Depuis des décennies, plusieurs musées et institutions du monde entier utilisent des techniques nucléaires pour préserver certains des objets historiques et culturels les plus importants au monde.
En Tunisie, des équipes du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN) utilisent l’irradiation aux rayons gamma pour conserver des objets du patrimoine culturel, notamment des fauteuils métalliques, des tapisseries, des vêtements authentiques des beys et des instruments de musique en bois. À Grenoble (France), des experts ont recouru à la technologie des rayonnements pour restaurer et consolider un parquet du XVIIIe siècle provenant de l’ancien hôtel de ville, dégradé par l’usure des pas et les termites.
« Avant que les techniques nucléaires ne soient utilisées pour conserver et préserver les objets du patrimoine, ceux-ci se décomposaient souvent à cause des termites ou se détérioraient avec le temps, perdant ainsi une partie de leur valeur culturelle », explique Laurent Cortella, ingénieur en physique nucléaire, chef d’installation à l’ARC-Nucléart. « Ces cinquante dernières années, le problème a été partiellement résolu grâce à l’utilisation des rayons gamma pour la conservation des objets culturels archéologiques, historiques et ethnographiques. Nous devons continuer à comprendre comment les matériaux se dégradent et à mettre au point de nouvelles techniques de traitement afin que les musées du monde entier puissent exposer davantage d’œuvres d’art. »
Les objets en bois, par exemple, risquent souvent d’être infestés par des insectes, des champignons ou des algues qui les fragilisent et les abîment. La célèbre statue de Saint-Maurice, chef militaire égyptien de la légendaire Légion thébaine de Rome au IIIe siècle, qui date du début du XVIIIe siècle, subissait une importante dégradation. Les experts en restauration de l’ARC-Nucléart (France) l’ont exposée à des rayons gamma pour la désinfecter et la consolider avant qu’on ne lui rende son aspect initial.