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Qu’est-ce que le radon ? Comment y sommes-nous exposés ?

Le nucléaire expliqué
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Le radon pénètre dans les bâtiments par les fissures et les drains des fondations ou les interstices des planchers. Il peut également se diffuser dans l’air depuis les eaux ménagères ou les matériaux de construction (Infographie : Adriana Vargas/AIEA).

Nous sommes exposés aux rayonnements tous les jours. Les sources de rayonnements les plus connues sont les fours à micro-ondes de nos cuisines et les autoradios que nous utilisons en conduisant. La plupart de ces rayonnements ne présentent aucun risque pour notre santé.

Une source de rayonnement naturel qui présente un danger est le radon, gaz radioactif inodore, incolore et insipide qui provient du substrat rocheux et se propage dans l’atmosphère par le sol.

À l’air libre, le radon ne présente aucun danger pour la santé humaine. En revanche, en espace clos, que ce soit dans un logement ou un lieu de travail, même une concentration modérée de radon présente des risques pour la santé et une exposition prolongée augmente considérablement le risque de cancer du poumon.

Les éléments chimiques qui se désintègrent en radon, comme l’uranium, le thorium et le radium, peuvent être présents dans le sol, dans l’eau et dans les matériaux de construction. Les normes de sûreté de l’AIEA établissent des limites de concentrations de radon dans les logements et aux lieux de travail pour protéger la santé de la population.

Quels sont les risques découlant d’une exposition au radon ?

Le radon représente environ la moitié des sources de radioexposition humaine. Il est également l’une des principales causes de cancer du poumon après le tabagisme et la principale chez les non-fumeurs. L’OMS estime qu’il est la cause de 3 à 14 % des cancers du poumon. En fonction du niveau moyen de radon en espace clos et de la prévalence du tabagisme, une exposition prolongée peut augmenter considérablement les risques. Le risque de cancer du poumon est nettement plus élevé chez les fumeurs : 25 fois plus que chez les non-fumeurs.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le radon parmi les agents cancérigènes avérés pour l’homme, au même titre que le tabagisme, l’amiante et le benzène.

Quels sont les différents types de radon ?

Le radon est naturellement présent en grandes quantités dans l’atmosphère sous trois formes chimiques distinctes, ou isotopes, dont deux seulement présentent un risque.

Le radon 222, qui résulte de la désintégration de l’uranium 238 ou du radium 226, est le plus dangereux. Ayant une décroissance lente, il peut s’accumuler dans les espaces clos, et il est très courant en raison de la concentration élevée d’uranium 238 dans le sol de certaines régions et de radium 226 dans certains matériaux de construction. Parfois accompagné du radon 220, qui résulte de la désintégration du thorium 232, il est la principale cause de radioexposition du public. Les mesures de protection à prendre sont identiques pour ces deux causes de radioexposition. Le radon 219 n’est pas considéré comme dangereux.

Le radon dans l’atmosphère

Les concentrations de radon en espace clos varient d’un pays à l’autre et même d’un bâtiment à l’autre à cause des différences de climat, de techniques de construction, de systèmes d’aération, d’habitudes ménagères et surtout des différences géologiques.

Lorsqu’il quitte le substrat rocheux, le radon traverse le sol, se répand dans l’atmosphère puis pénètre dans les bâtiments. Les granites, les migmatites, certaines argiles et les tillites sont particulièrement riches en uranium et en radium, qui se désintègrent en radon. Le radon provenant du sol sous les bâtiments est la principale source de radon dans les espaces clos.

Le radon peut pénétrer dans les bâtiments par les fissures du plancher ou des murs, les fenêtres, les drains ou les interstices autour des câbles et des tuyaux. Ce phénomène est particulièrement fréquent dans les régions tempérées et froides à cause d’un différentiel de pression, celle des bâtiments étant souvent légèrement inférieure à celle juste en-dessous.

Le radon ne se dilue pas aussi rapidement dans les espaces clos qu’à l’air libre. Il tend à s’y accumuler, constituant une source importante de radioexposition du public. Une étude effectuée récemment avec l’appui de l’AIEA sur des habitations au Cameroun montre que le radon est présent à des niveaux élevés dans les zones géologiques riches en phosphate et en uranium et qu’il faut des méthodes d’atténuation pour protéger le public (pour en savoir plus sur cette étude, suivez ce lien).

Le radon dans l’eau

Dans les zones géologiques riches en uranium, le radon peut se dissoudre et s’accumuler dans les sources d’eau souterraine, comme les pompes à eau ou les puits forés. Le radon présent dans l’eau peut se libérer dans l’atmosphère lors de l’utilisation habituelle de l’eau, comme la douche ou la lessive.

