La satisfaction de la demande croissante en produits d’origine animale passe par l’intensification des systèmes de production animale. La sélection génétique, les techniques de reproduction assistée et l’optimisation des pratiques de reproduction faisant appel aux technologies nucléaires et dérivées du nucléaire soutiennent la production d’animaux qui sont plus productifs tout en conservant leur capacité à faire face à des environnements difficiles.
Reproduction et sélection
Autrefois, le principal moyen d’accroître la productivité animale dans les pays tropicaux était d’y introduire des races étrangères très productrices généralement à partir de pays tempérés. Cela n’a pas toujours été couronné de succès car ces races étaient plus sujettes aux maladies que les animaux de race locale et peu adaptées à leur nouvel environnement.
Pour faire face aux difficultés liées à la satisfaction de la demande croissante d’aliments d’origine animale, il est indispensable d’améliorer les races locales par la sélection génétique de manière à ce qu’elles conservent leur capacité à s’adapter à l’environnement local et leur résistance, souvent naturelle, aux maladies locales. Il existe diverses technologies nucléaires et dérivées du nucléaire pour appuyer ces procédures de sélection génétique.
En collaboration avec la FAO, l’AIEA aide les États Membres à élaborer et à adopter de telles technologies afin d’optimiser les pratiques de reproduction et de sélection et ainsi de soutenir l’intensification de la production animale et l’utilisation optimale des ressources naturelles.
Les données génomiques aident à améliorer la sélection
L’amélioration de la productivité animale est fortement liée à la nécessité de préserver la grande diversité des ressources génétiques animales. Les différentes espèces et races sont capables de s’adapter souvent de manières très différentes aux conditions environnementales extrêmes comme la sécheresse, l’humidité, le froid ou la chaleur, et sont souvent résistantes aux maladies locales les plus courantes. Cependant, l’identification des animaux laisse souvent à désirer, et on manque généralement d’informations sur le potentiel génétique et de systèmes d’enregistrement et d’analyse des données sur la performance, en particulier dans les pays en développement. Pour surmonter ces difficultés, il est essentiel de produire des données génomiques sur les animaux dont les performances ont été enregistrées, car cela permet aux éleveurs et aux paysans de lier les caractéristiques de production à l’ascendance et à la combinaison génétique des animaux, et ainsi d’identifier et de choisir des reproducteurs génétiquement supérieurs pour la sélection.
Il faut en outre, dans un grand nombre de ces pays, élaborer des méthodes ultramodernes d’insémination artificielle et d’autres techniques de reproduction assistée similaires à celles utilisées dans les pays développés, notamment en ce qui concerne la gestion des reproducteurs mâles, ainsi que la production de semence et d’embryons de qualité et des méthodes améliorées de fourniture de services de sélection de qualité aux paysans. Tout cela nécessite une connaissance approfondie de la physiologie de la reproduction.
Contribution possible des techniques nucléaires et isotopiques
Le radio-immunodosage (RIA) des hormones du lait, du sang et d’autres fluides corporels au moyen d’iode 125 est une technique nucléaire éprouvée et couramment utilisée qui peut être facilement utilisée dans des laboratoires décentralisés. Elle est particulièrement utile pour améliorer l’efficacité des services d’insémination artificielle. Plusieurs trousses de dosages immuno‑enzymatiques (ELISA) dérivées du nucléaire ont été mises au point sur la base du radio‑immunodosage, et sont désormais disponibles sur le marché, y compris sous forme portative pouvant être utilisées sur le terrain.
L’irradiation au cobalt 60 est utilisée pour construire des panels d’hybrides d’irradiation en vue de cartographier le génome des animaux d’élevage. Les cartes d’hybrides d’irradiation de haute résolution facilitent l’assemblage du génome en permettant de déterminer correctement la position des gènes et des marqueurs génétiques sur les chromosomes. Une carte complète d’hybrides d’irradiation de haute résolution a été établie pour les ovins, et une autre est en cours d’élaboration pour les chameaux.
La détection de marqueurs biologiques par des radio-isotopes sert à valider les techniques de diagnostic précoce de la gestation chez les bovins, et les nouveaux marqueurs d’acide nucléique sont séquencés à l’aide de nucléotides marqués par la fluorescence, le sulfure 35 ou le phosphore 33.