Une équipe d’un établissement secondaire de Malaisie a remporté le concours international de l’AIEA pour les lycéens grâce à une application de jeux sur ordinateur visant à promouvoir la science nucléaire. Les gagnants ont été annoncés lors de la troisième Conférence internationale sur la mise en valeur des ressources humaines pour les programmes électronucléaires de l’AIEA, tenue à Gyeongju (Corée du Sud) en mai 2018.
L’équipe de l’établissement secondaire SMK Kuala Besut a appelé l’application « 100 faits intéressants sur la science nucléaire et la vie ». Une fois cet outil pédagogique lancé, au début de l’année 2018, les élèves ont constaté qu’après avoir testé l’application, les habitants et les touristes participants avaient radicalement changé d’avis sur l’industrie nucléaire.
« Avant ce projet, 93 % des participants se disaient hostiles à la science et à la technologie nucléaires », explique Safyyah bnti Muhammad Nasir, l’un des trois membres de l’équipe gagnante malaisienne. « Mais après s’être familiarisés avec des éléments fondamentaux des applications nucléaires, 96 % d’entre eux ont une image positive aussi bien de l’énergie que de la science nucléaires ».
Ce concours destiné aux lycéens, qui s’est tenu en même temps qu’une conférence de quatre jours, avait pour objet de nourrir l’intérêt des élèves du secondaire pour la science et la technologie nucléaires, et était ouvert à des participants du monde entier. Il s’adressait à des élèves âgés de 14 à 18 ans et avait pour but d’encourager les discussions et la prise de conscience de l’impact actuel et futur de la science et de la technologie nucléaires.
Les cinq équipes finalistes, de Hongrie, du Japon, de Malaisie, de Corée du Sud et des États-Unis, qui ont conçu et mis au point les projets les plus innovants, ont gagné un voyage à Gyeongju pour présenter leurs projets lors de la conférence de l’AIEA.
Wan Mod Shatar, le professeur qui a supervisé l’équipe de l’établissement secondaire SMK Kuala Besut, souligne : « Il est important de rappeler que nos élèves viennent d’un village de pêcheurs malaisien, où les connaissances sur la science nucléaire sont limitées. Dans le cadre de ce concours, ils ont dû non seulement interagir avec la communauté, mais aussi commencer à explorer un domaine scientifique nouveau ».
Les critères de la sélection initiale comprenaient la précision, l’esprit d’innovation, l’impact potentiel et l’égalité hommes-femmes.
« La première fois que nous avons entendu parler du concours international de l’AIEA pour les lycéens, nous savions que cela serait l’occasion idéale d’en savoir plus sur l’industrie nucléaire et de manifester notre enthousiasme pour un monde où l’énergie nucléaire serait sûre », déclare Andrew King, Principaladjoint du lycée Alliance Dr. Olga Mohan High School, aux États-Unis, dont est issue l’une des équipes finalistes. L’équipe de ce lycée a constaté que l’image de l’énergie nucléaire chez les élèves était écornée par la peur des armes nucléaires et que l’industrie nucléaire devait renforcer la communication active auprès des élèves concernant les carrières offertes dans le secteur nucléaire.
À la fin de la conférence, Yves Bréchet, Haut-commissaire au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, a souligné que tous les niveaux d’éducation, de l’école primaire aux programmes de doctorat, étaient essentiels pour l’avenir de l’énergie nucléaire. De fait, tous les problèmes auxquels est actuellement confrontée l’industrie nucléaire ont leur place dans les programmes de formation théorique et pratique :
- l’acceptation croissante de l’électronucléaire par le public passe par l’éducation du grand public et montre l’importance d’une formation scientifique pour tous ;
- la nécessité de renforcer l’efficacité et la sûreté doit mobiliser une nouvelle génération d’ingénieurs connaissant mieux les simulations informatiques et l’analyse de données ;
- le développement de l’innovation se fera grâce aux sciences de l’ingénierie, à des projets à long terme et à des chercheurs provenant de disciplines diverses.
La conférence a attiré plus de 520 participants et observateurs de 51 pays et cinq organisations.