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Les ressources en uranium mondiales sont suffisantes pour répondre à la demande dans un avenir proche, d’après le nouveau rapport de l’AEN et de l’AIEA

41/2020
Vienne (Autriche)

Les ressources d’uranium sont suffisantes pour permettre l’utilisation durable à long terme de l’énergie nucléaire aux fins de la production d’électricité à faible émission de carbone ainsi que d’autres utilisations, comme les applications reposant sur la chaleur résiduelle et la production d’hydrogène. Cependant, l’impact de l’actuelle pandémie de COVID-19 sur le secteur et les réductions récentes de la production et de la prospection d’uranium pourraient avoir des incidences sur l’offre. Des investissements en temps utile dans les techniques d’extraction et de traitement innovantes contribueraient à assurer la mise sur le marché en temps voulu de ressources d’uranium.

Ce sont là quelques-unes des principales constatations figurant dans la dernière édition de la publication intitulée Uranium : ressources, production et demande, également appelée « Livre rouge », ouvrage de référence mondial essentiel élaboré conjointement, tous les deux ans, par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

L’édition de 2020 du Livre rouge présente le résultat de l’examen le plus récent des aspects fondamentaux du marché de l’uranium, basé en grande partie sur les informations officielles communiquées par les gouvernements, et offre un profil statistique du secteur de l’uranium à l’échelle mondiale. Elle contient des données sur les ressources, la prospection, la production et les stocks d’uranium, ainsi que 45 rapports de pays présentant des informations détaillées sur les plans de développement de mines, les aspects environnementaux et sociaux relatifs à l’extraction d’uranium, et les réglementations et politiques nationales.

Le Livre rouge montre que les ressources d’uranium mondiales ont augmenté, mais moins qu’au cours des années précédentes. Au 1er janvier 2019, les ressources d’uranium classiques répertoriées dans le monde s’élevaient à 8 070 400 tonnes d’uranium métal (tU). Ce chiffre correspond à toutes les ressources d’uranium dont l’existence est certaine ou raisonnablement supposée qui pourraient être récupérées à des prix du marché allant de 40 à 260 $ É.-U./KgU). Par rapport au total indiqué dans l’édition de 2018, cela représente une augmentation de seulement 1 %. Une petite part des changements constatés dans les ressources recensées s’expliquent par de nouvelles découvertes d’uranium. Des ressources additionnelles de ce minerai pourraient provenir de sources non encore découvertes ou non classiques, comme les roches phosphatées.

Suivant la tendance à la baisse observée depuis plusieurs années, les dépenses liées au développement de la prospection et de l’extraction nationale dans le monde ont diminué pour s’établir à environ 0,5 milliard de dollars É.-U. en 2018, soit une baisse sensible puisqu’elles s’élevaient 2 milliards de dollars É.-U. en 2014. Cette tendance ne devrait pas entraîner de pénurie mais préfigure peut-être des problèmes de marché.

L’extraction d’uranium mondiale a diminué de 10,8 % de 2017 à 2018 en raison de baisses de la production résultant de la faiblesse du marché mondial, mais a légèrement augmenté (1 %) en 2019, atteignant 54 224 tU. En outre, les diminutions de la production d’uranium prévues au début de 2020 ont été accentuées par l’apparition de la pandémie de COVID-19, qui pourrait avoir des incidences tout au long de 2021 et au-delà.

Si certains producteurs d’uranium ont réduit leur activité dans certaines installations, d’autres ont opté pour une fermeture jusqu’à ce qu’une amélioration des conditions du marché justifie la réouverture. Les ressources et la capacité de production annuelle des installations temporairement fermées sont présentées pour la première fois dans l’édition 2020 du Livre rouge. Ce rapport indique que la capacité de production annuelle pourrait augmenter relativement vite si ces mines à l’arrêt temporaire étaient remises en service une fois les conditions du marché améliorées.

Le Livre rouge fournit également des prévisions concernant les besoins d’uranium aux fins de la production d’énergie nucléaire jusqu’en 2040, ainsi qu’une évaluation complète du rapport entre l’offre et la demande d’uranium. Suivant les développements que connaîtra le secteur de l’énergie nucléaire, la demande d’uranium liée aux réacteurs pourrait aller de 56 640 tU/an dans la projection basse à 100 224 tU/an dans la projection haute d’ici 2040. Si les projections relatives à la capacité nucléaire varient considérablement d’une région à une autre, on prévoit que la croissance du secteur nucléaire et l’augmentation de la demande d’uranium seront les plus fortes dans la région Asie de l’Est.

Les ressources d’uranium décrites dans le Livre rouge suffisent amplement pour répondre à la demande d’uranium, tant dans la projection haute que basse, jusqu’en 2040 et au-delà. Pour satisfaire la demande dans la projection haute jusqu’en 2040, on consommerait environ 28 % du total des ressources répertoriées en 2019 pouvant être récupérées pour un coût inférieur à 130 $ É.-U./kgU et 87 % des ressources répertoriées mobilisables pour un coût inférieur à 80 $ É.-U./kgU. Pour maintenir l’offre, il serait utile de mener en temps voulu des d’activités de recherche et d’innovation en vue d’améliorer encore la prospection de l’uranium et de mettre au point des techniques d’extraction nouvelles et plus efficaces. Des conditions de marché très favorables seront indispensables pour réaliser dans le secteur les investissements nécessaires au développement et au déploiement de nouvelles technologies.

Notes aux éditeurs

L’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) est une agence intergouvernementale qui relève de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle facilite la coopération entre les pays dotés d’infrastructures de technologie nucléaire avancées en vue d’atteindre l’excellence dans la sûreté, la technologie et la science nucléaires, ainsi qu’en matière de droit et de questions environnementales et économiques connexes.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est la principale instance intergouvernementale au monde pour la coopération scientifique et technique dans le domaine nucléaire. Elle s’emploie à promouvoir les utilisations sûres, sécurisées et pacifiques de la science et de la technologie nucléaires, contribuant ainsi à la paix et à la sécurité internationales, ainsi qu’à la réalisation des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies.

Le Groupe mixte AEN/AIEA de l’uranium élabore chaque édition de la publication intitulée Uranium : ressources, production et demande. Il coordonne aussi l’élaboration des évaluations périodiques de l’offre mondiale d’uranium naturel, examine le rapport entre cette offre et la demande prévue et recommande des mesures pouvant être prises pour assurer à long terme une offre d’uranium suffisante pour permettre le développement de l’électronucléaire.

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