Nous avons tous des amis et des membres de notre famille qui ont eu le cancer – et en sont morts. Le cancer est l’une des principales causes de décès dans le monde, et le fardeau qu’il représente ne cesse de s’alourdir. En 2021, un nouveau seuil a été franchi, qui donne à réfléchir : selon les estimations, 20 millions de personnes se sont vu diagnostiquer un cancer et elles sont 10 millions à avoir perdu la vie à la suite de cette maladie. Ces chiffres vont continuer de croître rapidement dans les décennies à venir, alors même que tous les cancers peuvent être traités, que certains peuvent être guéris et que beaucoup peuvent être évités.
Cela étant, la prise en charge du cancer, comme de tant d’autres maladies, reflète les inégalités et les injustices de notre monde. Le taux de survie des enfants atteints d’un cancer diagnostiqué est de plus de 80 % dans les pays à revenu élevé, et de moins de 30 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. De même, le taux de survie cinq ans après un diagnostic de cancer du sein dépasse désormais 80 % dans la plupart des pays à revenu élevé, contre 66 % en Inde et tout juste 40 % en Afrique du Sud.
C’est dans les pays les plus pauvres, où il n’existe généralement pas de traitement exhaustif, que l’augmentation des cas de cancer est la plus rapide. Plus de 80 % des quelque 1,3 milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et moins de 15 % des pays à faible revenu sont en mesure de proposer à leur population une prise en charge des malades touchés par cette maladie.
Ces dramatiques inégalités nous rappellent que nous manquons à nos obligations dans une grande partie du monde. Sans un ferme engagement politique assorti d’un effort en termes d’investissements, nous n’atteindrons pas la cible fixée dans les objectifs de développement durable, à savoir réduire d’un tiers d’ici à 2030 les décès prématurés dus à des maladies non transmissibles.
C’est dans ce contexte que nous commémorons le partenariat entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’AIEA, ainsi que le lancement du programme « Rayons d’espoir » de l’Agence, qui vise à corriger une inégalité persistante en matière d’accès à la radiothérapie.