Que ce soit pour résoudre des affaires criminelles qui ont marqué l’histoire, pour trouver ce qu’il y a derrière l’effacement progressif d’une plage en Jamaïque ou pour déterminer la qualité de l’air dans votre salle de sport, l’activation neutronique est une méthode reconnue qui permet de révéler la composition et l’origine des matériaux. Grâce à un outil d’apprentissage en ligne élaboré par l’AIEA, les chercheurs de 40 pays sont en train de s’y former.
L’activation neutronique est un type d’analyse couramment employé dans près de la moitié des 238 réacteurs de recherche en exploitation dans le monde ainsi que dans certains générateurs de neutrons alimentés par accélérateur. Cette technique très sensible peut détecter la concentration d’un seul atome sur un million, sans que cela conduise à l’altération ni à la destruction du matériau examiné. Du fait de sa précision, elle offre plusieurs avantages par rapport à d’autres méthodes d’analyse et elle est particulièrement utile pour les analyses globales et l’étude de matériaux singuliers dont on doit préserver l’intégrité.
La technique consiste à irradier des atomes stables par un flux de neutrons, puis à mesurer la décroissance, ou le rayonnement, des éléments de l’échantillon. Les scientifiques s’en servent pour trouver la signature chimique de divers matériaux : plastiques, métaux, verre ou particules du sol et de l’air, pour n’en citer que quelques-uns.
« Aujourd’hui, les principaux champs d’application de cette méthode sont les sciences environnementales, l’archéologie, le patrimoine culturel et même la criminalistique », précise Nuno Pessoa Barradas, spécialiste des réacteurs de recherche à l’AIEA. « Les chercheurs qui travaillent dans ces domaines n’ont cependant pas toujours des connaissances en physique nucléaire ; ils ne sont donc pas forcément en mesure d’exploiter tout le potentiel de cette technique. »