Organisation des Nations Unies – Le Directeur général, M. Yukiya Amano, s'est adressé à l'Assemblée générale des Nations Unies aujourd'hui pour présenter les réalisations de l'AIEA et les étapes qu'elle a franchies au cours de l'année passée pour améliorer la vie des populations à travers le monde au moyen des sciences et de la technologie nucléaires.
Dans sa déclaration annuelle à l'instance mondiale, il a mis en avant les travaux que mène l'AIEA pour favoriser un développement durable en transférant des connaissances et des compétences dans des domaines comme l'énergie, l'alimentation et l'agriculture, l'industrie, la gestion de l'eau et la santé.
« Produire des résultats concrets dans tous les secteurs qui relèvent de l'atome au service de la paix et du développement continuera d'être au cœur de mes préoccupations dans les années à venir » a déclaré M. Amano à la 72e session ordinaire de l'Assemblée générale.
Il a mentionné plus particulièrement des réalisations majeures, comme les progrès accomplis dans la modernisation complète des huit laboratoires des applications nucléaires de l'AIEA en dehors de Vienne.
« Il s'agit là d'un des projets les plus importants jamais entrepris par l'Agence, pour lequel les investissements devraient s'élever à environ 60 millions d'euros » a déclaré M. Amano. « Quand il sera achevé dans quelques années, l'ensemble agrandi de laboratoires renforcera considérablement nos moyens en tant que détenteur de technologie au bénéfice des 168 États Membres de l'AIEA. »
Dans le cadre du projet, un nouveau Laboratoire de la lutte contre les insectes ravageurs a été inauguré en septembre, dont l'objectif sera d'aider les pays à utiliser des techniques nucléaires pour lutter contre des ravageurs comme les moustiques, les mouches tsé-tsé et les mouches des fruits qui propagent des maladies et endommagent les cultures.
S'agissant de l'énergie, M. Amano s'est dit convaincu que l'électronucléaire allait contribuer de plus en plus au développement durable au cours des décennies à venir. Comme les centrales n'émettent pratiquement pas de gaz à effet de serre durant leur exploitation, le recours accru à cette forme d'énergie – et aux énergies renouvelables – aidera les pays à atteindre leurs objectifs par rapport aux changements climatiques, a-t-il ajouté. Il a aussi mis en exergue la Conférence ministérielle de l'AIEA sur l'électronucléaire au XXIe siècle, qui s'était déroulée à Abou Dhabi dix jours auparavant.
Pour ce qui est des travaux de l'AIEA visant à empêcher la prolifération des armes nucléaires, le Directeur général a déclaré que 182 pays avaient désormais des accords de garanties. Cent-trente d'entre eux avaient des protocoles additionnels en vigueur, accordant ainsi à l'AIEA un accès élargi à l'information et aux emplacements. « J'encourage tous les pays à mettre en œuvre le protocole additionnel » a-t-il dit.
Il a informé l'Assemblée générale des activités de l'AIEA en matière de vérification et de surveillance de la mise en œuvre par l'Iran des engagements en matière nucléaire pris par ce dernier conformément au Plan d’action global commun, approuvé en 2015.
« L'Iran est en train de s'acquitter des engagements qu'il a pris dans le domaine nucléaire au titre de ce plan. » a déclaré M. Amano. « Il fait désormais l'objet du régime de vérification nucléaire le plus solide au monde. »
M. Amano s'est dit néanmoins profondément préoccupé par le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et a jugé extrêmement regrettable l'essai nucléaire mené par cette dernière en septembre – le sixième et le plus important. Il a instamment prié ce pays de s'acquitter pleinement de toutes ses obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'AIEA.
Il a ajouté que l'AIEA se tenait prête à renvoyer ses inspecteurs en RPDC, qu'ils avaient dû quitter en 2009, lorsque les développements politiques le permettraient.
Si la sûreté et la sécurité nucléaires sont des responsabilité nationales, l'AIEA joue un rôle crucial en permettant aux pays d'échanger des données d'expérience et les meilleures pratiques. Pour ce qui est de la sûreté, M. Amano a dit que les enseignements tirés de l'accident de Fukushima Daiichi en 2011 étaient désormais incorporés dans toutes les prescriptions de sûreté nucléaire de l'AIEA, et qu'ils deviendraient ainsi un élément de la pratique mondiale de sûreté. « La sûreté doit toujours venir en premier » a-t-il ajouté.
L'AIEA étend aussi son assistance visant à contribuer à réduire le risque que des matières nucléaires et autres matières radioactives soient utilisées de manière malveillante, a déclaré M. Amano.
M. Amano qui est devenu, en juin, un Champion international de l'égalité des sexes au sein d'un réseau de responsables décidés à lutter contre les inégalités homme-femme, a dit que l'AIEA avait fortement augmenté le pourcentage de femmes dans la catégorie des administrateurs et des fonctionnaires de rang supérieur, qui désormais s'établissait à 29,4 %, le plus élevé jamais atteint.
« Mais nous pouvons et devons faire mieux » a-t-il dit, ajoutant : « Je suis déterminé à accroitre le pourcentage de femmes aux échelons les plus élevés de l'Agence ».