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Une mission de l'AIEA constate un engagement en faveur de la sûreté à la centrale nucléaire française de Bugey, mais des améliorations sont encore possibles

2017/51
Bugey (France)

Une équipe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que l'exploitant de la centrale nucléaire française de Bugey avait fait la preuve de son engagement en faveur de la sûreté. Elle a également recensé des aspects pouvant encore être améliorés.

L'Équipe d'examen de la sûreté d'exploitation (OSART) a achevé aujourd'hui une mission de 17 jours qui visait à évaluer la sûreté d'exploitation des quatre réacteurs à eau sous pression de 900 MW de la centrale, qui ont été raccordés au réseau en 1978 et 1979. La centrale, située à proximité de la ville de Lyon, est exploitée par Électricité de France (EDF).

Les missions OSART visent à améliorer la sûreté d'exploitation en évaluant objectivement la performance en matière de sûreté à l'aide des normes de sûreté de l'AIEA et en formulant, le cas échéant, des recommandations d'amélioration.

La France est le pays où la part de l'électronucléaire dans la production d'électricité est la plus importante au monde : elle s'élève à plus de 70 %. Ce pays compte 58 réacteurs répartis sur 19 sites, tous exploités par EDF. Un autre réacteur est en construction à Flamanville, sur la côte nord-ouest du pays.

« Le personnel de la centrale nucléaire de Bugey applique une méthode rigoureuse pour s'assurer que la centrale est exploitée de manière sûre et fiable, et met actuellement en œuvre un programme complet de modernisation », a déclaré Vesselina Ranguelova, spécialiste de la sûreté nucléaire à l'AIEA et chef de l'équipe. « Les recommandations et les suggestions formulées par l'équipe OSART permettront d'améliorer encore la sûreté d'exploitation de la centrale, et nous avons également constaté de bonnes pratiques qui, si elles sont mises en œuvre par d'autres exploitants, peuvent aider à renforcer la sûreté dans le monde entier », a-t-elle poursuivi.

L'équipe OSART était composée de 15 experts d'Allemagne, de Belgique, de Bulgarie, du Canada, d'Espagne, des États-Unis d'Amérique, de République tchèque, du Royaume-Uni, de Slovaquie et de Suède, et de trois fonctionnaires de l'AIEA.

L'examen a porté sur les domaines suivants : la direction et la gestion pour la sûreté ; la formation et la qualification ; la conduite d'opérations ; la maintenance ; l'appui technique ; l'expérience d'exploitation ; la radioprotection ; la chimie ; la planification et la préparation des interventions d'urgence ; la gestion des accidents ; les interactions humaines, technologiques et organisationnelles ; et l'exploitation à long terme.

L'équipe a constaté un certain nombre de bonnes pratiques, qui seront diffusées à l'ensemble de l'industrie nucléaire, notamment :

  • l'utilisation innovante des technologies numériques 3D pour améliorer la formation et la performance du personnel de la centrale ;
  • une méthode écologique pour le traitement de l'eau de refroidissement de la centrale permettant d'éliminer le dépôt calcaire ou d'autres impuretés.

La mission a formulé un certain nombre de recommandations visant à améliorer la sûreté d'exploitation, notamment les suivantes :

  • la centrale devrait renforcer son contrôle de la révision et de l'utilisation des documents d'exploitation ;
  • la centrale devrait évaluer l'efficacité de son programme d'expérience d'exploitation ;
  • la centrale devrait améliorer la préparation et l'exécution de ses activités de maintenance afin d'optimiser sa performance et d'améliorer encore la fiabilité des équipements.

« La contribution de cette mission OSART est très précieuse pour la centrale », a déclaré Pierre Boyer, directeur de la centrale nucléaire de Bugey. « Nous entendons prendre les mesures nécessaires pour améliorer de manière efficace les aspects qui peuvent l'être », a-t-il ajouté.

L'équipe d'experts a présenté un projet de rapport à la direction de la centrale. Celle-ci et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de la France auront la possibilité de formuler des observations factuelles sur ce projet, qui sera examiné par l'AIEA. Le rapport final sera soumis au Gouvernement français dans un délai de trois mois.

CONTEXTE : De plus amples informations concernant les missions OSART sont disponibles sur le site web de l'AIEA. Une mission OSART a pour but d'examiner les programmes et les activités essentiels à la sûreté d'exploitation. Il ne s'agit ni d'une inspection réglementaire ni d'un examen de la conception, et elle ne doit pas se substituer à l'évaluation complète de la sûreté globale d’une centrale. Cette mission était la 197e mission du programme OSART, lancé en 1982.

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