« Qui dit neutralité carbone dit nucléaire, car c’est le seul moyen de décarboner complètement l’économie », a déclaré M. de Croo lors de l’événement organisé avec les jeunes. « Nous aurons besoin de beaucoup d’énergies renouvelables, mais aussi de beaucoup de nucléaire. »
La Commission européenne a récemment lancé l’Alliance industrielle européenne pour les petits réacteurs modulaires (PRM) afin d’accélérer le développement et le déploiement de ces réacteurs. « L’analyse de l’AIEA nous indique que les investissements doivent s’accélérer en cette décennie et être portés à de nouveaux sommets dans les années 2030 pour atteindre l’objectif fixé dans l’Accord de Paris », a déclaré la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Cela nécessite le soutien des gouvernements pour garantir que les financements sont disponibles et que la contribution du nucléaire à la sécurité de l’électricité est correctement évaluée et rémunérée. »
« Aujourd’hui, je peux vous assurer que le nucléaire revient, et qu’il revient en force », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, faisant écho aux projections de son organisation selon lesquelles la production d’énergie d’origine nucléaire devrait atteindre un niveau record en 2025.
Les représentants de l’industrie ont également affirmé, dans une déclaration commune, qu’ils étaient prêts à appuyer les efforts des gouvernements en vue de l’expansion de l’électronucléaire. Ils se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements intéressés et à faciliter la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires existantes, la construction de nouvelles centrales et le développement de l’infrastructure nucléaire.
« L’énergie nucléaire est essentielle pour lutter contre la crise climatique et construire une économie fondée sur une énergie propre, résiliente et fiable, tant aux États-Unis que dans le reste du monde », a déclaré John Podesta, conseiller principal du Président pour l’énergie propre, l’innovation et la mise en œuvre aux États-Unis d’Amérique.
Quatre tables rondes ont été organisées et ont permis d’aborder des sujets tels que le maintien et l’expansion de la capacité nucléaire, les progrès technologiques, les innovations en matière de cycle du combustible et la facilitation d’un marché équitable de l’énergie propre par l’intermédiaire de mécanismes de financement, entre autres choses.
Melanie Nakagawa, responsable du développement durable chez Microsoft, a parlé de l’importance de stimuler la demande d’électricité propre dans le cadre de partenariats avec les entreprises. « En tant qu’entreprise de technologie, notre rôle est d’être un signal de demande pour toutes les technologies d’énergie décarbonées, y compris les technologies émergentes, des PRM aux réacteurs avancés et à la fusion, y compris pour nos fournisseurs. » En début de semaine, Microsoft, Google et Nucor, une entreprise sidérurgique, ont annoncé une collaboration en faveur d’une électricité décarbonée. « Dans cette perspective, la question, qu’il s’agisse de réacteurs avancés, de la technologie de fusion, de la géothermie avancée ou de stockage de l’énergie à long terme, c’est comment les acteurs concernés peuvent arriver sur le marché pour nous fournir l’offre que nous demandons et qui nous permettra d’atteindre nos objectifs », a-t-elle déclaré.
Un représentant de haut niveau ainsi que deux cadres de Google étaient également présents au Sommet.
La nécessité pour les gouvernements de collaborer avec l’industrie pour déployer l’énergie de fusion a également été abordée. « Je pense que la faisabilité de la fusion nucléaire comme source d’énergie sera démontrée dans un délai relativement court, dans une décennie », a déclaré Pietro Barabaschi, directeur général du Réacteur expérimental thermonucléaire international (ITER). « Mais sa viabilité comme source d’énergie fiable exige beaucoup d’imagination. Cela nécessitera un programme mondial de développement de la fusion. »
Représentée au Sommet par le Vice-Premier Ministre de la République populaire de Chine, Zhang Guoqing, par le vice-président de l’Autorité chinoise de l’énergie atomique, Liu Jing, et par le vice‑président de la Compagnie nucléaire nationale chinoise, Shudong Cao, la Chine ambitionne de pouvoir atteindre une puissance nucléaire installée d’environ 400 GWe d’ici à 2060, soit une puissance supérieure à la capacité du parc mondial de réacteurs actuel. Selon M. Cao, l’expansion de la Chine passera par une combinaison de technologies, allant de grands réacteurs classiques aux réacteurs innovants comme le HTR-PM, un petit réacteur modulaire à haute température refroidi par gaz que la Chine a mis en service l’année dernière. « L’énergie nucléaire présente des avantages uniques pour lutter contre les changements climatiques et garantir la sécurité énergétique », a déclaré M. Guoqing.
« Le Sommet sur l’énergie nucléaire doit être un tournant pour l’énergie nucléaire et susciter des investissements à l’échelle mondiale dans toutes les économies », a déclaré M. Grossi. « L’AIEA, née d’une vision du nucléaire au service de la paix et de la prospérité, est là pour soutenir cette transition. »