You are here

Petites îles, effet considérable

Amélioration de l’agriculture et de la nutrition dans les États insulaires du Pacifique

Evans, Melissa, Omar Yusuf

Dans le cadre de son programme de coopération technique, l’AIEA aide sept petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique dans divers domaines, notamment l’alimentation, l’agriculture, la santé et la nutrition. (Photo: AdobeStock)

Dans les îles du Pacifique, une nouvelle méthode localisée de l’AIEA qui vise à utiliser la science nucléaire pour répondre aux problèmes de développement contribue à l’amélioration de l’agriculture et de la nutrition.

Dans le cadre de son programme de coopération technique, l’AIEA aide sept petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique dans divers domaines, notamment l’alimentation, l’agriculture, la santé et la nutrition. Dans ce contexte, elle met en œuvre depuis deux ans l’approche sous-régionale pour les îles du Pacifique en se concentrant sur des domaines où la science et les technologies nucléaires sont susceptibles d’avoir le plus d’effet.

L’Organisation des Nations Unies considère les PEID comme un groupe spécifique de pays en développement qui rencontrent les mêmes problèmes. Les PEID du Pacifique se heurtent aux mêmes obstacles au développement, en particulier la vulnérabilité aux changements climatiques. Les risques que sont les phénomènes météorologiques extrêmes ou l’intrusion d’eau de mer, ainsi que les longs délais de transport des marchandises, posent des défis importants en termes de production, de disponibilité et de sécurité sanitaire des aliments. La coopération Sud-Sud permet aux pays de collaborer pour répondre plus efficacement à ces problèmes.

« Les îles du Pacifique renforcent leur résilience en tant que sous-région en partageant l’utilisation d’installations nationales telles que les instituts de recherche ou les universités », explique Javier Romero, responsable de la gestion de programmes de l’AIEA.

Dans le cadre d’un projet de recherche coordonnée mené par le Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture (Centre mixte FAO/AIEA), les scientifiques de l’Institut national de recherche agricole de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont renforcé leurs capacités à analyser les risques chimiques concernant des aliments courants comme le lait, ce qui contribue à améliorer la sécurité sanitaire des aliments dans le pays.

Les technologies nucléaires peuvent être utilisées pour mettre au point de nouvelles variétés de cultures mieux adaptées à l’évolution des conditions climatiques, par exemple en exposant des graines aux rayonnements afin d’induire une variation génétique spontanée dans les plantes. Cette technique, connue sous le nom de « sélection par mutation », aide les pays à renforcer la biodiversité en produisant de nouvelles variétés de plantes porteuses de caractères améliorés. Les chercheurs de Vanuatu ont participé à un cours régional organisé par le Centre mixte FAO/AIEA et ont acquis une expérience pratique des différents aspects de la sélection par mutation, allant de la détection et de la validation des caractéristiques d’une nouvelle variété de culture au contrôle de la qualité.

« Les nouvelles technologies telles que la mutagénèse au moyen des rayons gamma offrent d’énormes possibilités aux PEID », déclare Juliane Kaoh, responsable des cultures horticoles pérennes au Département de la sûreté biologique de Vanuatu. « Grâce à l’appui de l’AIEA, nous avons réussi à utiliser cette technique pour la patate douce. Les plantes irradiées font actuellement l’objet d’une étude au Centre technique et de recherche agronomique de Vanuatu. »

Une autre formation sur la sélection végétale à l’intention des PEID a été organisée en 2022 au Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique de la Communauté du Pacifique, aux Fidji. Des participants des Fidji, des Îles Marshall, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Samoa et de Vanuatu ont été formés aux techniques de la sélection par mutation. Ils ont également appris à déceler les signes de stress biotique induit par des organismes vivants comme des champignons, des bactéries, des virus ou des insectes, ainsi que les signes de stress abiotique dans les cultures causé notamment par la sécheresse, le sel et des températures extrêmes.

L’obésité est un facteur de risque de développement de maladies non transmissibles, qui représentent à l’heure actuelle la principale cause de décès dans la plupart des pays du Pacifique. Les techniques nucléaires contribuent à évaluer l’effet des changements relatifs au mode de vie sur la composition corporelle (masse maigre et masse grasse). L’AIEA aide actuellement l’Université nationale des Fidji à devenir un pôle sous-régional des programmes de nutrition en renforçant ses capacités et en lui fournissant du matériel. En avril 2024, à l’occasion d’un cours parrainé par l’AIEA et organisé par l’université, des participants des Fidji, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Samoa et des Tonga ont été formés aux techniques nucléaires utilisées dans le domaine de la nutrition. Ils ont suivi une formation pratique à la technique isotopique de dilution du deutérium utilisée pour évaluer et contrôler avec précision la composition corporelle de l’être humain et la dépense énergétique totale. Cette technique permet d’orienter la conception et l’amélioration des activités visant à prévenir et à contrôler l’obésité et les risques sanitaires connexes.

Enfin, l’initiative phare Atoms4Food (L’atome pour l’alimentation), lancée en 2023 par l’AIEA et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, permet de fournir une assistance pratique aux pays, y compris aux PEID, en vue de renforcer leur résilience et de répondre aux défis les plus pressants dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la sécurité sanitaire des aliments.

_______________________________________________________________________________

L’initiative Atoms4Food s’appuie sur près de 60 ans d’expérience acquise conjointement par l’AIEA et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en aidant les pays à utiliser des solutions technologiques nucléaires et isotopiques. Le Centre mixte FAO/AIEA fait progresser et appuie l’utilisation sûre et adéquate des technologies nucléaires et connexes dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture et fournit les services suivants :

  1. Mission d’évaluation : recense les besoins en matière de sécurité alimentaire et élabore un plan adapté permettant de relever les défis de la sécurité alimentaire.
  2. Service d’amélioration des variétés végétales : élabore des programmes d’amélioration des cultures en utilisant la méthode nucléaire de sélection des plantes par mutation pour créer des cultures plus résistantes et plus nutritives.
  3. Service de gestion des sols et de l’eau et de la nutrition des plantes : utilise la précision de la science nucléaire et isotopique pour collecter des informations sur la fertilité des sols, les principales cultures et leur rendement moyen, et la disponibilité des engrais et des systèmes d’irrigation.
  4. Service de production et de santé animales : livre une évaluation scientifique de la situation épidémiologique concernant les maladies animales et les interventions en matière de prévention, de diagnostic et de contrôle, et fournit des capacités de laboratoires et d’autres services vétérinaires.
  5. Service de lutte contre les insectes ravageurs : utilise la technique de l’insecte stérile faisant appel au nucléaire pour résoudre le problème des insectes ravageurs qui nuisent à la production agricole.
  6. Service de contrôle et de sécurité sanitaire des aliments : évalue les capacités de laboratoire, l’aptitude à assurer la surveillance des risques alimentaires, et l’authenticité et les applications de l’irradiation.
  7. Service de santé publique et de nutrition : contribue à l’élaboration de programmes nutritionnels efficaces grâce aux données sur la valeur nutritionnelle des aliments et la qualité du régime alimentaire recueillies en utilisant des techniques faisant appel aux isotopes stables.

11/2024
Vol. 65-4

Suivez-nous

Lettre d'information