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L’AIEA entame une nouvelle phase des travaux de rénovation de ses laboratoires pour les préparer au futur

Wolfgang Picot

Le projet de rénovation de grande ampleur baptisé ReNuAL entre dans une nouvelle phase, appelée à doter le Secrétariat de l’AIEA - et ses États Membres - d’installations à la pointe du progrès pour ses huit laboratoires des applications nucléaires encore en service à Seibersdorf (Autriche). Grâce à des contributions d’un montant total de près de 40 millions d’euros, levées en partie dans le cadre de l’Initiative sur les utilisations pacifiques (PUI) pour ce qui concerne les deux premières étapes du projet, quatre des huit laboratoires sont maintenant hébergés dans de nouveaux bâtiments et un cinquième laboratoire a été équipé d’une nouvelle installation d’accélérateur linéaire (linac).

En septembre 2020, Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA, a lancé ReNuAL 2 en vue de moderniser les laboratoires restants, pour un coût estimé à 34,5 millions d’euros.

La modernisation des laboratoires représente un investissement indispensable pour donner à l’AIEA les moyens de répondre aux besoins des États Membres.
Najat Mokhtar, Directrice générale adjointe de l’AIEA

Situés près de Vienne, les laboratoires apportent un soutien spécialisé à des pays du monde entier. « Les huit laboratoires des applications nucléaires de l’AIEA à Seibersdorf proposent à l’ensemble de nos 172 États Membres des services uniques en leur genre en matière de recherche appliquée, de formation et d’appui d’experts dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, de la santé humaine, du contrôle radiologique de l’environnement, de l’utilisation d’instruments d’analyse nucléaires et dans bien d’autres domaines encore », explique Rafael Mariano Grossi.

Les laboratoires mènent des activités diverses et variées qui englobent, par exemple, l’assistance axée sur la prise en charge du cancer, l’aide visant à accroître les rendements agricoles et à obtenir notamment des cultures plus résistantes et plus productives, et la recherche sur les maladies humaines et les zoonoses. Dernièrement, l’AIEA a apporté son concours à plus de 120 pays et territoires pour les aider à utiliser une technologie dérivée du nucléaire, la réaction en chaîne par polymérase après transcription inverse (RT-PCR), qui sert à dépister les cas de COVID-19.

Le projet ReNuAL 2 prévoit la construction d’un nouveau bâtiment qui hébergera le laboratoire de l’environnement terrestre, le laboratoire de la sélection des plantes et de la phytogénétique, ainsi que le laboratoire des sciences et de l’instrumentation nucléaires. Il remplacera également les serres vieillissantes de l’AIEA. Ces installations sont essentielles aux travaux de l’AIEA portant sur l’agriculture intelligente face au climat, la gestion des ressources en eau et la sécurité alimentaire. En outre, ReNuAL 2 envisage de moderniser entièrement le laboratoire de dosimétrie, qui restera dans le bâtiment qu’il occupe actuellement. La dosimétrie est primordiale pour veiller à ce que les patients atteints d’un cancer reçoivent des doses de rayonnements sans danger.

Le dernier fait marquant du projet ReNuAL est intervenu en juin 2020, lorsque le Directeur général a ouvert le bâtiment abritant les laboratoires Yukiya Amano. L’installation porte le nom de l’ancien Directeur général, feu Yukiya Amano, qui s’était employé sans compter pour concrétiser la rénovation du site de Seibersdorf. Le bâtiment accueille le laboratoire de la production et de la santé animales, le laboratoire de la protection des aliments et de l’environnement, ainsi que le laboratoire de la gestion des sols et de l’eau et de la nutrition des plantes. Ces laboratoires apportent aux pays une aide dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la gestion des ressources naturelles, et les assistent dans leur lutte contre les zoonoses comme la COVID-19, la grippe aviaire, la fièvre Ebola et la maladie à virus Zika.

Parmi les événements marquants de ce projet, il faut rappeler la mise à niveau initiale du laboratoire de dosimétrie, ainsi que l’ouverture d’un nouveau laboratoire de la lutte contre les insectes ravageurs (IPCL) en 2017 et d’une nouvelle installation linac en 2019.

Le linac accroît les moyens dont dispose l’AIEA pour effectuer des étalonnages en dosimétrie et des vérifications de doses, et renforce ses activités dans la lutte contre le cancer. Il est aussi utilisé pour la recherche et la formation de professionnels du monde entier.

Avec plus de 1 700 mètres carrés d’espace de laboratoire, l’IPCL modernisé augmente de manière significative la capacité de l’AIEA à aider les États Membres à appliquer la technique de l’insecte stérile (TIS). Depuis plus de cinq décennies, la TIS a permis de lutter avec succès contre plusieurs insectes ravageurs nuisibles. C’est l’une des méthodes les plus respectueuses de l’environnement qui ait été mise en place pour combattre ces insectes.

Grâce à ces activités, les laboratoires sont devenus des institutions de référence pour la communauté internationale d’experts en sciences nucléaires et jouent un rôle primordial dans l’action que mène l’AIEA pour aider les États Membres à atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Les laboratoires des applications nucléaires ont noué des partenariats stratégiques durables avec l’Organisation mondiale de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé animale, et travaillent avec les plus importants instituts universitaires, centres de recherche et laboratoires de référence du monde entier. Cinq de ces laboratoires sont gérés dans le cadre d’un partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

À l’origine, en 1962, le complexe de Seibersdorf employait moins de 40 agents, et seul un nombre limité de pays et secteurs avait recours à des technologies nucléaires. Depuis, le monde a changé. De nos jours, les techniques nucléaires et dérivées du nucléaire sont utilisées partout dans le monde pour une multitude d’applications touchant à tous les aspects de la vie humaine. Le nombre d’États Membres de l’AIEA a plus que doublé depuis l’entrée en activité des laboratoires et leurs besoins évoluent à mesure que de nouvelles difficultés apparaissent.

Pour faire face au nombre croissant de demandes et garantir des services de la plus haute qualité, les laboratoires ont besoin d’infrastructures adéquates. Leurs effectifs ont peu à peu augmenté pour atteindre une centaine d’agents, mais les installations et équipements n’ayant jamais été totalement mis à niveau, il leur est devenu de plus en plus difficile de satisfaire à la demande.

Selon Najat Mokhtar, Directrice générale adjointe de l’AIEA et Cheffe du Département des sciences et des applications nucléaires, « la modernisation des laboratoires représente un investissement indispensable pour donner à l’AIEA les moyens de répondre aux besoins des États Membres. Grâce à ReNuAL 2, ils seront encore mieux en mesure d’atteindre les objectifs de développement et de relever de nouveaux défis dans les années à venir. »

11/2020
Vol. 61-4

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