Holstein. Pour satisfaire à la demande des agriculteurs qui réclamaient également un meilleur bétail, le PAFILAV a importé 1 000 doses de semence de quatre races laitières : Girolando, Gyr, Montbéliarde et Tarentaise.
Un deuxième laboratoire de semences, destiné à fournir des semences liquides, est en cours de création à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Il permettra non seulement de renforcer l’enseignement sur la reproduction animale dispensé à l’université, mais aussi d’apporter une aide aux agriculteurs des villages voisins grâce à la fourniture de services d’amélioration génétique.
Prévenir les pertes dues à la sécheresse et augmenter le revenu des agriculteurs
Les agricultures béninois sont constamment confrontés au manque de ressources alimentaires pour le bétail lors de la saison sèche, entre novembre et mars. Les bêtes perdent du poids et la production de viande et de lait diminue, ce qui entraîne une baisse du revenu des agriculteurs.
Les bovins qui ont été améliorés génétiquement produisent plus de viande et de lait que les races locales, mais ont besoin d’être mieux nourris afin de réaliser leur potentiel génétique. Pour ce faire, l’UAC a analysé les ressources alimentaires du bétail localement disponibles, dont divers résidus de culture, et a proposé des aliments qui améliorent la productivité du bétail et contribuent ainsi à la hausse du revenu des agriculteurs.