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Ouverture du premier centre public de radiothérapie au Niger
Omar Yusuf
Après plus de dix ans de préparatifs avec l’appui de l’AIEA, la première installation publique de radiothérapie du Niger vient d’être mise en service, ce qui constitue une étape importante de la lutte contre le cancer que mène le pays.
Depuis le début des traitements en novembre de l’année dernière, une quinzaine de patients atteints de cancer ont été traités à l’aide des technologies de la cobaltothérapie dans l’installation d’irradiation du Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) à Niamey, la capitale du pays, a déclaré Malam Abari Moustapha, directeur général du CNLC.
Sur les près de 10 000 nouveaux cas de cancer recensés chaque année au Niger, plus de la moitié pourraient être traités par radiothérapie, notamment les cancers du sein, du col de l’utérus et du poumon, les types de cancer les plus fréquents dans le pays.
« En Afrique notamment, où les soins sont déjà limités, répondre aux besoins croissants en matière de services de cancérologie est une entreprise extrêmement complexe. La mise en service de l’installation du CNLC démontre toutefois que c’est possible », a déclaré Shaukat Abdulrazak, directeur de la division de l’Afrique du Département de la coopération technique de l’AIEA. « Malgré les défis supplémentaires découlant de la COVID-19, l’AIEA est restée en contact étroit avec ses contreparties de projet nigériennes pour fournir le matériel de radiothérapie et la formation spécialisée qui faisaient cruellement défaut, et nous prévoyons de poursuivre ce soutien étroit. »
En Afrique, 23 pays n’ont toujours pas d’appareil de radiothérapie, selon le Registre des centres de radiothérapie de l’AIEA. Le Niger ne fait plus partie de ce groupe.
Avant la mise en service de l’appareil de radiothérapie, le Niger ne disposait d’aucun service public de traitement du cancer, à part quelques services limités de chimiothérapie, qui complètent la radiothérapie mais ne peuvent la remplacer. Certains patients ont pu recevoir des soins à l’étranger mais les coûts d’un voyage international et du traitement sont prohibitifs pour la plupart des milliers de personnes atteintes de cancer qui sont diagnostiquées chaque année.
Le Niger en route vers la radiothérapie
La mise en place d’un centre de radiothérapie prend du temps, et l’installation du CNLC ne fait pas exception à la règle. Avant de mettre en place un centre de radiothérapie, le pays doit se doter d’une infrastructure réglementaire pour garantir l’utilisation sûre et sécurisée des sources radioactives, ainsi que leur manipulation lorsqu’elles sont retirées du service. Il doit se doter d’un cadre juridique, d’un organisme de réglementation et d’experts en radioprotection. Une fois sa sûreté démontrée, le centre de radiothérapie doit obtenir une autorisation de l’organisme de réglementation. Dans le même temps, le futur personnel du centre doit être formé et acquérir les compétences nécessaires, souvent au sein d’une installation similaire dans un autre pays.
Après des missions d’experts et la construction de deux bunkers – qui abritent les appareils de radiothérapie et pourvoient le blindage nécessaire –, l’AIEA a organisé une formation à l’intention de 12 spécialistes, notamment des radio-oncologues, des physiciens médicaux et des manipulateurs en radiothérapie. En septembre 2020, elle a facilité la livraison des derniers éléments de l’installation en plein confinement lié à la pandémie de COVID-19. Outre les activités de renforcement des capacités et l’acquisition de matériel, l’AIEA a fourni un appui technique pour l’octroi d’une autorisation au centre de radiothérapie du CNLC, élément clé du processus de mise en service.
« L’AIEA a contribué à la conception du bâtiment du Centre, a facilité l’achat, la livraison et l’installation du matériel et a contribué à la formation initiale et continue du personnel », a indiqué le Ministre de la santé publique, de la population et des affaires sociales, Idi Mainassara.
Le Gouvernement compte continuer à développer les services publics de lutte contre le cancer dans le pays.
« Après l’installation et la mise en service de cet appareil au cobalt, nos plans pour l’extension des services du CNLC se concentreront sur l’acquisition et l’installation d’un accélérateur linéaire (linac), sur la mise en place de la curiethérapie et de la radiothérapie métabolique, et sur le renforcement de la formation et des capacités de notre personnel », a conclu Malam Abari Moustapha.