Des systèmes de sécurité sanitaire des aliments bien conçus doivent permettre de remonter jusqu’à l’origine des aliments dans la chaîne d’approvisionnement mondial. L’AIEA aide les États Membres à améliorer les capacités de leurs laboratoires et leurs compétences réglementaires pour déterminer les origines des aliments et vérifier leur authenticité grâce à des mesures des isotopes stables et des techniques complémentaires d’établissement d’empreintes et de profils.
Traçabilité et authenticité
Pouvoir déterminer les origines des produits alimentaires au moyen de techniques d’analyse solides est un élément essentiel d’une approche globale de la sécurité sanitaire des aliments. Le fait de connaître ces origines est utile, non seulement lorsque des mesures correctives s’avèrent nécessaires après la découverte d’une contamination, mais aussi pour établir l’authenticité des aliments, lutter contre les pratiques frauduleuses et décourager l’adultération des aliments. Les mesures de contrôle connexes renforcent la confiance du public dans les chaînes d’approvisionnement et permettent ainsi de réduire les obstacles au commerce international et de limiter les préoccupations dans ce domaine.
En collaboration avec la FAO, l’AIEA facilite la collaboration entre les États Membres dans le domaine des techniques de recherche appliquée et l’élaboration de méthodes pour déterminer l’origine et l’authenticité des aliments. Les techniques appliquées, qui comprennent notamment l’utilisation des « empreintes » d’isotopes stables naturels présents dans les aliments, ainsi que des empreintes métabolomiques (métabolites), viennent compléter les approches nouvelles et émergentes de détection de résidus et de contaminants.
Du contrôle de l’authenticité à la détermination de l’origine des aliments
Les toutes premières utilisations de la technique d’analyse des isotopes stables pour établir l’authenticité des aliments remontent au début des années 1970. C’est un instrument puissant, car il fournit des preuves incontestables d’adultération ou de substitution lorsque les aliments modifiés semblent chimiquement et physiquement identiques aux produits authentiques. Les premières recherches visaient généralement à détecter les cas d’adultération d’aliments motivée par des considérations économiques, comme le mélange d’ingrédients authentiques et d’ingrédients moins chers, par exemple de l’eau et du sirop de sucre dans les jus de fruit, du sucre et du sirop de sucre dans le miel, de l’eau et du sucre dans le vin, des huiles moins chères dans l’huile de maïs, de la vanilline dans les extraits de vanille naturels, etc.
Depuis les années 2000, l’analyse des isotopes stables est aussi utilisée pour vérifier l’origine géographique des produits alimentaires. La composition des isotopes stables des aliments sert à « enregistrer » les conditions environnementales du lieu d’origine des denrées alimentaires, ainsi que les pratiques d’agriculture et d’alimentation utilisées au cours de la production.
L’analyse de l’origine des aliments est une technique comparative nécessitant l’existence d’une base de données répertoriant les valeurs de référence des produits authentiques, car il y a de fortes variations naturelles et de nombreux éléments communs entre les « signatures » isotopiques des aliments à travers le monde. La FAO et l’AIEA contribuent à l’élaboration et au maintien de bases de données isotopiques mondiales sur les produits alimentaires, comme le Réseau mondial de mesure des isotopes dans les précipitations. Étant donné que l’établissement de telles bases est un processus long et coûteux, une approche plus récente consiste à exploiter le lien entre l’environnement et la composition isotopique des aliments et à se servir de variables comme les données climatiques pour « prévoir » les signatures isotopiques des aliments provenant d’une région donnée.