La difficulté à cet égard est de déterminer quand, où et si, en fait, un ion unique est implanté. « Ce n’est pas parce que vous implantez un ion dans la matière que celui-ci se comporte forcément comme il le devrait en tant que qubit ou centre de couleur », ajoute Andrew Bettiol. Les qubits, ou bits quantiques, sont des versions complexes des bits porteurs d’information utilisés en informatique conventionnelle, et les centres de couleur sont des défauts qui émettent de la lumière utilisée en détection quantique.
En mai 2021, l’AIEA a organisé un atelier de formation virtuel de quatre jours sur l’ingénierie des matériaux à l’aide de faisceaux d’ions, au cours duquel l’instrumentation par faisceau d’ions focalisé et la détection d’ions uniques ont été présentées sommairement. Plus de 80 personnes, dont la moitié issues de pays en développement, ont assisté à cet atelier, qui s’inscrivait dans le cadre d’un projet de recherche coordonnée. L’objectif était de faire mieux comprendre le domaine quantique et d’y intéresser de nouveaux acteurs. En parallèle, l’AIEA a lancé une formation en ligne consacrée à l’ingénierie des matériaux à l’aide de faisceaux d’ions pour les technologies quantiques, qui vise à mobiliser la prochaine génération d’experts du domaine quantique.
« L’AIEA joue un rôle de premier plan dans la coordination des travaux internationaux de collaboration et de recherche-développement sur les technologies quantiques en phase avec les initiatives nationales et internationales », déclare Aliz Simon, une physicienne nucléaire travaillant sur les accélérateurs à l’AIEA. « Elle poursuit ses travaux de recherche coordonnée afin d’exploiter les avantages des quanta pour le plus grand bien de la société. » Un nouveau projet de l’AIEA, dont le lancement est prévu plus tard dans l’année, favorisera la mise au point et l’optimisation d’une plateforme de biocapteurs basée sur les centres de couleur dans un diamant, qui permettra d’étudier les mécanismes infracellulaires. Dans le domaine quantique, les diamants sont utilisés comme semi-conducteurs pour détecter les champs électriques et magnétiques dans des cellules vivantes prises individuellement.