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La République du Congo améliore la sécurité des sources radioactives avec l’aide de l’AIEA

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Une source radioactive retirée du service est gardée en toute sécurité avant son transport. (Photo : M. Warnau ; D. Ladsous/IAEA)

Deux sources radioactives retirées du service, précédemment utilisées pour le traitement du cancer, sont maintenant entreposées de manière sûre et sécurisée en République du Congo, après avoir été transportées et placées sous sécurité renforcée dans une installation d’entreposage temporaire avec l’appui de l’AIEA.

Ces sources n’émettent plus suffisamment de radioactivité pour être utilisées en radiothérapie mais sont toujours radioactives et doivent donc être contrôlées et gérées de manière sûre et sécurisée. Elles devraient quitter le pays l’an prochain.

« Il a fallu du temps pour comprendre les risques d’un entreposage prolongé des sources radiothérapiques retirées du service dans le pays. Sous la direction du Président de la République du Congo, tous les acteurs nationaux se sont unis pour procéder à l’enlèvement de la source radiothérapique retirée du service afin d’éviter tout impact radiologique sur la population congolaise », dit Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, Ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.

La mise en sécurité de ces deux sources est un pas important dans l’amélioration de la sécurité nucléaire en Afrique centrale, dit Raja Adnan, qui a supervisé les travaux et activités de la Division de la sécurité nucléaire de l’AIEA, qu’il a dirigée jusqu’à la fin de 2020. « Le transport et l’entreposage temporaire sûrs et sécurisés de ces sources retirées du service a permis au pays d’éviter tout risque d’actes malveillants ou d’accidents et d’exposition radiologique pouvant affecter la sûreté de la population et de l’environnement », ajoute-t-il.

Dans le monde entier, des matières radioactives sont utilisées couramment pour diagnostiquer et traiter des maladies, effectuer des recherches et aider des fabricants à respecter les spécifications et normes industrielles. Ces matières sont généralement utilisées de manière sûre et sécurisée mais une fois en fin de vie utile, le risque d’abandon, de perte ou d’acte malveillant s’accroît. Les normes de sûreté et les orientations sur la sécurité de l’AIEA contiennent les prescriptions internationales concernant la sûreté et la sécurité des matières radioactives durant leur utilisation, leur entreposage et leur transport. Par son programme de coopération technique, l’Agence aide les pays à les récupérer, à les transporter et à les gérer.

L’histoire de deux sources

Une source radioactive retirée du service a été transportée avec succès dans un emplacement sûr et sécurisé en République du Congo en novembre 2020. (Photo : C. Kayath/MRSIT)

En 2010, l’Hôpital universitaire de Brazzaville a reçu une nouvelle source scellée de cobalt 60 (60Co) pour son appareil de téléthérapie, en remplacement de sa source originale qui ne pouvait plus fournir un traitement efficace. La source retirée du service a alors été emballée et envoyée par bateau au fournisseur. Le colis a cependant été bloqué en transit à cause de problèmes dans les documents d’expédition et a été renvoyé en République du Congo. Depuis 2010, la source de 60Co est entreposée au port autonome de Pointe Noire, un des ports commerciaux les plus importants d’Afrique centrale.

Entre-temps, la seconde source placée dans l’appareil de téléthérapie de l’Hôpital universitaire de Brazzaville a également perdu de sa radioactivité et ne peut plus servir à la téléthérapie clinique non plus. Le pays devait donc s’occuper de deux sources retirées du service.

Ces dernières années, les experts de la coopération technique et de la sécurité nucléaire et leurs contreparties en République du Congo ont redoublé d’efforts pour faire face aux risques soulevés par la présence de ces sources retirées du service à l’hôpital et au port. Un plan d’action national détaillé a été élaboré avec la participation de plusieurs ministères, dont ceux de la défense, des transports, de la santé, des mines et de l’énergie, ainsi que le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.

Les enseignements de Beyrouth

Les experts de l’AIEA ont animé un atelier sur la sécurité du transport pour les parties prenantes en République du Congo afin que les meilleures pratiques soient suivies tout au long des opérations. (Photo : T. Hayes/IAEA)

« L’explosion survenue en août 2020 au port de Beyrouth a rappelé aux autorités congolaises les risques que posaient les matières non gérées ou non réglementées, surtout dans les ports nationaux », dit M. Coussoud-Mavoungou. Les décideurs congolais sont convenus que les sources retirées du service devaient immédiatement quitter le port autonome de Pointe Noire.

Après une phase complète de planification et de préparation, un plan de sécurité du transport a été finalisé sur place en novembre avec l’appui d’experts de l’AIEA. Ceux-ci ont conçu un système de sécurité pour le colis et effectué une vérification et une simulation avant le transport. Dans le même temps, 45 participants des cinq ministères concernés par le transport par route de la source se trouvant à Pointe Noire ont été formés.

Le 17 novembre 2020, les experts de l’AIEA ont également procédé à une évaluation des emplacements où les sources seraient entreposées temporairement jusqu’à leur exportation définitive. À la suite de cette évaluation, le gouvernement a procédé à des modifications conformément aux recommandations de l’IAEA pour accroître la sécurité de ces emplacements.

Le transport par route de la source de Pointe Noire s’est fait à la fin de la mission des experts de l’AIEA. Les sources sont maintenant sécurisées en attendant leur enlèvement définitif à destination d’une installation appropriée d’entreposage à long terme.

« En plus d’organiser des ateliers sur la sécurité du transport, les experts de l’AIEA ont examiné nos plans de transport et nous ont aidés à effectuer la mission de récupération. Cet appui a été précieux. Les deux sources attendent maintenant d’être enlevées du pays », a dit Coussoud-Mavoungou à l’équipe plurimininistérielle une fois le transport mené à bien.

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