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Deux étudiants africains ayant bénéficié d'un appui de l'AIEA reçoivent un prix scientifique

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Josefina Hamutoko, une lauréate, présente ses travaux au siège de l'AIEA lors d'un colloque international de l'AIEA sur l'hydrologie isotopique, en mai 2015.

Deux étudiants africains qui avaient bénéficié de l'appui de l'AIEA ont récemment obtenu un prix du jeune scientifique de l'année. Josefina Hamutoko étudie les moyens d'améliorer la gestion des ressources en eaux souterraines de son pays, la Namibie, tandis que le ghanéen Francis Hasford travaille à l'amélioration du diagnostic et du traitement du cancer de la prostate.

Plus d'eau pour la Namibie

Josefina Hamutoko, doctorante à l'Université de Namibie, a reçu un prix national des scientifiques de moins de 30 ans pour son étude sur la réalimentation des eaux souterraines dans les aquifères asséchés du bassin de Cuvelai-Etosa. Pour mener son étude, elle a utilisé un appareil d'analyse isotopique fourni par l'AIEA en 2010.

« Sans cet appareil, nous aurions dû envoyer les échantillons à un laboratoire situé dans un autre pays, ce que nous n'aurions pu nous permettre qu'une fois par an », explique-t-elle. Grâce à cet appareil, son équipe et elle peuvent effectuer de nombreuses mesures chaque année, ce qui leur permet d'aller plus vite dans leurs travaux de recherche. « Les eaux souterraines sont dynamiques et subissent l'influence du climat, de l'espace et du temps, c'est pourquoi nous avons besoin d'un grand nombre d'échantillons pour obtenir des résultats optimaux », dit-elle.

Josefina Hamutoko et son équipe étudient les isotopes de l'eau afin de déterminer l'origine et les interactions des eaux souterraines, ainsi que leurs processus d'évaporation, par exemple. Les travaux qu'ils ont menés jusqu'à présent montrent que les aquifères sont réalimentés par l'eau de pluie. Ces résultats devraient aider les décideurs à protéger les eaux souterraines de la pollution et à améliorer l'accès à l'eau potable en général.

« Il nous faut comprendre comment gérer l'eau de manière durable, et pour cela nous devons comprendre nos systèmes d'eaux souterraines », affirme Josefina Hamutoko. Ce n'est pas uniquement pour sa contribution à la recherche en Namibie que la jeune femme a remporté le prix, mais aussi pour sa capacité à présenter son travail dans diverses régions du monde, y compris à Vienne, où elle a participé en mai 2015 à un colloque international de l'AIEA sur l'hydrologie isotopique.

Amélioration du diagnostic et du traitement au Ghana

L'histoire de Francis Hasford est très différente. C'est le premier Africain à avoir remporté le prix international du jeune scientifique de l'année dans le domaine de la physique médicale, qui récompense le meilleur jeune scientifique de moins de 40 ans travaillant dans le domaine de la physique pure ou appliquée.

Francis Hasford a étudié le rôle de la médecine nucléaire dans le diagnostic et le traitement du cancer de la prostate, et participé à un programme de bourses de l'AIEA qui l'a conduit à effectuer une partie de ses travaux de recherche doctorale en Afrique du Sud.

Dans le cadre de ses travaux, il a généré des images médicales à l'aide du système de tomographie à émission de positons-tomodensitométrie (TEP-CT) et d'ultrasons, et s'est servi d'un logiciel spécial pour visualiser l'organe grâce à la superposition de ces images. Cette méthode permet un diagnostic plus précis et un traitement plus ciblé.

« Étudier en Afrique du Sud m'a donné la possibilité d'utiliser la technique de PET-CT, à laquelle nous n'avons pas accès au Ghana », explique Francis Hasford. Son objectif est de poursuivre ses travaux de recherche et, à terme, de permettre l'utilisation de cette méthode dans la pratique médicale.

Deux raisons ont amené le jeune homme à s'intéresser au diagnostic et au traitement du cancer de la prostate. La première est le fait que ce cancer soit l'une des premières causes de décès au Ghana. « Il nous faut plus d'études sur la prise en charge du cancer de la prostate pour obtenir de meilleurs résultats de traitement et éviter les complications chez les patients », déclare-t-il. La deuxième raison est plus personnelle : son père est atteint de cette maladie.

Grâce à la bourse de l'AIEA, Francis Hasford a effectué ses travaux de recherche à l'École d’enseignement supérieur en sciences nucléaires et connexes de l'Université du Ghana et à l'hôpital universitaire Charlotte Maxeke de l'Université du Witwatersrand, à Johannesbourg (Afrique du Sud).

Son message aux scientifiques boursiers de la région ?

« La plupart d'entre nous, scientifiques africains, rencontrons plus de difficultés, car nous manquons du matériel indispensable et n'avons pas l'infrastructure appropriée. Mais nous ne devons pas baisser les bras. Le savoir est là. Où que vous soyez, ce que vous faites aujourd'hui dans un coin de votre laboratoire pourrait avoir un impact positif sur la science et éventuellement sauver des vies à l'avenir. »

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