Assurer un accès fiable à l’eau propre pour la consommation, l’agriculture et l’assainissement est l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les 135 millions de personnes habitant dans la bande du Sahel en Afrique. Heureusement, de grandes quantités d’eaux souterraines sont présentes dans le sous-sol de cette vaste région qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique du Nord, en passant par l’Afrique centrale, sur une surface totale de 5 millions de kilomètres carrés.
Dans le cadre d’un projet régional de coopération technique (CT) réalisé entre 2012 et 2017, l’AIEA a fourni de l’équipement et formé des scientifiques locaux issus de 13 États Membres (Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, République centrafricaine, Sénégal, Tchad et Togo) en vue d’aider les pays à gérer ces ressources communes en eau tout en favorisant un développement socioéconomique durable. Cinq grands systèmes aquifères transfrontaliers ont été localisés et cartographiés durant la phase initiale : le système aquifère d’Iullemeden, le système de Liptako-Gourma et de la Haute Volta, et les bassins sénégalo-mauritanien, du lac Tchad et de Taoudéni.
Après une formation approfondie à l’analyse et à l’échantillonnage de l’eau, avec un accent particulier sur les techniques isotopiques, toutes les contreparties ont mis à profit les nouvelles compétences acquises pour élaborer des rapports nationaux et interpréter les données, l’objectif étant d’améliorer la prise de décisions dans le secteur de l’eau. Les capacités de gestion des ressources en eau ont été renforcées dans la région, et un réseau actif et dynamique de contreparties locales a été mis en place.
Sur la base des données scientifiques recueillies lors de ce premier projet régional de CT[1] et des données complémentaires provenant d’activités actuelles et passées de l’AIEA et de partenaires de développement dans la région, l’AIEA et les États Membres susmentionnés ont lancé récemment un nouveau projet régional de CT[2] en vue de remédier aux manques qui subsistent en matière de capacités et d’information, grâce à une intensification et une amélioration de la formation, de la collecte des données et de leur interprétation.
Lors de la première réunion de coordination du projet, qui s’est tenue au Siège de l’AIEA, à Vienne, du 12 au 16 février 2018, les contreparties ont défini les plans de travail que chaque État Membre participant devait suivre durant la phase II. Des experts ont présenté la méthodologie et l’approche de l’AIEA pour l’accroissement de la disponibilité en eau (IWAVE), et ont collaboré avec les contreparties ayant entrepris de mettre en œuvre ce projet pour définir les rôles, les responsabilités et les mécanismes de coordination et de communication.
La réunion a également porté sur des études de cas et a recensé un ensemble d’activités de l’AIEA, allant de l’appui aux études supérieures techniques à la fourniture d’équipements aux laboratoires nationaux, qui aideront les pays participants à effectuer des travaux d’analyse de manière autonome.
Au cours de la semaine, les contreparties ont pu rencontrer des donateurs et pays partenaires potentiels dont le soutien et les contributions pourraient assurer un impact à long terme du projet dans l’ensemble des 13 pays concernés.
[1] RAF/7/011 « Gestion intégrée et durable des systèmes aquifères et des bassins partagés dans la région du Sahel ». Le projet a été en partie financé par le Fonds de coopération technique de l’AIEA, ainsi que par des contributions extrabudgétaires des États-Unis, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée et de la Suède. L’Australie a apporté une contribution en nature.
[2] RAF7019 « Ajout de la dimension des eaux souterraines dans la compréhension et la gestion des ressources en eau partagées dans la région du Sahel »
