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Investir dans la science et la technologie nucléaires pour répondre aux besoins de développement de l’Afrique, selon la FAO et l’AIEA

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A joint IAEA–FAO meeting with the African groups based in Vienna

Environ 200 diplomates des missions permanentes des États africains à Vienne et à Rome, ainsi que des représentants de l’Union africaine et des ambassadeurs des pays donateurs, ont assisté à une réunion organisée par l’AIEA et la FAO au siège de l’AIEA. (Photo : D. Calma/AIEA)

Les techniques nucléaires ont déjà permis des innovations en matière de sécurité alimentaire en Afrique, mais il est possible d’aller beaucoup plus loin en investissant dans la science et la technologie et dans le renforcement des capacités, ont souligné les intervenants d’une réunion conjointe de l’AIEA et de lOrganisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui s’est tenue à Vienne au début du mois.

Depuis la création du Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture en 1964, les deux organisations aident des pays dans des domaines vitaux tels que la gestion des sols et de l’eau, l’élevage, la production et la santé animales, la lutte contre les insectes ravageurs, la sécurité sanitaire et le contrôle des aliments, en fournissant des technologies nucléaires efficaces et sûres.

Environ 200 diplomates des missions permanentes des États africains à Vienne et à Rome, ainsi que des représentants de l’Union africaine et des ambassadeurs des pays donateurs, ont assisté à l’événement, qui s’est tenu au siège de l’AIEA.

« Par le renforcement des capacités et l’assistance technique, le Centre mixte nous aide à relever les défis du changement climatique, de la sécheresse, de la productivité, de l’insécurité alimentaire, de la dégradation des sols, des ravageurs et des maladies », a déclaré l’Ambassadeur Nosipho Nausca-Jean Jezile, Représentant permanent de la République d’Afrique du Sud auprès de la FAO et Président du Groupe Afrique à Rome.

Le rapport mondial sur les crises alimentaires - 2022 indique qu’au moins un Africain sur cinq se couche affamé et qu’environ 140 millions de personnes en Afrique sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Pourtant, l’Afrique dispose d’un potentiel unique : l’agriculture compte pour 32 % de son produit intérieur brut (PIB) et le secteur représente 70 % de l’ensemble des emplois. Plus des deux tiers de la population africaine a moins de 30 ans, ce qui peut être une source de difficultés mais aussi d’opportunités. Le continent compte plus de 600 millions d’hectares de terres arables, soit environ 60 % du total des terres arables non cultivées dans le monde.

Le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a souligné la nature unique du partenariat de longue date entre l’AIEA et la FAO. « Nous sommes les deux seules institutions du régime commun des Nations Unies à avoir ancré notre collaboration dans notre fonctionnement », a-t-il déclaré. « Avec la modernisation de nos laboratoires mixtes à Seibersdorf, nous renforçons notre impact et nous serons plus efficaces dans notre action pour la sécurité alimentaire et le développement de l’agriculture durable dans le monde. » Il a invité les ambassadeurs africains à Rome à venir visiter les laboratoires de l’AIEA à Seibersdorf « pour voir comment nous réalisons les travaux scientifiques qui sous-tendent nos projets en Afrique et ailleurs ».

Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, a déclaré que la science, la technologie et l’innovation pouvaient aider le monde à réduire les chiffres alarmants de la faim et de l’insécurité alimentaire en Afrique. Rien qu’en 2022, en Afrique de l’Ouest, « 10 institutions nationales de recherche agricole ont bénéficié du réseau mondial du Centre mixte FAO/AIEA, qui compte près de 400 instituts de recherche et stations expérimentales », a-t-il expliqué.

Najat Mokhtar, Directrice générale adjointe de l’AIEA et Cheffe du Département des sciences et applications nucléaires, a présenté quelques-unes des réussites du Centre mixte en Afrique :Les agricultrices soudanaises sortent de la pauvreté grâce à la science nucléaire ; L’industrie des oranges du Cap-occidental sauvée grâce à une technique nucléaire ; En Ouganda, les techniques nucléaires aident à combattre la maladie de la striure brune du manioc ;Le Bénin augmente ses exportations de miel vers le marché européen au moyen de technologies isotopiques ; Les autorités vétérinaires camerounaises luttent contre une maladie qui infecte les ruminants au moyen de techniques dérivées du nucléaire.

Les discussions ont également porté sur l’application à plus grande échelle des technologies nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture. L’effort accentué des gouvernements, l’intégration de la technologie nucléaire dans les programmes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture, l’investissement dans la recherche et le développement et le renforcement des capacités ont été mentionnés comme quelques-unes des actions qui permettraient de surmonter les obstacles et les défis actuels.

« Il faut maintenant passer à l’action », a déclaré l’ambassadeur Philbert Abaka Johnson, représentant permanent du Ghana auprès de l’AIEA et président du Groupe Afrique à Vienne. « Personne ne le fera à notre place. L’AIEA et la FAO peuvent faire beaucoup, mais le changement dépend de nous ». Il a ajouté que les gouvernements africains peuvent faire beaucoup plus en investissant dans la science et la technologie pour les jeunes Africains. « Nous devons renforcer la coordination aux niveaux international et national et mobiliser toutes les parties prenantes, afin de guider la communauté internationale dans son ensemble et avancer dans la lutte contre la malnutrition et contre l’insécurité alimentaire. »

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