Le 18 octobre 2023, à Rome, à l’occasion du Forum mondial de l’alimentation, l’AIEA et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont lancé l’initiative « L’atome pour l’alimentation » (Atoms4Food), afin de contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et à lutter contre l’augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.
L’idée est d’aider les pays à employer des techniques nucléaires innovantes pour accroître la productivité agricole, réduire les pertes alimentaires, garantir la sécurité sanitaire des aliments, améliorer la nutrition et s’adapter aux défis du changement climatique.
« Nous vivons une époque sans précédent, où la faim et la malnutrition gagnent du terrain, menaçant l’humanité », ont déclaré Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA, et Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, dans un communiqué conjoint. « L’initiative Atoms4Food vise à fournir aux États Membres des solutions inédites adaptées à leurs propres besoins et à leur situation, fondées sur des techniques nucléaires et d’autres technologies de pointe. »
Le monde est confronté à de vastes défis en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. En 2022, entre 691 et 783 millions de personnes ont souffert de la faim et 3,1 milliards – soit plus de 40 % de la population mondiale – n’avaient pas les moyens d’avoir une alimentation saine, alors que, par ailleurs, l’obésité progresse dans toutes les régions du monde.
« Les phénomènes climatiques extrêmes toujours plus nombreux anéantiront davantage de récoltes, alors même que la demande alimentaire augmente. Nous devons mettre à profit tous les outils dont nous disposons pour produire davantage », a jugé M. Grossi. « La science nucléaire offre des moyens innovants incroyables pour produire des cultures plus résistantes, plus saines et plus sûres et protéger les aliments dont nous avons besoin pour vivre. »
L’initiative Atoms4Food bénéficie de toute l’expérience que l’AIEA et la FAO ont conjointement accumulée au fil de quelque 60 années d’efforts déployés pour aider les pays à utiliser les technologies nucléaires et isotopiques en vue d’améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et la sécurité sanitaire des aliments.
Les techniques nucléaires peuvent être utilisées de différentes manières au service de la sécurité alimentaire, notamment pour accélérer le processus naturel de mutation des plantes, l’objectif étant de mettre au point des cultures plus résistantes aux maladies et aux variations climatiques. Les techniques nucléaires et isotopiques peuvent également servir à évaluer l’utilisation des nutriments et de l’eau dans le sol, à diagnostiquer et à caractériser les agents pathogènes chez les animaux, à déterminer les sources de contamination de l’eau et à étudier les différentes formes de malnutrition. La technique nucléaire de l’insecte stérile, qui cible les populations d’insectes, permet de limiter l’utilisation d’insecticides dans l’intérêt de l’agriculture et de l’élevage. Quant aux denrées alimentaires, leur irradiation les protège contre les agents pathogènes et augmente leur durée de conservation, ce qui contribue à la sécurité alimentaire.
Des travaux de recherche bien adaptés seront au cœur de cette initiative, qui se concentrera sur les besoins particuliers des pays en proposant des innovations et des solutions concrètes.