Pour diagnostiquer les maladies infectieuses, on a recours à des procédures de diagnostic in vivo et in vitro basées sur les rayonnements. Les procédures in vivo permettent d’obtenir des images d’organismes vivants qui servent à diagnostiquer des maladies, comme la tuberculose ou l’ostéomyélite. Réalisés dans des tubes à essai ou des boîtes de Pétri, les examens in vitro sont utilisés pour diagnostiquer des maladies, comme le paludisme, la maladie à virus Ebola ou l’infection au VIH.
Le diagnostic des maladies infectieuses
Chaque année, 13 millions de personnes dans le monde meurent de maladies infectieuses, notamment dans les pays en développement. Le virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise (VIH/sida), la tuberculose et le paludisme sont les plus courantes et les plus graves de ces maladies. Dans le monde, 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH, deux millions ayant été infectées en 2014.
Avec 11 % des décès, la tuberculose est la deuxième cause de mortalité due à un seul organisme infectieux. En 2013, quelque 1,5 million de personnes sont décédées de cette maladie, et le paludisme, qui figure juste après dans la liste, a infecté 198 millions de personnes et en a tué 584 000. La migration des pays à faible revenu vers les pays à revenu élevé, ainsi que les risques de co-infection par le VIH et l’apparition de souches de la tuberculose résistantes aux médicaments accentuent le problème.
Dans l’ensemble, les soins de santé liés aux infections des voies respiratoires inférieures (y compris la pneumonie), au VIH/sida et au paludisme délivrés dans le monde représentent à eux seuls un coût de plus de 34 milliards de dollars des États-Unis, ce qui place cette catégorie de maladies au troisième rang des plus coûteuses après le cancer et les maladies cardiaques.
Rôle de la médecine nucléaire dans le diagnostic des maladies infectieuses
L’imagerie in vivo et les examens in vitro font partie des méthodes de médecine nucléaire couramment employées pour diagnostiquer les maladies infectieuses. Les techniques d’examen in vitro, qui font appel à l’imagerie et à des tests moléculaires effectués en laboratoire, permettent de déterminer la cause d’infections et de lutter contre la résistance aux médicaments.
Cependant, les méthodes in vivo, notamment le marquage isotopique de globules blancs, sont ce qu’il y a de mieux en matière de détection des infections. La technique repose sur le fait que les leucocytes (globules blancs) migrent vers les zones infectées pour y détruire les bactéries. Elle consiste à marquer un échantillon de globules blancs avec un radio‑isotope médical (le technétium 99m) avant de le réinjecter dans l’organisme du patient afin d’obtenir des images des zones où ces cellules se sont concentrées dans le corps, suivant un phénomène appelé « fixation focale », et de déterminer quelles parties de l’organisme ont été infectées.
On fait appel aux examens de médecine nucléaire et à l’imagerie par résonance magnétique dans le cadre du diagnostic et du suivi de différentes maladies, comme l’ostéomyélite (infection qui peut toucher toute la structure osseuse, même la moelle), les fièvres d’origine inconnue et les infections de prothèses vasculaires. Ces dernières sont des infections bactériennes qui peuvent survenir lors d’opérations de remplacement ou de pontage de vaisseaux sanguins endommagés ou malades par des greffons.
Considérées comme des problèmes de santé très graves, toutes ces infections peuvent être dues à des bactéries transportées par voie sanguine depuis un site distant, inoculées lors d’un traumatisme direct ou provenant d’un foyer d’infection contigu, ou correspondre à un sepsis postérieur à une opération chirurgicale. L’ostéomyélite n’étant pas toujours facile à diagnostiquer, on a fréquemment recours à des procédures faisant appel à des radionucléides.
La tomographie à émission de positons peut permettre de diagnostiquer diverses infections avec un degré de certitude assez élevé, par exemple des vascularites de vaisseaux de gros calibre, des infections abdominales, comme la maladie intestinale inflammatoire chronique, et des infections thoraciques et des tissus mous. Elle peut également servir à diagnostiquer une fièvre due à une tumeur associée à la maladie de Hodgkin, à un lymphome non hodgkinien indolent, à un cancer colorectal et à un sarcome. Chez les patients dont l’origine de la fièvre est inconnue, les méthodes de marquage des globules blancs in vitro ou in vivo présentent un intérêt limité en raison de la prévalence plutôt faible de manifestations granulocytiques dans un cadre clinique.