L’AIEA a publié ses dernières projections des tendances concernant l’énergie, l’électricité et l’électronucléaire d’ici à 2050. Dans son rapport annuel, elle donne une estimation nuancée de la contribution future de l’électronucléaire à la production d’électricité mondiale, qui varie, notamment, selon que de nouvelles capacités substantielles peuvent être ajoutées pour compenser l’éventuelle mise à l’arrêt définitif de réacteurs.
La 39e édition de la publication intitulée Energy, Electricity and Nuclear Power Estimates for the Period up to 2050 (Estimations concernant l’énergie, l’électricité et l’électronucléaire jusqu’en 2050) présente en détail et par région les tendances mondiales en matière d’électronucléaire. En ce qui concerne la capacité de production électronucléaire1, les projections se composent d’une estimation basse et d’une estimation haute, compte tenu de l’influence de différents facteurs sur l'utilisation mondiale de cette source d’énergie à faible émission de carbone.
Les nouvelles projections pour 2030 montrent une diminution de la capacité de production d’environ 8 % dans l'hypothèse la plus basse et une augmentation de 25 % dans l’hypothèse la plus haute. Pour 2050, l’estimation basse est une diminution de 6 % et l’estimation haute une augmentation de 80 %, ce qui, par rapport aux chiffres de l’année dernière, représente une hausse de 15 GWe dans le premier cas et une baisse de 33 GWe dans le deuxième.
Dans les projections de 2019, les incertitudes sont moins grandes que dans celles des années précédentes compte tenu des annonces récentes concernant l’avenir du parc existant dans certaines régions et les projets d’expansion à long terme. De nouvelles capacités substantielles pourraient être nécessaires pour compenser l’éventuelle mise à l’arrêt définitif de réacteurs en raison de leur âge, de leur manque de compétitivité ou d’autres facteurs.
« La demande énergétique mondiale devrait augmenter fortement dans les prochaines années du fait que les pays auront besoin de plus d’électricité à des fins de développement, a annoncé Mikhail Chudakov, Directeur général adjoint de l'AIEA chargé de l'énergie nucléaire. Sans une intensification notable du déploiement de capacités électronucléaires, il sera difficile de produire suffisamment d’énergie pour assurer le développement durable et atténuer le changement climatique ».
En 2018, l'électronucléaire était à l’origine d’environ 10 % de l’électricité mondiale, ce qui équivaut à près d’un tiers de la production totale d’électricité à faible émission de carbone. À l’heure actuelle, les 450 réacteurs nucléaires de puissance en service dans le monde ont une capacité installée nette totale de 399,7 GWe, pas loin du record.
Dans certaines régions, les perspectives de croissance de l’électronucléaire devraient continuer, à court terme, de subir l’influence du prix peu élevé du gaz naturel et de l’impact des sources d’énergie renouvelable subventionnées. L’électronucléaire continue toutefois de susciter un vif intérêt dans plusieurs régions, en particulier dans les pays en développement, et les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris et d’autres initiatives devraient appuyer son développement.
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1 Les projections portent à la fois sur la capacité disponible (qui alimente déjà le réseau électrique) et sur la capacité nominale installée (qui est en place mais n’alimente pas encore le réseau).