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L'AIEA examine l'état d'avancement de l'infrastructure électronucléaire du Niger

19/2018
Niamey (Niger)

Anthony Stott (Section du développement de l’infrastructure nucléaire de l'AIEA), à droite, remet le projet de rapport préliminaire de l'équipe INIR à M. Ouhoumoudou Mahamadou, Ministre et Directeur de cabinet du Président de la République du Niger, lors de la clôture de la mission INIR à Niamey, le 23 avril 2018. (Photo : T. Reysset / AIEA)

Une équipe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est rendue au Niger pour une mission de huit jours afin d'examiner l'état d'avancement de l'infrastructure mise en place par le pays en vue de l'introduction d'un programme électronucléaire. Cet examen intégré de l’infrastructure nucléaire (INIR) a été organisé à l'invitation du gouvernement de la République du Niger.

Le Niger, qui voit son développement économique freiné par un approvisionnement électrique instable, a engagé une réflexion sur la place que pourrait occuper l'électronucléaire dans son bouquet énergétique. Pays d'Afrique de l'Ouest comptant quelque 21 millions d'habitants, le Niger est aujourd'hui classé au quatrième rang mondial des pays producteurs de minerai d'uranium.

L'équipe INIR a observé que le gouvernement était fermement résolu à mettre en place l'infrastructure d'appui à son programme électronucléaire. Le gouvernement a créé le Comité d'orientations stratégiques pour le programme électronucléaire, présidé par le Premier ministre, et le Comité technique national pour le programme électronucléaire, placé sous la houlette de la présidente de la Haute autorité nigérienne à l'énergie atomique (HANEA). Ces deux comités forment l'organisme d’application du programme d’énergie nucléaire (NEPIO). Le Niger a déjà fait réaliser plusieurs études, achevées ou en cours, en vue de la mise en place de son infrastructure nucléaire et a préparé un rapport exhaustif qui en résume les résultats.

« La mission INIR s'est déroulée dans un esprit d'ouverture et de coopération », a déclaré le chef de mission, Anthony Stott, de la Section du développement de l’infrastructure nucléaire de l'AIEA. « Nous avons engagé des discussions de qualité au cours de la mission, ce qui a permis à l'équipe d'obtenir des informations complémentaires pour chacune des 19 questions relatives à l'infrastructure couvertes dans le cadre des missions INIR. »

L'équipe était composée d'experts internationaux d'Espagne, de France, du Maroc et du Royaume-Uni, ainsi que de membres du personnel de l'AIEA. Elle a examiné l'état d'avancement de 19 dossiers relatifs à la mise en place d'une infrastructure électronucléaire, en s'appuyant sur la publication de l'AIEA intitulée Evaluation of the Status of National Infrastructure Development (IAEA Nuclear Energy Series). En amont de la mission INIR, conduite avec le concours de la Division de l'Afrique du Département de la coopération technique de l'AIEA, le Niger a établi un rapport d'autoévaluation traitant l'ensemble des questions relatives à l'infrastructure, qu'il a transmis à l'AIEA, accompagné de la documentation nécessaire.

L'équipe a remis ses recommandations et préconisations, mettant en avant les domaines d'action où l'application de mesures complémentaires présenterait un intérêt pour le Niger : brosser un tableau d'ensemble des coûts globaux du projet de centrale nucléaire, poursuivre l'évaluation et la mise en place du cadre juridique et réglementaire et veiller à ce que tous les éléments devant figurer dans une politique et une stratégie nationales de sûreté soient pris en compte, et renforcer la gestion et la formalisation documentaire des activités entreprises en vue de l'établissement du programme électronucléaire.

L'équipe a mis en évidence certaines bonnes pratiques qu'il serait utile de reproduire dans d'autres pays envisageant de recourir à l'électronucléaire. C'est le cas notamment de la relation de travail étroite mise en place entre les deux comités formant le NEPIO et du travail de liaison engagé avec les pays voisins afin de les informer des projets du Niger.

Mme Zeinabou Mindaoudou Souley, présidente de la HANEA, s'est félicitée de l'issue de la mission INIR. « Le Niger est résolu à mettre en place son programme électronucléaire étape par étape selon une approche prudente. Cette mission INIR a été pour nous une expérience véritablement enrichissante qui nous aidera à aller de l'avant », a-t-elle déclaré. « Les recommandations et préconisations de la mission seront examinées avec la plus grande attention et dûment prises en compte afin de consolider le positionnement du Niger sur la question de l'introduction de l'électronucléaire. »

À propos des missions INIR :
Les missions d'examen intégré de l’infrastructure nucléaire (INIR) reposent sur l'approche par étapes de l'AIEA, qui s'articule autour de 19 questions relatives à l'infrastructure et se découpe en 3 phases et 3 étapes. Les missions INIR permettent aux représentants des États Membres de l'AIEA d'engager des débats approfondis avec des experts internationaux sur les expériences engrangées et les meilleures pratiques appliquées dans différents pays. Au moment d'élaborer ses recommandations, l'équipe INIR tient compte des observations formulées par les organismes nationaux compétents. Il appartient ensuite à l'État Membre qui sollicite la mission de donner suite ou non aux différentes recommandations de l'équipe. En principe, les résultats de la mission INIR aident l'État Membre à mettre en place un plan d'action visant à corriger les éventuelles lacunes constatées, un plan qui contribuera à son tour au développement de l'infrastructure nucléaire nationale. L'AIEA publie le rapport de la mission INIR sur son site web 90 jours après l'avoir remis à l'État Membre concerné, sauf avis contraire de ce dernier notifié par écrit à l'Agence.

Dernière mise à jour : 30/07/2018

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