Les études épidémiologiques n’ont pas établi de lien entre la consommation d’eau potable contenant du radon et un risque accru de cancer de l’estomac. Les risques de cancer du poumon découlent donc principalement de l’inhalation de radon libéré dans l’atmosphère. L’eau est généralement une source d’exposition au radon moins importante que les sols sous les bâtiments.

Le radon dans les matériaux de construction

La plupart des matériaux de construction produisent naturellement une faible quantité de radon mais certains matériaux peuvent être des sources importantes d’exposition au radon. Ces matériaux présentent généralement des niveaux élevés de radium 226 (qui se désintègre en radon) et une forte porosité, qui permet au radon de s’échapper. Il s’agit notamment du béton léger à base de schiste d’alun, du phosphogypse et du tuf italien. L’utilisation de matériaux à base d’anciens résidus d’uranium (sous‑produits de l’extraction de l’uranium) pour remplir le soubassement des bâtiments peut également causer des niveaux élevés de radon dans les espaces clos.

Comment pouvons-nous réduire les niveaux de radon ?

Plusieurs mesures peuvent être prises pour réduire les niveaux élevés de radon dans les bâtiments. On peut notamment empêcher le radon d’entrer dans les espaces clos par l’isolation et en gérant la pression de l’air dans ces espaces. Une attention particulière doit également être accordée à la réhabilitation thermique des bâtiments existants car une faible aération diminue la qualité globale de l’air dans les espaces clos et peut accroître la concentration de radon.

La prévention de l’accumulation de radon dans les nouveaux logements figure désormais dans la réglementation de la construction dans plusieurs pays. La prévention est normalement moins coûteuse que les mesures correctives et généralement plus économique que d’autres interventions de santé publique.

Une aération fréquente est également conseillée.

Pour en savoir plus sur les méthodes de prévention et d’atténuation de l’exposition au radon dans les bâtiments, consultez ce rapport (en anglais).

Le radon sur les lieux de travail

L’exposition professionnelle au radon est fréquente aussi bien en surface que sous terre (Infographie : Adriana Vargas/AIEA).

Les causes de la présence de radon sur les lieux de travail sont les mêmes que dans les logements. Tous les lieux de travail peuvent être touchés : bureaux, ateliers, mines, tunnels.

Dans les lieux de travail souterrains, les niveaux de radon peuvent être élevés à cause des conditions géologiques ou d’une faible aération. Les lieux de travail les plus exposés sont généralement ceux liés à l’activité minière, les tunnels et les sous-sols. De nombreux lieux de travail en surface – usines, magasins, écoles, musées ou bureaux – peuvent également présenter des concentrations de radon élevées en raison de sa présence dans le sol, d’une faible aération ou du traitement de matières premières.

Les concentrations de radon peuvent être élevées dans les eaux souterraines, en particulier dans les zones granitiques. Elles peuvent également être élevées dans les installations de traitement d’eau ou les stations thermales utilisant de l’eau naturelle.

Si les mesures indiquent des concentrations de radon dépassant celles recommandées par les autorités nationales compétentes, les employeurs sont tenus de prendre des mesures correctives. Si ces mesures ne peuvent être prises ou ne fonctionnent pas, les autorités compétentes doivent être informées et des prescriptions réglementaires spéciales s’appliquent au lieu de travail concerné.

Pour en savoir plus sur la protection des travailleurs exposés au radon sur les lieux de travail autres que les mines, consultez ce rapport (en anglais).

Quel est le rôle de l’AIEA ?

  • L’AIEA publie des normes de sûreté sur la protection du public contre l’exposition au radon, notamment un guide de sûreté pour aider les gouvernements à élaborer un plan d’action contre le radon, assorti d’orientations sur la mise en place d’un contrôle réglementaire en la matière.
  • L’Agence a également publié des recommandations techniques sur les mesures préventives et correctives contre le radon et l’exposition à celui-ci dans l’industrie de l’extraction et du traitement de l’uranium.
  • L’AIEA organise des webinaires spécifiques sur le radon pour sensibiliser le public aux risques qu’il présente et aux méthodes d’atténuation, destinés aux autorités publiques, aux professionnels de la santé ou du bâtiment et à toute autre personne intéressée.
  • L’AIEA fournit des orientations sur la conception et la conduite d’études sur le radon en espaces clos et sur la mesure du radon libéré lors de l’extraction et de la préparation de minerais.
  • L’AIEA élabore des modules de formation sur les bases de la mise en place de programmes nationaux sur le radon.
  • L’AIEA met en œuvre des projets de coopération technique sur l’amélioration des méthodes de contrôle de l’exposition du public au radon.

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