L’anémie pose un problème de santé publique en Haïti. Elle touche 61 % des enfants de moins de 5 ans (dont 72 % ont moins de 2 ans), 50 % des femmes enceintes et 34 % des femmes qui allaitent (chiffres de 2006).
L’enrichissement des aliments, c’est-à-dire l’enrichissement de produits alimentaires de base en fer et en autres nutriments nécessaires, constitue un moyen efficace de combattre l’anémie. En Haïti, la farine de blé est consommée par l’ensemble de la population, tant en milieu urbain que rural. En février 2017, le pays a promulgué une loi portant obligation d’enrichir la farine de blé en fer, en acide folique, en vitamines B et en zinc.
Dans le cadre de cette initiative, le gouvernement haïtien a demandé à l’AIEA de l’aider à choisir le fortifiant en ferpouvant être ajouté à la farine pour lequel le rapport coût-efficacité est le meilleur. Une étude a été menée par le Laboratoire de nutrition humaine de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich), en collaboration avec l’équipe chargée de la nutrition du Ministère de la santé publique et de la population et avec l’appui du programme de coopération technique de l’AIEA[1]. Vingt mères et leurs enfants y ont participé. On a mesuré le fer qu’ils ont absorbé à partir de farine enrichie en fumarate ferreux[2], en NaFeEDTA[3] ou en ces deux composés. Les résultats ont mis en évidence une différence de biodisponibilité entre les deux fortifiants en fer dans la farine de blé, et montré que le NaFeEDTA était le composé fortifiant le plus efficace dans les deux groupes. Toutefois, il a été constaté que le fumarate ferreux, étant donné son niveau d’enrichissement légèrement supérieur et son coût, présentait un meilleur rapport coût-efficacité. Les résultats servent de base pour définir la quantité et le type de fortifiants en fer à ajouter à la farine de blé dans le cadre du programme national d’enrichissement.