You are here

Une journée dans la vie d’une analyste du commerce nucléaire de l’AIEA

Haley Mead

Malin Ardhammar, analyste du commerce nucléaire à l’AIEA.

(Photos : A. Barber Huescar/AIEA)

Voici comment se déroule habituellement la journée de travail d’une analyste du commerce nucléaire de l’AIEA.

Matin

Bien que les jours se suivent et ne se ressemblent pas, Malin Ardhammar, analyste principale des garanties à l’AIEA, spécialiste du commerce nucléaire, débute souvent sa journée en se posant une question fondamentale : un pays a-t-il fait le commerce de biens pertinents pour les garanties ? Café en main, elle s’installe à son bureau et entreprend de répondre à cette question en recueillant des informations auprès de diverses sources relatives au secteur nucléaire et au commerce lié au nucléaire. Parmi ces sources figurent les informations déclarées par un État (en application de son accord de garanties et, le cas échéant, du protocole additionnel y afférent) ainsi que celles qui découlent des activités de coopération technique de l’AIEA ou proviennent de sites web spécialisés et de bases de données commerciales.

« Nous analysons le commerce international pour déterminer si les activités nucléaires déclarées par les États et les transferts de matières nucléaires et de produits de base pertinents correspondent aux échanges commerciaux qui ont été enregistrés publiquement, explique Malin. Notre objectif est de repérer les valeurs aberrantes importantes pour pouvoir poser les questions qui s’imposent, obtenir des éclaircissements et permettre de tirer des conclusions relatives aux garanties qui soient solides. »

Les données commerciales, comme celles provenant du bureau de la statistique d’un pays ou de bases de données commerciales internationales (base de données Comtrade de l’ONU, par exemple), peuvent laisser entrevoir des indicateurs éventuels d’activités ou de transferts liés au nucléaire non déclarés. Certains articles liés au nucléaire font l’objet d’un contrôle régulier, comme diverses formes d’uranium ou les pièces de réacteurs nucléaires. D’autres articles sont examinés au cas par cas, comme les produits potentiellement pertinents pour les garanties (spectromètres de masse, lasers, transducteurs de pression ou fibre de carbone, par exemple).

Après avoir recueilli auprès de chaque source les informations dont elle a besoin, Malin peut procéder à une analyse comparative pour vérifier la cohérence de l’ensemble des informations disponibles.

Après-midi

Après le déjeuner, Malin examine toutes les informations disponibles en vue de relever d’éventuelles valeurs aberrantes qui pourraient nécessiter une enquête plus approfondie. Elle vérifie généralement la cohérence des éléments ci-après dans les informations déclarées et les informations liées au commerce :

  • quantités et types de matières et d’équipements nucléaires transférés ;
  • dates et lieux des transactions ;
  • noms et adresses des fournisseurs et des destinataires ; et
  • descriptions des activités et des installations nucléaires.

« Les analystes du commerce nucléaire ont un rôle particulier à jouer, car ils passent en revue d’autres sources d’information sur les matières et les activités nucléaires, explique Malin. Notre travail consiste à relever les transactions commerciales qui méritent d’être examinées plus en détail. » 

Lorsque l’analyse met en lumière des indicateurs de transferts non déclarés, l’AIEA assure le suivi avec l’État concerné, selon qu’il convient. Dans le cadre de l’accord de garanties, il pourrait s’agir de soumettre des demandes de renseignements à l’État ou de mener des activités sur le terrain, telles qu’une inspection ou une vérification des renseignements descriptifs, afin de résoudre le problème.

« Même si le rôle des analystes du commerce nucléaire consiste à démontrer l’absence de quelque chose, les résultats obtenus permettent de renforcer les conclusions relatives aux garanties, explique Malin. En m’acquittant de cette tâche, je rentre chez moi chaque jour avec le sentiment d’avoir aidé l’AIEA à donner à la communauté internationale les assurances que les matières et la technologie nucléaires soumises aux garanties restent utilisées à des fins pacifiques. »

 

____________________________________________________________________________________________

Informations pertinentes pour les garanties dans le domaine du commerce nucléaire

L’AIEA a pour mandat de vérifier l’utilisation pacifique des matières et de la technologie nucléaires dans les 191 États qui ont conclu un accord de garanties avec elle. Pour tirer des conclusions relatives aux garanties qui soient solidement étayées, l’Agence emploie une méthode de vérification nucléaire qui repose sur plusieurs axes, alliant des activités sur le terrain à l’analyse des informations pertinentes pour les garanties qui lui sont fournies par les pays ou sont recueillies auprès d’autres sources.

L’analyse du commerce nucléaire est l’un des moyens utilisés par l’AIEA pour confirmer le caractère exact et exhaustif des rapports présentés par les États concernant les matières nucléaires. Pour ce faire, l’AIEA fait appel à une équipe d’analystes des garanties chargée d’évaluer les informations qu’elle a reçues, produites ou recueillies.

Les analystes du commerce nucléaire travaillent en étroite collaboration avec les inspecteurs des garanties et d’autres analystes des garanties. Ils collectent également des informations auprès d’autres départements de l’AIEA, comme le Département de la coopération technique, concernant les activités plus générales menées par l’Agence avec les États.

04/2025
Vol. 66-1

Suivez-nous

Lettre d'information