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Des étudiants du tout premier master en radiopharmacie en langue française d’Afrique obtiennent leur diplôme

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Les étudiants de la première promotion, originaires du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo et de Maurice, devraient regagner leurs pays respectifs et assumer les responsabilités qui leur incombent en leur qualité de radiopharmaciens qualifiés. (Photo : N. Bentaleb/CNESTEN)

Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la République démocratique du Congo disposeront désormais, pour la première fois, de radiopharmaciens certifiés. Après avoir terminé un programme pionnier de master en deux ans bénéficiant de l’appui de l’AIEA, ces spécialistes aideront désormais à répondre à la demande en radiopharmaciens qui va croissant en Afrique.

Ils font partie de la première promotion d'étudiants à avoir reçu leur diplôme de master en radiopharmacie lors d’une cérémonie publique organisée par le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) du Maroc en juillet dernier. Proposé à l'Université Mohammed V de Rabat et organisé en collaboration avec le CNESTEN, le programme est le premier cursus d'études supérieures en radiopharmacie en langue française en Afrique.

La radiopharmacie concerne la préparation et le traitement de radiopharmaceutiques, qui sont des médicaments radioactifs utilisables dans le cadre de diverses applications cliniques allant du diagnostic au traitement et aux soins palliatifs. Les radiopharmaceutiques sont de plus en plus utilisés dans la prise en charge du cancer : ils permettent la détection des tumeurs, le choix de thérapies appropriées et le suivi et l'évaluation du comportement d’une tumeur. Les radiopharmaceutiques sont produits à l'hôpital ou dans des radiopharmacies industrielles à travers le monde par des radiopharmaciens, qui doivent veiller à la qualité des produits et à leur sûreté radiologique.

Jean Éric Granger, originaire de Côte d'Ivoire, a expliqué en ces termes ce qui l’a incité à suivre ce cursus : « Témoin de l'incidence croissante du cancer dans mon pays, j’ai décidé de me lancer dans une formation certifiante en radiopharmacie. » Pour moi la prochaine étape sera de repartir à l’Institut de médecine nucléaire de mon pays, de participer à son inauguration et de commencer à travailler au service du bien-être du peuple ivoirien. J’aimerais poursuivre mes études et décrocher un doctorat en radiopharmacie, pour pouvoir peut-être un jour aider les générations futures de radiopharmaciens dans mon pays. »

Kiswendsida Victor Gansonre, le diplômé originaire du Burkina Faso, a souligné qu’il importait de veiller à ce que l'élaboration, la fabrication et le contrôle des radiopharmaceutiques se fassent dans le respect des normes internationales. « La radiopharmacie aide la médecine nucléaire à respecter des normes élevées et à obtenir des résultats concrets en fournissant des médicaments radiopharmaceutiques adaptés, sûrs et efficaces » a-t-il déclaré.

Ce programme de master en langue française est issu d’un projet de coopération technique lancé par l'AIEA en 2018 et toujours en cours, qui vise à renforcer les capacités en matière de radiopharmacie en Afrique.

« Les sciences pharmaceutiques sont un domaine dynamique et en pleine expansion, et la demande de professionnels qualifiés est soutenue », a expliqué Melissa Denecke, Directrice de la Division des sciences physiques et chimiques de l'AIEA. « Le programme de master donne à ces diplômés les moyens d’aller de l’avant et contribuera à améliorer la prise en charge du cancer et d’autres maladies sur le continent africain. »

Le cursus prévoit la réalisation d’exercices pratiques dans les laboratoires de biologie moléculaire du CNESTEN, des travaux portant sur les techniques aseptiques, les cellules chaudes et les cyclotrons gérés par la société Cyclopharma, et la découverte du fonctionnement des installations de production de radiopharmaceutiques ainsi que de traitement des déchets radioactifs. Les étudiants participent également à une formation de formateurs pour être mieux à même de contribuer à la poursuite du déploiement des technologies liées à la radiopharmacie dans leurs pays respectifs.

« Ces étudiants ont un rôle essentiel à jouer et ont la responsabilité d'établir des services de radiopharmacie et de contribuer à l'amélioration de la santé humaine dans leurs pays », a déclaré Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l'Afrique du Département de la coopération technique de l’AIEA.

L'année prochaine, des étudiants du Cameroun, du Maroc, du Niger, du Sénégal et de Tunisie devraient décrocher leur diplôme de master dans le cadre de ce programme.

Dans le cadre du programme de master, les diplômés ont bénéficié de la formation spécialisée sur les cellules chaudes et les cyclotrons dispensée par la société Cyclopharma. (Photo : Cyclopharma)

 

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