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Avec le soutien de l’AIEA, Djibouti ouvre un observatoire pour surveiller les effets du changement climatique

176/2022
Djibouti 25 Octobre

L’Observatoire régional de recherche sur l’environnement et le climat (ORREC) a été inauguré par le Président de la République de Djibouti et chef du gouvernement Ismaïl Omar Guelleh. (Photo : AIEA)

Djibouti a inauguré cette semaine un observatoire de recherche pour étudier les effets du changement climatique. Créé avec l’aide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’observatoire aidera ce pays sujet à la sécheresse et à la famine à mieux gérer ses ressources en eau et en nourriture, de plus en plus menacées par le réchauffement climatique. La nouvelle installation, appelée Observatoire régional de recherche sur l’environnement et le climat (ORREC), utilisera des techniques nucléaires et connexes pour produire des données et des modèles climatiques pouvant éclairer les décisions politiques en matière d’adaptation et de résilience climatiques pour le pays et potentiellement pour toute la région d’Afrique de l’Est.

« Grâce à l’AIEA et à d’autres partenaires, l’Observatoire est devenu une réalité - nous sommes en mesure de mettre en place des modèles fiables et opérationnels pour l’adaptation au changement climatique et la résilience durable », a déclaré Ismaïl Omar Guelleh, Président de la République de Djibouti et chef du gouvernement, le 23 octobre, lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle assistaient également le Président de la Somalie Hassan Sheikh Mohamoud et d’autres représentants de haut niveau de la région, notamment des Comores, de l’Éthiopie, de la Somalie, du Soudan, du Rwanda et de l’Ouganda.

Connaissant des pénuries d’eau en raison de faibles précipitations, la population djiboutienne d’un million d’habitants est très vulnérable au changement climatique et le pays importe presque tous ses aliments. L’augmentation des températures et de l’aridité, les pénuries d’eau et l’élévation du niveau de la mer devraient continuer à affecter le pays.

L’Observatoire a été inauguré pendant la conférence sur le changement climatique et la recherche, tenue du 23 au 25 octobre, au cours de laquelle des scientifiques, des étudiants, des chercheurs et des décideurs d’Afrique de l’Est ont discuté des problèmes environnementaux et climatiques de la région. Pendant trois jours, ils ont mis en commun les meilleures pratiques et recherché des possibilités de collaboration dans le cadre de l’Observatoire nouvellement fondé. À l’avenir, l’Observatoire renforcera ses capacités et les étendra à toute la région de l’Afrique de l’Est, où les pénuries alimentaires dues aux changements climatiques sont devenues un problème répandu.

Les causes de cette situation sont notamment les sécheresses chroniques, les inondations, les cyclones tropicaux et les invasions de ravageurs. Selon les recherches disponibles, si les précipitations saisonnières sont encore aussi faibles cette année, une sécheresse sans précédent et une famine sont imminentes dans la Corne de l’Afrique. En outre, si la température augmente de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, plus de 90 % des récifs coralliens d’Afrique de l’Est seront gravement dégradés par le blanchiment et la pêche en mer et en eau douce sera fortement menacée.

« La charge du changement climatique pèse de manière disproportionnée sur les plus vulnérables d’entre nous. Ici à Djibouti et dans toute l’Afrique, la hausse des températures, les sécheresses et l’élévation du niveau de la mer menacent les vies et les moyens de subsistance », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors de son discours d’ouverture. Se référant à l’ORREC, il a déclaré : « Je suis ravi que l’AIEA ait pu le rendre possible mais nous ne nous arrêterons pas là, nous continuerons d’aider Djibouti à réaliser ses priorités, notamment ses objectifs d’adaptation au changement climatique ».

L’ORREC utilisera des données issues des isotopes - éléments aux propriétés physiques et chimiques spécifiques - pour produire des modèles climatiques et des outils de cartographie. Il étudiera notamment l’origine des masses d’air porteuses de pluie, les taux de reconstitution des nappes phréatiques et le mouvement de l’eau à travers le cycle hydrologique. Les gouvernements et les organismes d’aide peuvent utiliser ces données pour aider à gérer et à prévenir des crises de l’eau ou d’autres crises environnementales.

Par exemple, les données isotopiques peuvent être utilisées pour produire des cartes de la vulnérabilité des eaux souterraines, qui peuvent informer les décideurs sur la disponibilité de l’eau dans les aquifères. Ces informations peuvent aider à gérer les aquifères, sensibiliser à la qualité et à la rareté de l’eau et améliorer les systèmes d’alerte sur les sécheresses et les inondations à Djibouti et dans la Corne de l’Afrique.

L’ORREC a été construit avec l’aide du programme de coopération technique de l’AIEA, qui a soutenu des programmes de formation, des activités d’experts et la fourniture de matériel de laboratoire de pointe. Il est géré par le personnel local, qui a été formé par l’AIEA à diverses applications nucléaires concernant le changement climatique et l’adaptation.

La protection de l’environnement et le changement climatique sont l’un des domaines définis dans le programme-cadre national signé par Djibouti et l’AIEA pour les années 2022 à 2027. Ce programme-cadre, référence de la planification à moyen terme de la coopération technique entre un État Membre et l’AIEA, définit les domaines prioritaires du transfert de technologie nucléaire au moyen du programme de coopération technique pour soutenir les priorités nationales de développement.

De 2012 à 2020, l’AIEA a soutenu 120 pays dans des projets d’adaptation au changement climatique, dont beaucoup en Afrique. L’Agence participe chaque année aux conférences annuelles des Nations Unies sur le changement climatique, plus communément appelées Conférence des Parties ou COP, et organise plusieurs événements pour souligner comment la technologie et les applications nucléaires contribuent à la lutte contre le changement climatique. La prochaine COP commence le 6 novembre en Égypte. Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

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