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Encourager les femmes africaines à jouer un rôle de premier plan dans la science nucléaire

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Les experts et participants ont réfléchi aux moyens de surmonter les difficultés qui empêchent les femmes de faire carrière dans le secteur de la science nucléaire en Afrique.
(Photo : H. Pattinson/AIEA)

Accroître le nombre de femmes qui font carrière dans les secteurs de la science et de la technologie nucléaires en Afrique et renforcer la participation des femmes scientifiques dans le programme de coopération technique de l’AIEA, tels étaient les sujets phares de la table ronde qui s'est tenue hier en marge de la Conférence générale de l’AIEA, à Vienne.

« La participation accrue des femmes au programme de coopération technique est un objectif de longue date de l’AIEA » a déclaré Dazhu Yang, Directeur général adjoint chargé de la coopération technique, qui a organisé la table ronde intitulée « Les femmes du secteur nucléaire, éléments moteurs du programme de coopération technique ». « Nous encourageons les États Membres à nommer des candidates qualifiées aux fonctions de partenaires nationaux de l’AIEA ainsi que pour les bourses et formations proposées par l’AIEA. »

Le rôle de l’enseignement et des mentors

D'après Gabriele Voigt, présidente de Women in Nuclear (WiN) Global, il faut établir davantage d'antennes de WiN Global dans les pays africains afin de soutenir et encourager les femmes qui travaillent dans le secteur nucléaire. Actuellement, il n’existe que deux antennes – une en Égypte et une en Afrique du Sud – et la présidente a indiqué aux participants qu’une antenne régionale de WiN pour l'Afrique était en cours de création.

Gabriele Voigt a insisté sur l’intérêt de l’enseignement des sciences, de la technologie, des techniques et des mathématiques aux filles, dès l’école maternelle. « Tout commence avec l’éducation », a-t-elle dit. « Pour amener les filles à étudier les mathématiques et la physique, l'une des clés est de les faire commencer dès le plus jeune âge. »

Selon Gabriele Voigt, il est important d’avoir des mentors et des modèles féminins afin d’encourager les jeunes filles à faire carrière dans le secteur nucléaire. « La plus belle réussite pour un mentor est de voir l'élève dépasser le maître et faire carrière », a-t-elle déclaré.

Margaret Mkhosi, directrice du Centre de sûreté et de sécurité nucléaires au sein de l’Autorité sud-africaine de réglementation nucléaire et ancienne présidente de l'antenne sud-africaine de WiN, a demandé à l’AIEA d'aider les pays africains à créer un environnement qui permette aux femmes de développer leurs compétences en science nucléaire. « Il ne s’agit pas seulement d’avoir des femmes responsables ou directrices d’entreprises mais aussi d’avoir des femmes expertes dans leur propre domaine », a-t-elle expliqué.

Le rôle de la culture et de la société

Les experts ont échangé des vues sur les nombreux défis auxquels les femmes font face dans la communauté scientifique et se sont accordés à dire que l’accroissement du nombre de femmes dans le nucléaire était freiné par des éléments socioculturels.  

Zeinabou Mindaoudou Souley, présidente de la Haute autorité nigérienne à l'énergie atomique, a recommandé aux femmes de se concentrer sur le renforcement de leurs compétences techniques et de se maintenir à la pointe de leur domaine pour réussir. « Les difficultés professionnelles ne sont pas toutes liées aux inégalités entre hommes et femmes », a-t-elle déclaré. « Si vous travaillez dur, que vous êtes disciplinée et que vous êtes experte dans votre domaine, vous pouvez normalement atteindre un très haut niveau. »

Selon Dina Salama Farag, maître de conférences en radiologie de l’Autorité égyptienne de l'énergie atomique, il faut promouvoir l'intérêt de la science et de la technologie nucléaires auprès d'une communauté plus étendue afin d'encourager les financements et, par voie de conséquence, de multiplier les possibilités de croissance pour les femmes dans le secteur nucléaire.

Évoquant les raisons qui l’ont amenée à choisir une carrière dans le nucléaire, Dina Salama Farag a déclaré : « La science et la technologie influencent notre avenir. Elles peuvent changer nos vies, les rendre plus faciles et plus efficaces, elles améliorent la qualité de vie et allongent l'espérance de vie, et elles sont indispensables à un développement rapide, dans le monde entier ».

Les femmes dans le programme de coopération technique de l’AIEA

Shaukat Abdulrazak, directeur de la Division de l'Afrique du Département de la coopération technique de l’AIEA, a évoqué les nombreux cas de réussite dans ce domaine et les efforts déployés par l’AIEA. « En dépit des grandes difficultés auxquelles les femmes font face en Afrique, il existe de nombreux exemples de réussite, de femmes qui ont des rôles de chefs de file du développement de leur pays grâce à la science et la technologie nucléaires. L'exemple qu'elles constituent contribue à poser les jalons d'un rôle accru des femmes en faveur du changement. »

L’AIEA encourage les États Membres à non seulement nommer des candidates pour les bourses et formations qu'elle propose, mais aussi à faire participer des femmes dans toutes les activités des programmes nationaux de coopération technique des États Membres.

L’année dernière, plus de 4 000 femmes ont pris part au programme de coopération technique de l’AIEA, ce qui équivaut à environ un tiers des participants.

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